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» Ødium in tenebris — Dansëa

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MessageSujet: » Ødium in tenebris — Dansëa » Ødium in tenebris — Dansëa EmptyDim 22 Avr - 21:24



» Ødium in tenebris — Dansëa Tumblr_m20hic8ZQo1qdtkufo1_500
Ødium in tenebris
« Hatred, creeping in the shadow »

« Minuit, l’heure du crime » souffla-t-elle alors que dans la foulée, elle éteignait sa baguette, plongeant la pièce dans les ténèbres. Une fois de plus, elle se retrouvait à parler seule tout en déambulant dans les couloirs de Fidelitas. Au loin, une horloge avait sonné, lui indiquant à quel point il pouvait être tard et au lieu de l’alarmer, cela l’avait fait sourire. Depuis sa première année, elle avait bien comprit qu’être ainsi, perdue ou presque, dans les couloirs de l’université magique augmentait considérablement son potentiel de tranquillité. Ses camarades, après tout, dormait ou avait mieux à faire que de trainer dans les parages. Les fêtes étaient fréquentes et même si Noctëa n’était pas vraiment la première à s’y rendre, à moins de vouloir se détruire un peu plus en ajoutant de l’alcool au cocktail détonnant de sa folie, mais elle comprenait l’engouement des gens. A quoi bon se rendre à la bibliothèque à une heure pareille alors qu’à l’autre bout du domaine, on pouvait sans accroc profiter d’une soirée bien plus sympathique et où le silence n’était pas de mise… Quelque part, cela prouvait une fois de plus à quel point elle pouvait être étrange, dérangée, petite gamine frêle, chétive, malingre même, poupée de porcelaine sans couleur autre que la noirceur de ses cheveux se trainant sans bruit dans la pénombre d’un couloir déserté.

« Je suis le mal, le sombre ; collé à toi, ton ombre. Je suis l’aboutissement de ta vie, la fin, le trou de ta tombe ;

Elle avançait sans réellement se soucier de ce qui pouvait bien l’entourer, ce n’était pas, en soi, une mauvaise soirée aussi ne ressentait-elle pas le besoin de se retourner toute les deux minutes, de regarder frénétiquement par-dessus son épaule. La bête était éveillée, certes, mais elle s’avérait paisible, coopérative, calme. Comme si elle accordait à Noctëa quelques instants de répit. « Le calme avant la tempête » murmura-t-elle en mordant sa lèvre inférieure alors qu’elle se pressait dans les couloirs, arrivant finalement au rez-de-chaussée. Elle rangea sa baguette, doucement, méthodiquement, un peu comme si elle avait peur de se jeter un sort sans le faire exprès. C’était là une vilaine manie qui trahissait sa nature, son statut de sang. Née-moldu, elle n’était que partiellement dotée d’hémoglobine magique et pour certains, cela voulait dire qu’elle était inférieure… Pour elle, c’était juste une raison de plus de faire attention lorsqu’elle avait le contrôle. Et par moment, c’était aussi une explication quant à sa folie furieuse, lorsque le monstre en elle grattait, hurlait, lorsqu’il la poussait à se faire mal, à crier pour que ses poumons s’explosent pas. Le souvenir des crises la fit légèrement trembler et elle passa la porte de la bibliothèque avec le souffle un peu plus court que la normale.

Immédiatement, elle se prit un regard sombre par les quelques personnes qui trainaient à l’entrée de ce temple du savoir. Ils la connaissaient, ils la détestaient. Elle s’en moquait, au fond, même si cela agaçait la bête en elle, même si cela poussait le monstre à secouer ses chaines, à tirer dessus, à lui faire mal de l’intérieur. Elle détourna la tête, avalant sa salive et accélérant le pas pour s’enfoncer dans les rayonnages, peu impressionnée par les étalages de livres. Elle avança rapidement, comme une ombre, gracile et presque invisible dans l’immense pièce mal éclairée. Rapidement, au hasard, ses doigts se fermèrent autours d’un ouvrage, épais et ancien. Elle le tira à la volée et continua sa procession jusqu’à être suffisament loin de la porte, regardant finalement le titre de cette trouvaille.

Elle fronça le nez, au détour d’une allée, alors que son regard couleur glacier se posait sur le titre qui ornait la couverture en cuir du volume. ‘Torture des Nés-Moldu au Moyen-Âge, l’inquisition magique’, s’intitulait l’ouvrage. Alors qu’elle filait vers son endroit préféré, l’ironie de ce choix irréfléchi la fit presque rire, quand bien même elle sut tenir sa langue encore un peu, allant chercher refuge dans les méandres de ce labyrinthe de papier. Noctëa aimait s’isoler et elle savait que la bibliothèque lui offrait bien souvent tranquillité, surtout à une heure pareille. Il n’y avait en tout et pour tout qu’une demi-douzaine d’élèves en train de courber l’échine sur des livres ou des parchemins, cela lui convenait.

Son contentement passa rapidement, cependant. Mortifiée, elle manqua de laisser l’opus tomber au sol lorsqu’elle s’arrêta net, réalisant que sa place préférée, cette petite table isolée de tout, comme abandonnée dans un recoin, était déjà occupé. C’était la section des Arts Occultes, ils n’étaient pas si nombreux à s’y rendre, pourtant lui… lui était là.

« Je suis ton pire ennemi, le cauchemar de ta vie, le temps qui passe et qui sourit devant ton agonie ;

Danslav. Le sale con, l’enflure de brute qui cherchait à la martyriser, ce cauchemar ambulant. Combien de fois s’étaient-ils retrouvés à vouloir s’entretuer ? Combien de fois avait-elle perdu les pédales face à lui ? Combien de fois s’était-elle retrouvée à se réveiller, le souffle court et les joues rouges, après avoir rêvé de lui, de cette perfection détestable qu’il incarnait, de cette violence qu’elle ne savait pas expliquer mais qui la fascinait autant que ça la poussait dans ses derniers retranchements. Elle sentit que déjà, ses joues commençaient à chauffer. Elle aurait pu fuir, elle aurait pu prendre ses jambes à son cou, trouver un autre endroit. Il ne l’avait pas vu, il n’avait pas remarqué sa présence fantomatique, la haine n’était pas lâché, la tempête n’avait pas débuté. Et pourtant, elle était pétrifiée, plantée là à le fixer, à observer ce garçon qui était son opposé physique. Aussi grand, blond et impressionnant qu’elle était petite, brune et chétive. Elle était la mort, il était le soleil et pourtant, durant les batailles, ils étaient aussi vénéneux l’un que l’autre. Sans le réaliser, elle se surprit à penser au gout de son sang, à cette explosion métallique dans sa bouche… Elle frissonna, un fin sourire, honteux et presque pervers, quelque part, remontant ses lèvres.

Elle aurait pu fuir mais non, c’eut été trop simple. Elle avait besoin de sa rage, de cette haine qu’ils se vouaient, elle avait besoin de ça pour mater la bête en elle et se sentir vivante, enfin. Sous ses souffles cruels, ses insultes et sa violence, elle avait enfin le contrôle de ses sens. Certains disaient que ce n’était pas une vie que de devoir souffrir pour ressentir quoi que ce soit, mais l’enfer qu’il imposait, Noctëa ne l’aurait échangé contre rien au monde…

« Maintenant ne perds plus ton temps, va mon enfant, du pouvoir des ombres rejoint les rangs...




