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» Poisonous dusk — Dansëa

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MessageSujet: Re: » Poisonous dusk — Dansëa » Poisonous dusk — Dansëa - Page 2 EmptySam 19 Mai - 17:35

Ils étaient comme des charges opposables, des aimants, le jour et la nuit. Aussi changeants que le vent, gamins brisés par des enfances hors normes, ils ne savaient pas aimer et quand ça leur tombait dessus, ils restaient tout simplement pantelants, préférant repousser ces sentiments trop forts et inconnus plutôt que d'y faire face et trouver un semblant de réconfort, un peu de bonheur pour apaiser leurs plaies. Ils étaient trop abîmés pour ça, il faudrait du temps pour que chacun comprennent qu'ils étaient les mêmes dans le fond, qu'ils étaient fait pour être ensemble et non pas deux êtres destinés à se détruire à petit feu. Mais pour l'instant ils n'arrivaient qu'à osciller entre haine et désir, ne sachant jamais sur quel pied danser, ne s'accordant à aucun moment. Mais il y avait des moments comme celui-ci où tout semblait plus simple. Danslav était poussé par une force presque supérieure qui lui dictait ce qu'il devait faire et même si au fond de lui il entendait toujours cette petite voix qui lui demandait de la détruire, il ne l'écoutait pas, passant ses bras autour de sa silhouette si frêle pour calmer le feu en elle. Il ne ressentait pas de culpabilité à avoir déclencher cet enfer dans sa tête mais il avait envie de l'aider à le supporter, comme un gamin qui aurait trop secoué un jouet et qui maintenant désirerait le réparer mais sans trop savoir comment.

Elle ne le repoussa pas immédiatement mais il sentit une tension monter. Plus comme une ombre menaçante, un poison latent qui s'insinuerait dans ses veines pour le tuer rapidement d'un coup au cœur mais alors qu'il sentait la belle fondre contre lui, il remarqua que le mauvais pressentiment qu'il avait ressentit quelques secondes à peine venait de disparaître lui aussi. Comme si les deux évènements étaient liés, comme si c'était la brunette qui avait essayé de lui faire mal mais qu'elle avait misérablement échoué et qu'elle s'effondrait contre lui par manque de mieux. Doucement, il la sentit se coller un peu plus contre sa peau et surtout serrer entre ses poings son manteau comme s'il représentait sa seule bouée de sauvetage. Il ne pût s'empêcher de sourire à cette idée, à la savoir à sa merci comme ça, fragile et facilement manipulable. Il savait qu'il lui suffisait de pousser les bons boutons pour qu'elle finisse à genoux. « Ne pars pas… » Elle semblait bien loin la gamine sûre d'elle qui avait osé le menacer en touchant sa virilité. Une voix fluette, c'était tout ce qui restait, un reliquat de ce qu'elle était. « Ne me laisse pas, pitié, Danslav… » Il n'avait pas envie de partir bien trop content de retrouver la chaleur de son corps, la douceur de sa peau, l'odeur ses cheveux, prétextant pourtant qu'il pouvait la torturer encore un peu pour se décider de rester. Que ce n'était pas parce qu'il aimait l'avoir dans ses bras qu'il restait mais simplement pour lui faire encore un peu plus mal.