Dernière édition par B. Noctëa de Nogent le Jeu 18 Oct - 10:19, édité 3 fois
B. Noctëa de Nogent
B. Noctëa de Nogent

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MessageSujet: Re: » Ødium in tenebris — Dansëa » Ødium in tenebris — Dansëa EmptyLun 23 Avr - 23:08

» Ødium in tenebris — Dansëa Hollowart_al017 » Ødium in tenebris — Dansëa Isabelle_fuhrman9 » Ødium in tenebris — Dansëa Hollowart_al010 » Ødium in tenebris — Dansëa Isabelle_fuhrman17
Noctëa & Danslav

C'était devenu son quotidien depuis le début de sa scolarité. Il se levait une heure avant tout le monde, se lavait et s'habillait en quelques minutes pour avoir le temps de réviser encore et toujours. Tous les autres élèves qui n'avaient pas pût jeter un coup d'œil sur son parchemin de notes disaient de lui que c'était un surdoué, un accro aux études, un nerd. Et pourtant Danslav était bien loin de ce cliché du gringalet boutonneux et aux lunettes démesurées. Il détestait les cours, haïssait la lecture et plus que tout il exécrait prendre des notes. Pour lui ces simples épreuves de la vie quotidienne était devenues des défis permanents. Coincé dans sa dyslexie, il ne voulait personne pour l'aider, préférant se noyer sous les heures de révisions plutôt que de laisser quelqu'un s'approcher et prendre le risque qu'on se moque de lui. Encore une fois. Pour lui la journée d'études commençait dès le lever du soleil et bien après son coucher. C'est pour cela que lorsqu'il jeta un regard à sa montre à gousset, rangée soigneusement dans sa poche de pantalon, et qu'il vit qu'il était presque minuit, il ne fut pas plus surpris que cela. Posant sa plume dans l'encrier, il déplia son parchemin remplit de notes en patte de mouche et soupira une nouvelle fois. Il avait beau y mettre toute sa volonté, il lui semblait ne jamais faire de progrès ce qui était plutôt rageant quand on pensait au temps qu'il passait à bosser.

Refermant son lourd ouvrage dans un bruit sourd le jeune homme finit par s'étirer de tout son long, laissant ses articulations craquer une par une. Ses genoux, ses hanches, son dos, sa nuque, ses coudes mais quand vint l'heure de ses poignets, une légère décharge électrique lui parcourut l'avant-bras. Reposant ses mains devant lui, il fronça immédiatement les sourcils quand il posa son regard sur la cicatrice toujours aussi rosée et enflée qu'il se trimbalait depuis des mois. À chaque fois qu'il tentait d'écarter le pouce et son index, la peau se tendait et s'il insistait trop, il savait qu'elle craquerait sous la pression. Parfois, il avait juste envie de s'arracher lui-même le pouce simplement pour ne plus avoir à supporter cette marque qui lui rappelait tant cette sang-de-bourbe. Fermant les yeux, le jeune homme prit une longue inspiration et chassa bien vite ces pensées avant de s'énerver pour de bon. Il rangea le bouquin de tout à l'heure et en attaqua un nouveau dans la foulée. Mais arrêter de penser à Noctëa était comme arrêter de respirer ou demander à son cœur de ne plus battre. Il pensait à elle à chaque fois qu'il posait les yeux sur sa cicatrice, son regard de glace et cette lueur sauvage au fond de son iris venait le hanter. À chaque fois qu'il maniait sa plume et que son poignet le faisait souffrir il revoyait sa chevelure d'ébène couler le long de son dos mais surtout ces mèches rebelles qui venaient toujours devant ces yeux.

Il serra le poing et la douleur se fit plus forte. Il grimaça et ramena sa main meurtrie près de lui, comme le premier jour où elle avait planté ses dents dans sa peau si tendre. La tête reposant sur son autre main valide, il essuya la sueur de son front et releva la tête, il était temps qu'il fasse une pause. Alors qu'il relevait la tête pour observer un peu ce qui se passait autour de lui, ses yeux rencontrèrent la silhouette de Blanche et le jeune homme ne pût contenir sa surprise. Depuis combien de temps était-elle là à l'observer ? Avait-elle remarqué qu'il souffrait toujours à cause d'elle ? Comment pouvait-il lui demander sans se trahir ? Bien vite la surprise fit place à cette haine, si familière désormais, et il fronça les sourcils, rassemblant toute la fierté qui lui restait à cette heure tardive. Pendant un long moment ni l'un, ni l'autre ne bougèrent tout en se regardant en chien de faïence. Ce fut Danslav qui fit le premier geste. Il se leva et se dirigea d'un pas décidé se planta tout simplement devant la brunette qu'il dépassait facilement d'une bonne tête. Il en aurait sourit de cette différence si la haine qui pulsait dans ses veines ne lui crispait pas autant la mâchoire. « Cela ne te suffit plus de polluer mon air pendant mon temps libre, il faut aussi que tu me déranges quand je bosse ? » lui balança-t-il acide. D'un geste lent il avança sa main vers la gorge de la jeune femme comme il y a plusieurs mois déjà mais au dernier moment il changea de direction et saisit simplement le bouquin qui se trouvait juste à côté de la tête de sa collègue Redstone. Il espérait lui avoir fait peur, ne serait-ce que l'espace d'un court instant. Sans plus de cérémonie il retourna à sa place et ouvrit une page au hasard, soudainement absorbée dans la lecture des mots qui se brouillaient devant son regard. Il attendit encore quelques secondes et sans relever le nez de son bouquin lui dit d'un ton toujours aussi aimable. « Si tu comptes me fixer toute la nuit comme ça, va le faire plus loin. Tu me déconcentres. » puis croisa son regard avec le sien histoire de lui faire comprendre qu'elle avait plutôt intérêt à partir si elle ne voulait pas plus d'emmerdes avec lui.

Comme si elle allait l'écouter.

Spoiler:
Danslav P. Leonidovik
Danslav P. Leonidovik

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MessageSujet: Re: » Ødium in tenebris — Dansëa » Ødium in tenebris — Dansëa EmptyMar 24 Avr - 14:58



Ødium in tenebris
« Hatred, creeping in the shadow »


Danslav ne l’avait pas vu. Il fixait sa cicatrice et Noctëa ne put retenir un sourire. Quelque part, elle était presque touchée par cette petite scène, par le souvenir malsain et surement douloureux qu’il portait encore d’elle, par cette marque encore bien trop visible pour qu’il ne puisse l’oublier. Il bougea sa main, comme pour détendre la pression et elle réalisa à quel point cela devait être douloureux. Après tout, elle n’y était pas allée avec le dos de la cuillère. Elle l’avait mordu sans hésiter, de toute la force de sa folie, insistant comme une sauvageonne. Ses dents s’étaient enfoncées dans la peau, dans la chair, dans le muscle, elle avait dû frôler des tendons et lorsqu’elle avait senti le goût du sang exploser dans sa bouche, elle avait jubilé. Lui avait eu mal, peur, avant de laisser sortir sa haine, son dégout, son envie de la tuer. Il l’avait frappé et elle aussi avait porté les marques de l’assaut pendant un certain temps. La gifle qu’il lui avait lancé avait été suffisante pour marquer la peau de porcelaine de la petite brune, formant un hématome visible sur sa tempe et sa pommette… Elle s’en fichait bien, cependant, car au final elle avait gagné. La contusion était depuis longtemps disparue quand lui portait encore les preuves de l’incident. Le sourire de la Redstone s’élargit alors qu’elle le regardait, dans la distance, son bourreau magnifique, le cauchemar de ses nuits.