Mais au fond, il en crevait un peu de se sentir aussi bien et il ne savait pas pourquoi elle l'avait supplié de rester. Avait-elle vraiment besoin de lui ou faisait-elle ça juste parce qu'elle savait qu'il se détesterait de rester contre elle ? Enfouissant son visage dans ses cheveux, il fit glisser une de ses mains dans le creux de ses reins, la plaquant doucement contre lui avant de lui poser la question qui lui brûlait les lèvres. « Pourquoi... » Il hésita un moment avant de reprendre. « Pourquoi est-ce que t'as besoin de moi ? » Il avait insisté sur ce dernier mot comme s'il avait plus d'importance que le reste de sa question. Il voulait savoir pourquoi elle se détendait dans ses bras alors qu'il ne faisait que la bousculer et lui faire du mal. Il voulait comprendre comment fonctionnait son cerveau malade, comment pouvait-on passer d'un tel désir de sang à cette envie de douceur ? Comme si elle allait pouvoir lui offrir les réponses aussi simplement. Lentement il se détacha d'elle, juste légèrement pour pouvoir passer son visage en face du sien, glissant par la même occasion une main sur sa joue pour essuyer les larmes sur ses joues et pouvoir affronter son regard et se perdre un peu plus dans le brasier du fond de ses prunelles.
Danslav P. Leonidovik
Danslav P. Leonidovik

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MessageSujet: Re: » Poisonous dusk — Dansëa » Poisonous dusk — Dansëa - Page 2 EmptyDim 20 Mai - 15:30



Poisonous Dusk
« you bring my heart to its knees »

Elle s’était réfugiée dans ses bras et ce simple geste était plus étrange que sa folie elle-même. Elle ne comprenait pas la logique, elle ne saisissait pas son raisonnement, elle ne voyait pas pourquoi elle avait autant besoin de lui mais c’était contre sa peau, sous ses mains, sous ses souffles qu’elle se sentait en sécurité. Comme un petit-ami protecteur, comme le frère qu’elle n’avait pas, ange gardien aux ailes tordues, noires, froissées, il la rassurait sans le faire exprès. Sa présence énervait le monstre en elle, surement parce que ce dernier pouvait sentir le danger que représentait Danslav. Il était comme elle, le seul à avoir la force de comprendre, le seul à avoir été assez malmené par la vie pour pouvoir encaisser tout ça. Il la rendait folle, la provoquait, il lui donnait l’impression d’être vivante et sous ses quelques attentions qu’il distillait sans en avoir pleinement conscience, sous son regard, elle se sentait vivante.

La pièce manquante.

Des larmes menaçaient de courir de plus belle sur ses joues et elle ne cherchait pas à lutter, pas plus qu’elle n’essayait de se relever. Sa dignité avait filé avec la nuit, bien caché dans le drap sombre qui avait englobé l’université, lui volant son sommeil et sa santé mentale. Elle n’avait plus rien, plus d’orgueil, plus de bouclier et lui prenait doucement cette place sans qu’elle ne puisse lutter. L’odeur de sa peau la berçait, les battements de son cœur, ceux qu’elle pouvait sentir sous sa main, servait de métronome au sien… à chaque instant d’éternité s’égrainant, il devenait la raison pour laquelle elle respirait encore, faible petite chose dépourvue de volonté propre alors qu’un carnage sans nom se déroulait dans sa tête. C’était un orage, un déluge, un ouragan arrachant tout, c’était sale, effrayant, du vent s’engouffrant partout, des éclairs derrières ses pupilles, un froid glaciale, mille fois plus tranchant que l’eau du lac, qui courait dans ses veines à présent. C’était la fin du monde, la fin dans le chaos et elle se sentait partir en vrille. Il dû le sentir, ou alors c’était là un pur hasard… il choisit ce moment-là pour l’attirer un peu mieux. Une main sur ses reins, ses bras fermés autours de sa taille, son nez perdu dans les longues mèches brunes encore humides qui cascadaient autours de son visage, il la réchauffait et la calmait, paradoxe incroyable.

Si la bête craignait Danslav, c’était surement parce qu’il arrivait à la faire passer du rire aux larmes, qu’il savait provoquer les crises et les apaiser. Il rendait inutile ce monstre en elle, poussait l’animal à reprendre ses chaines, à se tapir dans un coin, inutile, suranné… C’était la peste et le choléra, mais Noctëa préférait la chaleur des bras du jeune homme aux vices perturbés de ce compagnon de toujours qu’était le loup. Peut-être était-ce la nouveauté, ou bien la fatigue qu’engendrait la solitude… perdue contre le torse imposant du garçon, elle n’arrivait pas à expliquer cette attirance.

Ils n’avaient jamais su, de toute façon.

C’était magnétique, électrique, puissant… trop surement. Ils y laisseraient leur cœur, elle se perdrait là-dedans mais cela n’avait pas d’importance. Tout ce qui comptait, c’était la façon dont il la tenait, celle dont il parla, d’une voix presque digne d’un enfant curieux. « Pourquoi ? » souffla-t-il, amenant un million de question possible. « Pourquoi est-ce que tu as besoin de moi ? » et il insista sur ce dernier mot.

Effrayée à l’idée qu’il la lâche, elle sera un peu mieux ses mains avant de les faire glisser jusqu’à sa nuque. Elle ne savait pas mettre des mots sur tout ça, sur son mal-être, sur les blessures. Elle ne savait pas comment faire pour qu’il voit l’importance qu’il pouvait avoir à cet instant, combien il était crucial qu’il reste. Elle n’avait, en somme, pas la capacité de répondre à sa question et cela lui brisa le cœur, comme lorsqu’il lui avait demandé de dégager, lorsqu’il l’avait repoussé. Tremblante, elle se fit pourtant violence et alla mêler ses doigts à la naissance des cheveux blonds du jeune homme, caressant sa peau dans une tentative un peu veine pour se calmer, enfin. Seul lui, à cet instant, semblait apte à l’apaiser. Un ange passa, puis un autre. « Parce que…» commença-t-elle après un long silence, se retrouvant à lutter contre une envie de détourner la tête. Elle dardait sur lui un regard perdu, apeuré, petite fille sans repère et la bête détruisait tout pour la forcer au silence… Elle continua pourtant. « Parce que tu es la seule personne qui puisse m’aider, la seule qui pourra me survivre… » elle s’en voulut immédiatement d’avoir parlé, d’avoir montré cette faiblesse.

Lui donner du pouvoir n’était pas nécessaire et pourtant, pourtant elle était là, pendue à son cou, incapable de remuer, pauvre idiote. « Parce que t’es mon enfer et que je suis tes pires cauchemars, parce qu’il n’y a que toi qui comprends… qui comprends ce que ça fait que de vouloir quelqu'un assez fort pour vouloir le tuer… » . S’il n’avait pas compris qu’elle était folle, ses élucubrations règleraient le problème. Elle parlait rapidement, murmures heurtés, comme si quelqu’un pouvait entendre et risquait de la punir pour ce qu’elle osait dire… comme si elle risquait des coups pour avoir osé admettre qu’elle avait besoin de lui, de ses bras, qu’elle ne voulait plus fermer les yeux de peur qu’il ne soit pas là au réveil…

Tourmentée et misérable, elle se retrouva bientôt pratiquement affalée contre l’arbre, paniquant toujours à cause des démons qui hantaient son sang. Elle se laissa doucement aller, sans le quitter des yeux, lui jetant un regard suppliant. Il pouvait bien la tuer, elle s’en fichait, tant qu’elle mourrait de ses mains, tant qu’il arrivait à se souvenirs de ses regards, de la folie, de la chaleur entre eux, de cette colère qu’elle lui inspirait. Ce feu, c’était plus que de la rage, c’était une force là pour détruire le monde, pour les broyer, c’était une armée entière, brulante et sauvage, qu’ils n’arrivaient pas à accueillir correctement, un amour qu’ils ne savaient pas cerné, une passion hors-norme, comme eux… à jamais.

Elle ne savait que le haïr mais c’était sa façon de le chérir,
Chaque coup porté n’était qu’une déclaration furtive,
chaque menace un appel au secours.