Bientôt, il s’étira et elle continua son observation, petite espionne dans la pénombre, regardant sans un bruit le grand blond qui la faisait trembler de rage et pourtant, encore et toujours la fascinait. C’était une attraction incroyable, bien trop puissante mais tellement mauvaise. Comme ce besoin irrépétible de mettre la main au-dessus de la flamme d’une bougie et de rester là, sans bouger, jusqu’à ce que la douleur devienne insupportable. Il tourna finalement la tête, la tirant sans même le savoir de ses divagations et leurs regards s’accrochèrent pendant quelques secondes. Incapable de bouger, perdue dans la distance qui les séparait, la petite bretonne se surprit à retenir son souffle, tétanisée et pourtant rongée par l’adrénaline. Il l’avait vu, le jeu allait commencer, chasse mortelle pour proies dégénérées. Ce fut le jeune homme qui commença les hostilités, le levant et s’approchant, félin malgré sa grande taille, malgré sa carrure. Elle avala la salive en le regardant s’approcher, ayant l’impression de sentir à nouveau ce goût de ferraille sur sa langue, celui de son sang. En silence, comme une ombre, il se rapprocha et l’espace d’un instant, elle cru qu’il allait commettre la même erreur, celle faite un an plus tôt. « Cela ne te suffit plus de polluer mon air pendant mon temps libre, il faut aussi que tu me déranges quand je bosse ? », souffla-t-il, mauvais. Il avait tendu sa main, comme pour la saisir à la gorge. Elle aurait dû réaliser qu’il ne serait pas assez idiot pour lui donner l’occasion de mordre à nouveau, mais son cœur s’était tout de même emballé dans la manœuvre. Il attrapa un ouvrage sur l’étagère qui, à cet instant précis, était probablement la seule raison pour que Noctëa arrive à tenir debout. Perdue entre une envie de s’enfuir et de sautiller, tellement soulagée de poser à nouveau ses yeux sur lui, elle préféra l’immobilité alors que lui faisait demi-tour et regagnait sa place. Sur le même ton, faisant comprendre qu’il ne voulait pas d’elle ici, qu’elle n’était guère plus à estimer qu’un hybride ou qu’un elfe de maison, il ajouta : « Si tu comptes me fixer toute la nuit comme ça, va le faire plus loin. Tu me déconcentres. ».

Peut-être que s’il n’avait pas relever la tête pour lui jeter un regard défiant, la petite brune aurait simplement fait demi-tour. La bête était calme, elle pouvait contrôler, elle pouvait être raisonnable. Elle n’aurait qu’à s’effondrer quelques mètres plus loin, Danslav n’en saurait jamais rien et c’était surement pour le mieux. Seulement il releva la tête, négligeant son livre et la fixant, mauvais, colérique, un peu blasé aussi. Comme s’il trouvait que leurs rencontres étaient trop régulières. Elle inspira profondément et se décolla de la bibliothèque où il avait trouvé le livre. Instinctivement, alors qu’elle faisait quelques pas jusqu’à la table, fuyant son regard et se donnant l’air de flâner, elle tira sur l’élastique à son poignet et le fit claquer contre sa peau si claire. Un léger rictus retroussa ses lèvres et elle continua son petit tour près de la table, ayant un mal fou à ne pas tourner la tête pour le regarder mais se faisant violence. Il s’avérait trop intimidant pour qu’elle ose le regarder trop longtemps. Quoi qu’elle en dise, elle avait peur de lui, probablement à cause des coups, ou bien à cause de l’attirance qu’elle ressentait en dépit de sa haine. Il y avait entre eux de quoi détruire un empire, de quoi alimenter une armée ténébreuse et c’était surement pour ça qu’elle ne s’éloignait pas vraiment… Comment faire pour trouver la force de se tenir loin de la seule personne vous donnant l’impression d’être vivante, aussi brutale et sadique puisse-t-être la méthode, aussi mauvais ce garçon puisse-t-il être ?

Déambulant entre les chaises et les rayonnages, elle semblait presque gracieuse, immatérielle, un spectre. Avec ses airs de banshee, sa peau trop pâle, ses formes trop fines et les longs cheveux noirs cascadant autours de son visage et sur ses épaules comme le voile d’une veuve, elle incarnait la nuit et la mort sans même le réaliser. Elle aimait les ténèbres, elle aimait s’en entourer parce que c’était là que la bête se sentait le plus à l’aise. C’était peut-être pour ça qu’ils se confrontaient autant, parce que lui niait cette part d’ombre qui le rongeait, cette aura qu’elle pouvait pourtant voir. Ignorant les consignes du jeune homme, elle resta dans les parages, ne le regardant plus cependant. Les mains dans le dos à présent, elle avançait, légère, semblant chercher quelque chose.

Une pique pour le pousser dans ses derniers retranchements.

Finalement, elle trouva et un sourire tordu remonta ses joues de poupées. Elle avait surement rougit mais après tout, pourquoi pas. Les yeux brillants, mélange de malice atroce et de satisfaction face à l’idée, elle fit volte-face pour le regarder. Feignant l’innocence, elle souffla simplement, d’une voix très calme, très douce « Tu es droitier, non ? Ce n’est pas trop compliqué ? » Elle laissa un ange passer, volontairement, sachant où elle allait, ses joues s’empourprant un peu sous ses tâches de rousseurs. Elle claqua à nouveau son élastique, agaçant réflexe, avant de s’approcher un peu, tentant le diable. Penchée en avant quand lui était assis. Proche, trop surement, elle se fit violence pour ne pas trembler en susurrant « Après tout, qui voudrait d’une brute comme toi dans ses draps... tu dois combler ta solitude comme tu peux et moi je t’empêche d’utiliser ta main droite, ça doit être frustrant… » Elle souffla, retenant la suite pendant une seconde, voulant son petit effet. « D’autant plus que tu dois penser à ta cicatrice, le soir, tout seul dans ton lit, quand tu forces sur ta main… et quand tu penses à la marque, tu penses à moi, ça doit te tuer à petit feu, de penser à une sang-de-bourbe dans ces moments-là… », acheva-t-elle avec un léger rire sale.

Suicidaire, elle passa sa langue sur ses lèvres malgré ses joues brulantes, malgré le nœud dans son ventre que provoquait la réalisation soudaine que oui, probablement, il devait penser à elle… Elle ne secoua pas la tête mais chassa tout de même l’idée, son regard fou braqué sur lui. Elle n’avait pas reculé. Close enough to kiss him, close enough to get killed.


Dernière édition par B. Noctëa de Nogent le Jeu 18 Oct - 10:19, édité 1 fois
B. Noctëa de Nogent
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MessageSujet: Re: » Ødium in tenebris — Dansëa » Ødium in tenebris — Dansëa EmptyMar 24 Avr - 21:30

Il savait qu'elle n'allait pas partir, elle avait envie de lui sauter à la gorge autant qu'il avait envie de la voir prier pour sa vie, à genoux devant lui. Et franchement, si elle lui obéissait maintenant, cela briserait sûrement quelque chose dans leur relation malsaine. Il la détestait pour ce qu'elle était, une sale sang-de-bourbe, mais il admirait le courage qui lui fallait pour lui tenir tête. Il lui aurait été tellement facile de la frapper jusqu'à ce qu'elle ne bouge plus tant il était plus massif qu'elle ou tout simplement de lui jeter un sort qui la ferait se tordre de douleur jusqu'à ce qu'elle trépasse et pourtant elle ne baissa pas le regard et rendait même les coups. Il prenait un malin plaisir à l'intimider physiquement quand elle restait bouche bée devant lui mais elle ne manquait jamais de sortir une phrase brûlante pour le repousser. Il ne fallait pas l'oublier, Danslav n'était pas forcément confortable avec les mots et pour lui, un geste avait toujours plus d'impact que de simples phrases. Très peu concentré sur son ouvrage, il tentait pourtant de ne pas faire attention à la brunette qui déambulait autour de la table. À chaque fois que son élastique claquait sur sa peau de porcelaine, les doigts du jeune homme se refermait sur les pages parcheminées, manquant à chaque fois de les déchirer. Il ferma les yeux, prit une profonde inspiration comme si essayer de se calmer avec elle dans les parages était quelque chose de faisable. Il sentait sa présence comme on sent un orage approché. L'air devenait électrique, ses cheveux se dressaient sur sa nuque et la tempête était prête à exploser, laissant des traces de son passage en forme de bleus et de blessures à l'égo.

Finalement elle arrêta son petit manège et fit un volte-face si rapide que le blondinet ne pût que relever les yeux des lignes incompréhensibles qui remplissaient le bouquin. Il savait qu'elle allait attaquer et était prêt à recevoir les coups, comme un boxeur préparant sa garde aux vues d'un uppercut imminent. « Tu es droitier, non ? Ce n’est pas trop compliqué ? » Il serra les dents. Le ton qu'elle avait employé, si doux et si innocent qu'il lui donnait envie de lui faire manger ses dents, une par une. Il laissa planer un silence, bien trop fier pour répondre à ce genre de questions. Elle connaissait très bien la réponse, ne posait cette interrogation pour lui rappeler qu'elle était à l'origine de sa douleur quotidienne. De nouveau un claquement d'élastique, il respira difficilement, la laissant s'approcher, remarquant pour la première fois qu'elle rougissait. Il arqua un sourcil sans trop comprendre d'où lui venait cette soudaine gêne. « Après tout, qui voudrait d’une brute comme toi dans ses draps... tu dois combler ta solitude comme tu peux et moi je t’empêche d’utiliser ta main droite, ça doit être frustrant… » Il comprenait maintenant pourquoi. Avant même qu'il ne puisse digérer ce qu'elle venait de lui susurrer, elle rajouta. « D’autant plus que tu dois penser à ta cicatrice, le soir, tout seul dans ton lit, quand tu forces sur ta main… et quand tu penses à la marque, tu penses à moi, ça doit te tuer à petit feu, de penser à une sang-de-bourbe dans ces moments-là… »

C'était petit, c'était mesquin, mais c'était tellement vrai. Danslav n'était pas vraiment le genre de mecs qui se traîne une foule d'admiratrices. Physiquement il n'était pas repoussant, loin de là, disons que niveau du caractère il était beaucoup plus dur de le supporter que de le regarder. Jaloux et possessif, les quelques petites amies qu'il a eu l'ont toutes quitté à cause de son tempérament colérique et invivable en règle générale. Et au final il ne serait qu'un homme avant d'être un sorcier et comme tout gamin de dix-neuf normalement constitué, il avait des envies et des besoins. Et comme il ne croulait pas sous les flirts, au final il ne pouvait compter que sur lui. Comme d'habitude. Alors non ce n'était pas une honte d'avouer qu'ils s'offraient des moments de plaisir, mais comme elle le disait, il finissait toujours par penser à elle à un moment ou un autre. Il n'était pas fier de cela mais il lui était déjà arrivé de rêver d'elle et pas de la façon la plus prude qui soit. Il ne comptait plus le nombre de fois où il s'était réveillé en sursaut en plein milieu de la nuit, trempé de sueur et une douleur cuisante au niveau du bas-ventre que seule une bonne douche froide pouvait calmer. Perdu dans ses pensées, il en avait presque oublié la présence de la jeune femme et ce fut cette dernière qui le ramena sur terre en faisant claquer, une fois encore, son caoutchouc. Il croisa son regard et ne pût s'empêcher de rougir. Pire que tout, son cœur se mit à battre plus vite, ses joues à devenir écarlates et ses oreilles à lui brûler. Il était de nouveau partagé entre son envie de l'étrangler pour avoir touché un point si sensible et la haine qu'il se portait pour réagir ainsi.

Se mordant les joues pour se ressaisir, il se leva d'un bond, faisant basculer sa chaise par la même occasion et réduisant la distance entre leurs deux visages en une fraction de seconde. Elle voulait jouer à ça, très bien elle n'allait pas être déçue. Un sourire carnassier étira ses lèvres et il fallait l'avouer qu'entre ça et son regard de glace, le spectacle était plutôt inquiétant. « Ton raisonnement tiens la route sang-de-bourbe, mais la vraie question est comment en es-tu venue à m'imaginer dans ce genre de situation ? » Retournement de situation effectuée. Mais le jeune homme, blessé dans son égo, n'allait sûrement pas s'en tenir à ça. Il pencha légèrement la tête, comme s'il s'apprêtait à l'embrasser mais ne fit aucun mouvement dans cette direction. Il s'amusait simplement à lui envoyer des signaux tout à fait contradictoires, pour la mettre dans la même situation d'embarras dans laquelle elle l'avait poussé. D'un geste rapide et sans douceur aucune, il lui attrapa le poignet sur lequel elle ne cessait de faire claquer son élastique et l'attira vers lui. « Je doute qu'un jour seulement tu aies vu ce qu'était un véritable mec. » Lentement, il approchait la main de la jeune femme de sa ceinture sans jamais se détacher de son sourire cannibale et sans jamais baisser le regard. Même si le simple fait d'être en contact direct avec sa peau de née-moldue l'écœurait, il ne faiblissait pas dans son petit manège sadique. Finalement il sentit ses doigts entrer en contact avec la peau de son ventre, juste au-dessus de la ceinture de son pantalon et ne pût s'empêcher de frissonner. Il ne chercha pas à comprendre si c'était de dégoût ou d'excitation et se concentra sur la réaction prochaine de la belle. Elle hésita, sans trop comprendre où il voulait en venir et il finit par lui souffler. « Comme si tu n'y avais jamais pensé. » moqueur et presque comme un défi à elle-même.


Dernière édition par Danslav P. Leonidovik le Jeu 18 Oct - 10:21, édité 1 fois
Danslav P. Leonidovik
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MessageSujet: Re: » Ødium in tenebris — Dansëa » Ødium in tenebris — Dansëa EmptyMer 25 Avr - 14:03



Ødium in tenebris
« Hatred, creeping in the shadow »


Il croisa son regard et elle vit un brasier de colère et de gêne ravager ses iris.

Touché, coulé. Il portait en lui toute la rage de quelqu’un ne supportant pas la moindre remarque, la moindre humiliation. C’était surement pour ça, qu’il la haïssait tant, d’ailleurs. Plus que son statut de sang, plus que son air famélique, cette carrure de victime qu’elle se trimbalait et qui poussait les gens à venir l’emmerder, elle ne baissait pas la tête, ne courbait pas l’échine ou alors, jamais bien longtemps, toujours pour attaquer de plus belle. Il y avait de la fierté dans ses hésitations, de l’orgueil dans ses pauses et elle revenait toujours lui tenir tête, petite teigne aussi résistante que du chiendent, aussi mauvaise que la peste elle-même. Elle sut qu’elle avait fait mouche avant même qu’il ne se lève, avant même que le feu qu’elle pouvait déceler ne se propage jusqu’à ses joues, comme en réponse à celle cramoisie de Noctëa. Elle sut qu’elle l’avait agacé, suffisamment pour qu’il réagisse et ne fasse plus semblant d’être concentré sur son ouvrage, sur ses cours ou peu importe le contenu des parchemins devant lui. C’était instinctif, un sursaut d’adrénaline. Elle avait cherché à le rabaisser, il ferait pareil, c’était un jeu, le pire jeu du monde, le plus addictif, le plus risqué. Elle n’avait pourtant pas peur de lui, pas autant qu’elle n’avait peur de ne plus jamais pouvoir poser ses yeux sur lui ou sentir son souffle hargneux et heurté s’écraser sur sa peau, du moins.