Dernière édition par B. Noctëa de Nogent le Jeu 18 Oct - 10:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: » Poisonous dusk — Dansëa » Poisonous dusk — Dansëa - Page 2 EmptyMar 29 Mai - 20:45

Il était beaucoup trop curieux de nature. Depuis son plus âge, Danslav n'avait fait que poser des questions sur tout et n'importe. Bien trop impatient pour écouter la moindre réponse, il passait d'un sujet à l'autre sans prendre le temps de se calmer, d'étudier un sujet de passer à un autre. Mais là, quand il lui demanda pourquoi elle avait besoin de lui et qu'elle mit plusieurs minutes avant de répondre, il resta sans bouger, sans parler, presque sans respirer, pendue à ces lèvres, perdu dans le mélange des sentiments qu'il pouvait apercevoir dans ses yeux. Cet enfer, ce brasier, mélangé à ce besoin qu'il reste, cette supplication muette qu'elle lui faisait passer dans le fond de sa pupille. Non, c'était trop de responsabilité pour lui, déjà incapable de prendre soin de lui-même comment pouvait-elle lui demander d'être là pour soutenir sa folie en plus ? Il ne s'en sentait pas capable mais était pris au piège dans l'étau de ses bras, contre sa peau, contre son corps. C'était trop dur d'y renoncer mais cela signifiait qu'il devrait affronter ces choses qu'il esquivait avec brio depuis des années déjà. L'attachement, le fait de prendre soin de quelqu'un, penser à l'autre d'abord et à soi ensuite... était-il vraiment capable d'abandonner sa liberté et de lui offrir cette attention permanente ? Ça paraissait si facile, enivré par le parfum de ses cheveux, mais une fois qu'il aurait rattrapé son quota de sommeil, qu'il n'aurait pas fait subir à son corps des situation quelque peu extrêmes, serait-il toujours capable de tant de tendresse ? La réponse ne se fit pas attendre. Non, il n'en était pas capable. Pas s'il était pleinement conscient de ce que faisait son corps et que son cerveau s'accordait avec son dernier avant.

Il fallait qu'il agisse, qu'il la repousse, qu'il la plaque contre cet arbre et qu'il la laisse tout simplement à ses démons. Parce que c'est ce qu'ils étaient, ses démons à elle pas les siens. Même si tout ne tournait pas toujours rond dans sa caboche de polonais au moins, il n'avait pas ce feu en lui, cette force auto-destructrice qui lui pourrissait la vie. Il avait bien assez de défauts comme ça. « Parce que…» Les mains légèrement crispées sur le visage de la jeune femme, il avait envie de la faire taire. Il ne voulait plus savoir pourquoi elle avait besoin de lui, parce qu'il ne voulait plus être pour elle. « Parce que tu es la seule personne qui puisse m’aider, la seule qui pourra me survivre… » Il secoua un peu la tête de droite à gauche, baissant le regard. Qu'elle se taise c'était tout ce qu'il souhaitait. Qu'elle s'effondre à ses pieds et qu'elle ne bouge plus, le temps pour lui de fuir, encore une fois, parce qu'il n'était bon qu'à ça. Fuir ses responsabilités et se cacher comme un couard. Elle était belle la grande fierté du Nord. Il la sentit partir un peu plus en arrière, s'affaler contre l'arbre, second appui pour son corps qui semblait fait de mousse à cet instant même. Alors qu'il aurait pût la lâcher simplement, être enfin débarrasser de ce devoir qui était de la protéger et dont il ne voulait pas. « Parce que t’es mon enfer et que je suis tes pires cauchemars, parce qu’il n’y a que toi qui comprends… qui comprends ce que ça fait que de vouloir quelqu'un assez fort pour vouloir le tuer… »