Elle ne recula pas d’un pouce lorsqu’il se leva, bien trop vite. Elle réalisa qu’une ou deux secondes seulement s’étaient déroulées depuis qu’elle avait passé sa langue sur ses lèvres et ce malgré l’impression lancinante et troublante d’une éternité s’égrainant entre eux alors qu’ils se fixaient. C’était toujours comme ça, toujours aussi prenant, fascinant, comme si son cerveau décidait de se mettre en veille pour mieux profiter du spectacle. Lorsque la chaise s’écrasa au sol, faisant du bruit sur le parquet, elle ne cilla pas, retenant à peine son souffle alors qu’il la surplombait, immense et menaçant, la frôlant presque. La nuque tordue pour ne pas le lâcher du regard, toujours aussi défiante, sentant que la scène commençait à capter l’intérêt de la bête en elle, Noctëa attendit. Un, deux, trois, il lui jeta un regard noir et la voix mauvaise suivit de près : « Ton raisonnement tiens la route sang-de-bourbe, mais la vraie question est comment en es-tu venue à m'imaginer dans ce genre de situation ? » Bien vu. Elle ne bougea pas cependant, sachant très bien qu’il ne se contenterait pas d’un simple coup lorsqu’il avait l’occasion d’enchainer, de la rouer d’insultes, de menaces, de la trainer dans la boue sans vergogne. Il marquait un point cependant et elle se félicité d’avoir déjà rougit plus tôt car il ne put surement pas voir la différence, la réaction. Son souffle venait de se faire plus saccadé mais avant qu’elle n’ai pu se reprendre ou se calmer, il brisa la distance et plaqua sa main sur sa peau. Là où elle faisait claquer un élastique, lui posa ses doigts, serrant. La prise était ferme, destinée à faire mal, à être implacable. Elle ne pouvait se sauver, elle ne pouvait se libérer et reculer et avant qu’elle n’ai réussis à laisser filer un murmure rauque et mauvais pour qu’il défasse son étau, elle réalisa qu’il l’approchait d’elle, narquois, manipulateur, dangereux. « Je doute qu'un jour seulement tu aies vu ce qu'était un véritable mec. » Et il continua son geste, encore et encore, un sourire tellement immonde aux lèvres, forçant un contact qui fait trembler la petite brune. Une longue décharge électrique remonta le long de son bras, suivant la courbure de son épaule fine, vrillant sa colonne vertébrale. C’était une chance en soi que Danslav n’ai pas été capable de lire dans ses pensées car il aurait probablement prit la fuite en voyant les songes de la jeune femme, ses sursauts qu’elle cachait tant bien que mal, cette envie de le blesser qui se mélangeait à celle de se rapprocher. C’était grisant, annihilant, bien trop fort pour son pauvre petit cœur, pour sa conscience dérangé, pour les nuits qu’elle passait à se débattre dans ses rêves hideux, onirisme glauque dont il faisait partie de façon récurrente. Elle avait sa main juste au-dessus de la ceinture du jeune homme et sous ses doigts, elle pouvait sentir sa peau, cet épiderme qu’elle voulait arracher, comme dans ses cauchemars, lorsqu’il était à sa merci, juste avant qu’elle ne réalise au milieu du chaos qu’elle le voulait plus qu’elle voulait le tuer et qu’ensuite, elle se réveillait, haletante et perdue, hagarde, misérable, sale. Le nez levé pour le regarder, elle réalisa qu’elle oscillait entre ses yeux et ses lèvres, le fixant toujours, dardant sur lui des pupilles criant, hurlant, toujours plus fort, toutes les insultes du monde, toute la folie dans son sang. Il ne lui laissa pas le loisir de laisser couler son venin cependant, pas immédiatement en tout cas. D’une voix satisfaite, il souffla : « Comme si tu n'y avais jamais pensé. » et Noctëa serra les dents à s’en briser les machoires.

Ce qu’elle pouvait le haïr, ce qu’elle pouvait avoir envie de le mordre à nouveau à défaut d’avoir le droit de l’embrasser, de s’approcher. Il lui faisait mal, il la torturait sans le réaliser, la plaçant dans une situation gênante, dans une position où elle devait se faire violence pour ne pas hurler et se sauver en courant. C’était le jeu, un jeu dont on ne pouvait pas se défaire, devant lequel il était interdit de se défiler. Elle ne savait pas ce qu’elle faisait et pourtant, pourtant la haine qu’elle lui vouait la faisait réagir de façon étrange. Au lieu de se sauver comme une biche effrayée, au lieu de partir en vrille et de laisser le monstre en elle détruire consciencieusement chaque sursaut de vie chez le jeune homme, elle se força a afficher un sourire presque complice, presque malicieux, bougeant ses doigts, assénant des caresses qui n’auraient pas dû être. Jamais.

Au diable son innocence, ses craintes et ses principes, au diable la raison, au diable tout ce qui n’était pas lui, pas eux, pas la colère folle et brulante qui circulait entre leurs corps si proche. « Parce qu’en plus du reste, tu es présomptueux » souffla-t-elle, faussement amusée, mentant clairement en affirmant n’avoir jamais pensé à ça. Sa voix était rauque, trop grave, comme le lourd grondement d’un coup de tonnerre au fond d’une vallée, comme le fracas des vagues un jour de tempête. Vicieuse, elle fit un semblant de pas en avant, guidée par la table derrière elle et s’approchant ainsi. Beaucoup trop, surement. Alors qu’elle tremblait un peu, ses doigts glissèrent jusqu’à l’élastique qui retenait le boxer qu’il portait, juste sous son jean et d’un air sadique et fou, elle souffla doucement « Je te savais stupide, de t’exposer comme ça à mes ongles quand tu as vu ce que je pouvais faire avec mes dents… » Elle ne réalisa le sous-entendu que plus tard, tout comme il lui fallut un moment pour saisir que c’était surement plus la bête qu’elle qui parlait. Peu importe. Elle bougea sa main, forçant sur l’étau qu’il maintenait et fit sentir ses phalanges contre sa peau, griffant à peine, sournoise, affirmant juste une présence réelle, un danger évident. Caresses tordues, ses ongles brossèrent la peau lisse, encore juvénile du Polonais et après un moment d’hésitation, elle se redressa de son mieux pour s’approcher une dernière fois et souffler, juste devant lui : « tu meurs, dans mes rêves, Leonidovik. C’est tout, rien d’autre, pas de petite mort, juste une immense agonie, tu te tords de douleur, tu supplies, tu crèves en baignant dans ton sang, dans ta peur. Pas de jouissance, juste ta fin, pathétique et dégueulasse… »

Elle planta ses ongles juste sous son nombril, défiante, forçant sur l’étau trop puissant qu’il maintenait. A appuyer sur ses cicatrices, il lui faisait mal mais elle s’en moquait. Il pouvait bien lui casser le poignet, elle ne reviendrait pas sur ses dires, ne raconterait pas la vérité, la violence des étreintes qu’elle imaginait, la puissance avec laquelle elle pouvait souhaiter qu’il la regarde autrement et la plaque contre un mur pour d’autre raison qu’une gifle, qu’une menace. Elle tira encore un peu plus fort sur son entrave, voulant lui faire mal pour qu’il la lâche… Par Merlin, tout ça se terminerait dans le sang et la bête s’en léchait déjà les babines.



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MessageSujet: Re: » Ødium in tenebris — Dansëa » Ødium in tenebris — Dansëa EmptyMer 25 Avr - 21:40

Il était certain qu'offrir la partie la plus intime de son anatomie aux ongles acérés de la personne qu'il détestait le plus dans cette école n'était pas la plus brillante idée que le jeune homme avait pût avoir mais c'était comme si, quand il était confronté à Noctëa, une autre personne prenait les commandes de son corps et le laissait de côté pour faire n'importe quoi. Son esprit voulait la détruire, l'humilier, lui faire mal et son corps obéissait sans trop mettre le jeune homme dans la confidence. Alors qu'il se perdait dans la noirceur de son regard, les mâchoires de la belle se refermant si soudainement n'échappa pas à l'œil observateur du grand blond. Au moins il avait touché un point sensible. Il savait, même si cela le tuait de l'avouer, qu'il ne pouvait pas être le seul à penser à elle la nuit, qu'elle aussi était enfermé dans le même enfer et qu'il occupait ses pensées comme elle bousculait les siennes. Alors qu'il s'attendait à ressentir une douleur fulgurante lui venant d'en bas, il fut surpris d'y sentir une sensation perdue depuis bien longtemps. Il ne comptait plus le nombre de jours -de mois peut-être- où une fille ne l'avait pas touché ainsi. C'était bien trop doux, bien trop calme et bien trop serein pour être honnête mais il fallait dire que là, maintenant, tout de suite, il s'en foutait un peu. Il frissonnait à chaque fois qu'elle lui prodiguait une caresse ce qui prouvait bien qu'il était temps qu'il se trouve une copine s'il commençait à apprécier ce genre de contact avec quelqu'un tel que la brunette.

« Parce qu’en plus du reste, tu es présomptueux » Ce n'était un secret pour personne. Et puis ce n'était pas comme si la nature ne l'avait pas forgé ainsi. Depuis sa première année à Durmstrang on lui avait répété des centaines de fois qu'il n'était qu'un bâtard, une erreur mais au final, à force de travail et de persévérance, il avait finit par leur montrer qu'il meilleur qu'eux. Mais il était plutôt rare qu'il se vante de ces talents au lit car ces derniers étaient beaucoup plus rare. « Je te savais stupide, de t’exposer comme ça à mes ongles quand tu as vu ce que je pouvais faire avec mes dents… » Malgré la menace latente derrière cette réflexion, derrière ce ton rauque, bien trop grave pour une gamine telle que Noctëa, le jeune homme ne pût s'empêcher de sourire face au sous-entendu. Un véritable sourire qui ne cachait rien mais qui passa bien vite quand il sentit les ongles de la belle jouer sur sa peau comme un avertissement, un compte à rebours qui n'annonçait rien de bon, surtout pas pour lui. Mais il n'avait pas peur, ne fléchissait pas, ne cherchait même pas à faire un pas en arrière alors qu'elle se collait toujours un peu plus à lui. Il la toisait d'un air toujours aussi supérieur, la défiant même du regard. « tu meurs, dans mes rêves, Leonidovik. C’est tout, rien d’autre, pas de petite mort, juste une immense agonie, tu te tords de douleur, tu supplies, tu crèves en baignant dans ton sang, dans ta peur. Pas de jouissance, juste ta fin, pathétique et dégueulasse… »

Et avant même de finir sa phrase, elle planta ses ongles dans sa peau qui s'enfonçaient aussi facilement que ces dents dans sa main. Il ne pût s'empêcher de sursauter face à la violence de sa poigne et resserra son emprise sur sa main pour ne pas la laisser atteindre ses entrailles. La première vague de douleur lui fit même fermer les yeux, brisant ainsi ce contact qu'ils maintenaient depuis le début de leur rencontre, se mordant la lèvre inférieure pour ne pas lui offrir le plaisir d'un simple gémissement. Il en arrêta même de respirer pendant quelques secondes avant de reprendre une respiration quelque peu régulière, la tête tant penchée sur le côté qu'elle touchait presque l'épaule de la jeune femme. La seconde suivante il sentit un liquide chaud couler le long de sa plaie et la douleur passée, la colère prit sa place. C'était la deuxième fois en trop peu de temps qu'elle s'amusait à faire couler son sang. Son précieux sang, ce liquide vital qui les différenciaient, qui faisait de lui un être naturellement supérieur. Sa main tenait toujours celle de la jeune femme, il se servit de ses autres doigts pour saisir l'épaule de la brunette et en deux pas, elle se retrouvait bloquée entre l'étagère et lui, la plaquant contre les livres sans aucun ménagement. Jetant pour la première fois un regard sur la main pâle de Blanche qui disparaissait sous sa chemise, il ne pût retenir un sourire de dément, comme si se faire arracher la peau du ventre était ce qu'il cherchait depuis le début. Physiquement plus imposant qu'elle, il n'eut aucun mal à retirer la main de la belle de sa peau, depuis le début il aurait pût éviter toute cette scène mais où aurait été le jeu là-dedans ? Où serait passé l'excitation de l'attente qui précédait le coup ? Il avait besoin de ça, horriblement besoin.

Sa main crispée dans une grotesque imitation d'une serre de griffon, le jeune homme força sa collègue Redstone a observé le sang qui perlait le long de ses doigts fantomatiques. Puis, comme on jouerait avec une poupée, il fit glisser ces doigts sur ces lèvres les colorant ainsi d'un rouge carmin qui la faisait ressembler de plus en plus à un cadavre tout juste revenu d'entre les morts. « Menteuse. » finit-il simplement par lui balancer, le regard fixé sur ses lèvres qui semblaient le tenter de secondes en secondes. Elle ne pouvait pas lui mentir, pas quand il sentait son rythme cardiaque décoller en flèche dans son poignet, que ses joues étaient en feu et que son souffle était si court.

« Ose me dire que t'en crève pas d'envie depuis le début. Ose me regarder dans les yeux et me mentir encore une fois. » Elle était coincée. Peu importait ce qu'elle dirait par la suite, Danslav partirait convaincu qu'au delà de la haine, il y avait quelque chose entre-eux de puissant, un lien aussi violent qu'attirant. Le statut du sang et le fait de ne pas courber l'échine n'était que des excuses pour ne pas voir les véritables raisons qui les poussaient à se rencontrer aussi souvent. Écrasée par le poids du jeune homme qui la coinçait toujours contre l'étagère, elle tenta de s'échapper en se glissant sur le côté. De nouveau énervé par cette façon qu'elle avait de s'enfuir face à la réalité il donna un coup de pied dans l'étalage de bouquins pas loin de sa jambe ce qui fit trembler l'édifice de bois et fit tomber quelques livres au passage. « Réponds-moi. » ordonna-t-il comme si le fait de formuler cette pensée à voix haute rendrait la chose plus supportable.

Pas sûr que ce soit la meilleure façon de s'y prendre.
Danslav P. Leonidovik
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MessageSujet: Re: » Ødium in tenebris — Dansëa » Ødium in tenebris — Dansëa EmptyJeu 26 Avr - 13:45



Ødium in tenebris
« Hatred, creeping in the shadow »


Il fallut un certain temps à Danslav pour repousser la main de la jeune femme, pour éloigner les griffes qu’elle tendait en sa direction, pour contrer la plaie qu’elle était en train de creuser dans sa chair. Contre ses doigts, elle sentait la chaleur étrange du sang et cela manqua de lui arracher un sourire. S’il la ruinait, il ne la faisait pas saigner, s’il était agressif, brutal, mesquin, c’était elle qui portait les atteintes, qui laissait des cicatrices. Cette marque-là s’ajouterait à celle sur sa main, un autre souvenir, une réminiscence physique d’une énième incartade dont la violence était suffisante pour faire trembler tout Fidelitas. Ou à défaut, assez puissante pour démonter la bibliothèque.