Encore une fois, le geste arriva sans que le jeune homme ne le décide. Il plaqua ses lèvres contre les siennes, manœuvre désespérée pour la faire taire une bonne fois pour toute. C'était de loin, la pire idée possible qu'il ait pût avoir, même si techniquement il n'y avait pas vraiment pensé avant d'agir. Pourquoi n'était-il pas simplement partit, comme il avait fait dans la bibliothèque trois jours de cela ? Pourquoi ne l'avait-il pas repoussé et abandonné à son sort, s'enfonçant un peu dans ce rôle du mec je-m'en-foutisme, égoïste et bourru ? Il passa une main dans les mèches encore emmêlées de la jeune femme puis alla la déposer sur sa nuque pour l'attirer un instant contre lui et avant même qu'elle s'en rende compte, il lâcha prise et recula de quelques pas, imposant une distance de sécurité qu'il estimait raisonnable. De là elle ne pouvait pas le retenir et au moins ils auraient les idées au clair. Il inspira un instant avant de passer le bout de ses doigts sur ses lèvres et tandis qu'un sourire en coin les étiraient, il releva le regard vers elle. Pauvre créature. Il fallait vraiment qu'elle soit dans un sale état pour lui offrir sur un plateau d'argent ce genre de pouvoir. Il ne s'en apercevait que maintenant mais il pouvait à présent à loisir la renvoyer dans son enfer, la torturer, prendre le dessus, la détruire de l'intérieur. Tout ce dont il avait toujours rêvé, servit rien que pour lui. Un rire s'échappa un moment de sa gorge et sans rien ajouter, il se tourna vers l'université et s'en alla, laissant la pauvre gamine à ces cauchemars d'outre-tombe.
Danslav P. Leonidovik
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MessageSujet: Re: » Poisonous dusk — Dansëa » Poisonous dusk — Dansëa - Page 2 EmptyMar 5 Juin - 13:36



Poisonous Dusk
« you bring my heart to its knees »

Elle était faible, la terreur de Bretagne, la petite créature censée apporter chaos et destruction, censée réduire le monde en cendre et faire couler les ténèbres qui semblaient habiter son corps sur l’humanité toute entière. Elle était faible et tremblante, pathétique poupée de papier, sans force, sans volonté propre, dansant comme une ballerine macabre dans le vent d’automne. Elle n’était plus que spasmes et craintes, elle n’était plus rien sans son précieux secret, sans ces mots qui à présent se dispersaient dans la forêt, lui échappant sournoisement. Ses lèvres brulaient sous les parjures prononcées, phrases qu’elle n’aurait jamais dû dire… pauvre enfant, petite fille délaissée qui finirait par exploser de sa solitude glaciale. Lui, plantée devant elle, pouvait à présent réduire en cendre chacun de ses maigres espoirs, chaque haubans l’ancrant encore tant bien que mal à la réalité.

Pour la première fois, il s’approcha et pendant un court instant, elle crut s’étouffer dans son soulagement. Comme si ses mots l’avaient touché, rassuré, convaincu, comme s’il avait saisi ce qu’elle cherchait à expliquer, ce qu’elle ne savait pas montrer autrement qu’en étant violente et détestable, il avait détruit la distance entre eux, venant l’embrasser brusquement. Jusqu’à présent, elle avait enclenché les contacts, à chaque fois, et lui n’avait fait que fuir mais là, pendant quelques secondes, les choses semblaient différentes. Elle sentit les doigts de Danslav dans ses cheveux, sur sa peau, contre sa nuque et se retrouva contre lui, cherchant la force physique nécessaire pour lever les bras et se tenir à son cou. Elle n’eut pas le temps, cependant, d’enclencher le moindre mouvement car avant qu’elle n’ait pu se laisser aller dans l’échange, dans la chaleur de ce baiser, dans la tendresse illusoire de l’instant, il l’avait délaissé, se tenant à présent à plusieurs pas d’elle. Il semblait défiant mais ravi et alors qu’elle s’écroulait contre l’arbre, elle vit l’ombre d’un sourire goguenard naître sur les lèvres du jeune homme, ces mêmes lèvres qu’il avait écrasé contre les siennes, la faisant taire d’une façon étrangement douce, là où sa réputation aurait laissé à penser qu’une gifle ou une insulte aurait été la méthode sélectionnée…