Sans ménagement, il la poussa en arrière et ce jusqu’à ce que ses épaules fines claquent contre le bois d’un rayonnage. Comme s’il avait lu dans ses pensées, il se pressa contre elle et la bloqua là. Acculée, elle ne cilla cependant pas, continuant à le regarder, à le fixer, attendant pour attaquer encore plus clairement. La douleur qui irradiait son dos n’était rien en comparaison à la haine sanglante qui montait, une fois de plus, entre les deux jeunes gens. C’était de la cruauté pur, une simple envie de faire mal pour faire payer à l’autre son existence, pour lui faire regretter d’être là, venu au monde, d’être malade ou trop fier, d’être tordu ou trop stupide pour simplement abandonner. Il aurait été si simple de se défiler, si facile de choisir la paix, de fuir lâchement… Noctëa savait cependant que dans ce genre de jeu, il fallait gagner ou mourir, il n’existait pas de demi-mesure. Elle savait également qu’ils se battraient, chacun de leur côté, à s’en ronger les sangs, à s’en tordre l’âme, que la rémission n’était tout bonnement pas envisageable… Quelques minutes après le début de cette nouvelle manifestation de rage, il se décida cependant à sortir de sa torpeur vindicative et lui tordit le poignet pour la faire bouger, éloignant toute possibilité de blessure supplémentaire, la faisant lâcher prise et la forçant à délaisser cette plaie fraichement apposée sur sa peau tiède. Elle ne grimaça pas, alors qu’il la poussait à bouger, qu’il insistait sur l’articulation pour qu’elle cède et arrête de le blesser. Soudain plus vicieux, il la força à porter son attention sur ses propres doigts habillés de vermeille, de son sang de sorcier, cette raison qui le poussait à traiter Noctëa comme un être inférieur. Elle trouva cette excuse fugace, alors que les gouttes brillantes coulaient le long de son poignet. Etait-ce là sa force, ce liquide chaud qu’elle pouvait faire couler si facilement ? Etait-ce là tout ce qu’il avait, l’origine de sa brutalité, de sa haine ? Bientôt, il se fit plus hargneux encore et d’un geste assuré, il alla déposer les doigts couverts d’hémoglobine comme les lèvres de la petite brune. Sous ces peintures triviales, glauques, elle se retrouva prise dans ce tourbillon étrange, dans cette excitation malsaine ressentie la première fois qu’elle avait goutté à son sang, juste après la morsure. Le regardant, elle chercha à lire dans ses pupilles pour trouver une explication à son geste, quelque chose qui s’avérait plus complexe qu’une simple piqure de rappel, là pour assurer que malgré les attaques et les cicatrices, il n’avait et n’aurait jamais peur d’elle…

D’une voix presque trop calme, presque trop simple, il souffla simplement « Menteuse. » et Noctëa eut soudain envie de se débattre. Probablement parce qu’elle était, en effet, en train de mentir et qu’elle ne supportait pas qu’il puisse voir ses cartes, qu’il puisse le deviner. Elle ne bougea pas cependant, son seul cœur la trahissant en se mettant à battre comme une ordre de cheval au galop. Elle blamerait l’adrénaline, tout plutôt que d’avouer, pas face à lui, pas quand il ne la poussait à parler qu’afin de l’humilier. Ou du moins, c’était ce qu’elle imaginait. Dans les sursauts de sa respiration heurtée, elle entendit la suite et se figea instantanément. « Ose me dire que t'en crève pas d'envie depuis le début. Ose me regarder dans les yeux et me mentir encore une fois. » Il y avait, dans son ton et son attitude, une défense bien trop remontée pour que les propos soient anodin. Ce n’était pas une attaque sournoise pour l’embarrasser, c’était cassant et immonde comme si la simple possibilité de réciprocité le rendait malade mais s’avérait pourtant bien présente. Elle le rendait fou de rage, son silence empirait les choses et elle le comprit rapidement malgré son incapacité à réagir. Il colla un lourd coup de pied dans l’étagère contre laquelle elle se retrouvait bloquée et d’une voix plus forte, il insista, mauvais : « Réponds-moi. »

Dans cette bataille déjà perdue, elle n’entendit pas les livres tomber suite à l’assaut, consciente pourtant que son tibia n'était pas passé loin de l'impact. Trop accaparée par le poids de son corps contre le sien, elle n’arrivait à expulser que des sursauts sifflants et heurtés, désagréablement douloureux, comme si tout le poids de cette colère qu’ils entretenaient venait d’écraser subitement ses poumons. Perdue, hagarde mais toujours belliqueuse, elle ne l’avait pas lâché du regard et pourtant, ses iris avaient changé, montrant une peur panique. Pouvait-il voir directement dans son âme ? Pouvait-il sentir que la bête s’était réveillée ? Un rugissement la secoua sans qu’il ne puisse le remarquer et elle tourna la tête, fermant les yeux très forts, à s’en fendre les paupières. Il n’avait pas le droit, il brisait le jeu, la chasse menaçante, les coups violents. Passant sa langue sur ses lèvres, elle se retrouva à nouveau avec le gout métallique de son sang dans la bouche et se mit à maudire si fort Danslav qu’elle se demanda s’il pouvait l’entendre.


Venait-il de parler de cette fascination, de cette obsession entre eux, de ce venin qu'elle ressentait ? En connaissait-il l'existence parce qu'il ne pouvait s'empêcher de le sentir pulser, lui aussi, dans ses veines, empoisonnant son coeur ? Ressentait-il, en réalité, ce besoin de provocation qui trahissait bien plus qu’une simple animosité, trop pour qu’ils ne sachent l’avouer ? Elle resta immobile, retenant un hoquet qui, coincé dans sa gorge, semblait l’étouffer à son tour.

Et puis sans plus réfléchir, comme si la mort elle-même n’avait plus de valeur, elle détruisit sans vergogne cette distance entre eux, brisant le no man’s land entre leurs corps. Sa main libre plaquée contre son cou, elle tordit la peau du blond aussi fort qu’elle écrasa ses lèvres contre les siennes, l’embrassant à en retourner l’univers, à en réveiller les enfers, à en faire pâlir le chaos lui-même. La bête tournait toujours plus vite, vile, perfide, envoyant du poison dans ses veines, un poison qu’il pourrait sentir alors qu’elle mordait ses lèvres. L’instant d’après, elle se cambra pour entrer en contact avec lui, le haïssant si fort mais ne pouvant s’en empêcher, se tordant le corps pour se rapprocher, pour être contre lui, pour cette illusion déroutante et annihilante. La fièvre en elle, la peste gluante qui emplissait son âme, le dégout qu’elle ne savait réprimer et qui, de façon incompréhensible, se mêlait à un désir pervers et malsain, tout ça, il pouvait le sentir alors qu’elle forçait un baiser de plus en plus dérangeant. Il n’y avait plus le moindre mensonge entre eux, alors qu’elle exprimait cette passion qui lui vrillait la colonne vertébrale, cette attirance qu’elle ne savait s’expliquer et qui pourtant la rongeait, jour après jour, la poussait à se réveiller seule et pantelante dans ses draps, se sentant si sale et pourtant si seule, n’arrivant même plus à simplement le haïr, voulant lui faire mal en se l’appropriant, ne souhaitant plus que de parvenir à briser cette emprise en le tuant, en le tuant pour le garder plus près.