Au fond, elle aurait surement préféré. Un coup porté valait mieux que le rire qui s’éleva sous la coupole des arbres, faisant taire les oiseaux sombres qui hantaient les lieux. Un rire sale mais amusé, celui d’un bourreau satisfait, celui d’un démon en joie. Elle le dévisagea sans oser comprendre mais l’évidence était de plus en plus présente. Bientôt, il fit d’ailleurs volte-face après un dernier regard, la laissant là, idiote enfant bercée par ses cauchemars et ses réalisations.

Elle avait envie de l’étrangler mais la force lui manquait. Elle ne tenait même pas sur ses jambes, elle tremblait trop et le gout de ce dernier baiser la terrassait autant que le rire sale qu’il lui avait servi, odieux, avant de partir sans mot dire. Ce qu’elle lui en voulait, ce qu’elle rêvait de lui faire mal. Elle avait ouvert ce livre d’ombre et de terreur qui lui servait de palpitant pour lui donner une raison de rester et voilà qu’il promettait tacitement de se servir de tout ça contre elle, voilà qu’il l’abandonnait à son sort. Il fut rapidement trop loin pour qu’elle puisse le voir mais lorsqu’elle laissa filer un hurlement de douleur, se redressant péniblement pour s’enfoncer encore plus loin dans la forêt, elle fut presque sûre d’attirer son attention. Tant pis. S’il revenait sur ses pas, il ne la trouverait pas. Titubante, blessée, elle s’éloigna et alla se cacher entre les arbres sombres, misérable et vengeresse. Ce qu’elle le détestait, ce qu’elle pouvait le haïr et le vouloir mort à ses pieds… Elle n’y parviendrait pas, elle le savait déjà, aussi fuyait-elle. Elle devrait, à présent, l’éviter. Il possédait des informations assez sales pour la détruire et elle savait très bien qu’il ne s’en priverait pas. Il sauterait sur toutes les occasions qu’il trouverait pour lui briser le cœur, encore et encore. Ce qu’elle était stupide, d’avoir ainsi pensé que l’honnêteté était une chose à mêler à ce genre de situation…

Comme les oiseaux se cachant pour mourir, elle alla s’écrouler dans un recoin où il ne saurait la trouver. Elle se doutait bien qu’il ne reviendrait pas sur ses pas pour la consoler mais de là à ce qu’il décide de l’achever immédiatement ou de commencer, au moins, le long processus de destruction, elle préférait éviter de prendre des risques. Des éclats de son cœur se trouvaient à présent un peu partout. Sur le ponton, dans le lac, là où ils s’étaient endormis ensemble et contre l’arbre. Elle pouvait encore sentir le parfum de sa peau, la chaleur de son corps, sa force et sa détermination, elle pouvait dessiner le feu dansant dans ses yeux et la rage que cet attachement inspirait à la bête. Mauvaise, elle ramena son bras contre elle et entreprit d’ouvrir à nouveau la morsure partiellement apaisée, cette trace immonde qu’il avait laissé… c’était là le moindre de ses soucis, souvenir qui annonçait pire.

Les yeux rivés sur le D qu’elle avait gravé dans sa chair, elle se laissa aller en arrière, tombant dans l’humidité d’un sous-bois à peine touché par le carnage qu’ils avaient planté et sans pouvoir le contrôler, elle sentit sa conscience lâcher les derniers sursauts de fierté qu’elle pouvait posséder. Ses larmes se mirent à couler plus fort alors qu’elle cherchait en elle la volonté nécessaire pour s’extirper des bois et se reprendre, reconstruire un mur contre lequel il s’écraserait. Faire table rase pour mieux repartir, oublier la fissure au niveau de son palpitant, tuer chaque murmure chaud et promesses étouffées qu’elle avait pu entretenir pour lui. Question de survie.



Poisonous Dusk
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