Elle mordit ses lèvres plus fort encore, accentuant immédiatement le baiser, comme pour apaiser, alors qu’elle s’écrasait contre son corps, cherchant sa chaleur et griffant son cou au passage, perfide petite sotte regardant trop souvent vers les ténèbres.







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MessageSujet: Re: » Ødium in tenebris — Dansëa » Ødium in tenebris — Dansëa EmptyJeu 26 Avr - 21:45

Parfois il lui arrivait de faire des choses avant même d'y réfléchir. Danslav n'avait jamais été quelqu'un de très stable passant très vite des rires aux larmes pour un oui ou pour un non. Ces parents ne s'était jamais vraiment inquiété de son caractère qu'il qualifiait de « lunatique » et de « normal » pour un gamin de son âge. Sauf qu'avec le temps, le « gamin » s'est transformé en homme et son côté, au départ, mignon et marrant est vite devenu un enfer. Autant pour lui que pour son entourage. Très peu habitué aux émotions fortes, le jeune homme n'a jamais sût contrôler ce surplus de sentiments et au final, finissait par faire n'importe quoi quand il était soumis à de trop fortes pressions ou à une colère sans borne. De lunatique il est passé à impulsif, se servant de ses poings plus que des mots qu'il n'arrivait pas à maitriser correctement, laissant des marques sur beaucoup de visages et d'égos par la même occasion. Et c'était encore son impulsivité qui l'avait conduit à plaquer la jeune femme contre l'étagère, comme c'était toujours la même coupable qui l'avait poussée à peinturlurer les lèvres de la jeune femme avec son sang. Mais il fallait dire qu'elle était belle, les lèvres carmin, ça mettait un peu de couleur sur ce visage aussi pâle que la mort, elle était même désirable et l'espace d'un moment il s'imaginait les toucher, passer sa langue dessus pour goûter son propre sang. Cette idée lui traversa l'esprit et juste au même moment, la brunette se lécha les lèvres, faisant disparaître quelque peu le liquide rouge comme un animal qui se lècherait les babines après avoir festoyé de sa victime.

L'idée de se retrouver en victime dans cette situation ne lui plaisait guère et il se força à se concentrer sur la haine qu'il était censé ressentir envers elle, envers son sang impur et sali par des ancêtres moldus et non pas ce désir malsain qui lui vrillait les intestins tout en se répercutant à chaque battements de son cœur dans les entailles qu'elle venait d'ouvrir sur son ventre. Il la regarda de toute sa hauteur, du haut de son orgueil et de sa fierté de polonais exilé de sa propre terre et quand il croisa son regard, il pût y lire un éclat de peur qui le fit sourire. Enfin un sentiment qui lui rappelait pourquoi il aimait enfoncer les autres, les voir plier devant lui, parce qu'il aimait ce sentiment de puissance. Pouvoir faire naître la peur dans l'esprit de quelqu'un était une puissance qui lui montait à la tête et qui le grisait plus que tout. Toujours en attente d'une réponse, le jeune homme força un peu plus sur le poignet de la française, encore un peu et il ne doutait pas qu'il craquerait comme une brindille sur laquelle on force trop. Mais rien ne transparaissait sur le visage de la belle, complètement perdue dans ses pensées. Une dernière poussée contre l'étagère et sans qu'il s'en rende vraiment compte, elle venait de l'attraper par la nuque et plaquait ses lèvres sur les siennes.

Sa première réaction fut la surprise bien entendu. Il l'avait bien cherché certes mais il ne s'attendait pas à recevoir des gestes, plutôt des insultes, des menaces, il s'était même préparé à recevoir une gifle ou des griffures mais ça, par Merlin, ça il ne s'y attendait pas. Mais rapidement, peut-être un peu trop rapidement, il s'abandonna à ce baiser. Ce baiser qui n'avait pas lieu d'être, qui était mal, sale, qui allait les détruire au final parce qu'ils ne savaient faire que ça, se blesser. Il sentit le corps si frêle de sa collègue Redstone venir se coller encore et toujours contre le sien et le jeune russe lâcha le poignet qu'il tenait captif depuis tout à l'heure pour coller ses mains sur les hanches de la belle, comme pour la guider encore plus contre lui. Ils étaient comme deux pièces d'un puzzle et leurs corps semblaient être fait pour s'imbriquer l'un dans l'autre. Il sentit la main froide de la brunette sur sa nuque et il frissonna quand elle tordit sa peau mais ne protesta pas, lui rendant son baiser aussi violemment qu'elle lui mordait la lèvre, resserrant son emprise sur ses hanches, quitte à lui laisser des marques bleutées sur sa peau de porcelaine, il s'en foutait. Il brûlait à l'intérieur, son cerveau n'en faisait qu'à sa tête tandis que son corps ne semblait plus vouloir lui répondre. Ce fut le goût métallique de son propre sang qui le ramena peu à peu à la réalité, l'aidant à prendre conscience de l'erreur qu'il était en train de faire en l'encourageant dans cette voie. Il ne voulait pas arrêter mais il se détestait de vouloir continuer. Finalement dans un dernier sursaut de fierté, il brisa leur étreinte en repoussant sans délicatesse aucune la jeune femme contre l'étagère. Sa tête cogna contre l'étagère en bois mais il s'en fichait. Il voulait de nouveau la faire souffrir, la détruire à cause de l'emprise qu'elle avait sur lui mais il ne pouvait s'y résoudre, pas aujourd'hui en tout cas.

Sans affronter son regard une dernière fois, il fit un demi-tour sur lui-même et partit se cacher autre part. C'était tout sauf courageux de sa part, mais le jeune homme n'avait jamais briller dans cette qualité. Il dépassa une étagère et au passage décocha un coup de poing dans le bois pour oublier ce qu'il venait de se passer. Il préférait souffrir d'une fracture au doigt plutôt que de repenser une seule fois à la belle qu'il venait de quitter, essoufflée et sûrement aussi surprise que lui pour être entré dans son jeu. Il plaqua ses mains sur sa tête et tenta d'écraser sa propre boîte crânienne. Il savait qu'avec un peu de force il pourrait le faire, sortir de cet enfer en réduisant son cerveau en bouillie. Et puis finalement non. S'essuyant la bouche comme s'il venait d'embrasser la plus vile des créatures, il serra les poings et jura qu'elle allait payer. Pas aujourd'hui, mais bientôt.

C'était la promesse d'une autre rencontre.
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MessageSujet: Re: » Ødium in tenebris — Dansëa » Ødium in tenebris — Dansëa EmptyVen 27 Avr - 11:35



Ødium in tenebris
« Hatred, creeping in the shadow »


Une gifle, un coup brutal, n’importe quoi. Elle s’était attendue à finir au sol, sa colonne vertébrale brisée contre une des étagères, elle s’était attendue à subir la vengeance mauvaise que méritait un tel affront, une telle audace. Elle s’était attendue à souffrir de toute la colère du jeune homme. Prête à recevoir ses foudres, elle n’avait pourtant pas réussit à reculer, ne sachant se résonner. La bête s’abreuvait dans cette horreur, dans ce carnage et à chaque seconde s’égrainant difficilement, le baiser gagnait en intensité. Pourquoi diable ne la repoussait-il pas ? Pourquoi s’était-il laissé faire, pourquoi n’arrivait-il pas à simplement donner un coup de collier pour qu’ils retrouvent chacun la raison et se détruise à nouveau, plutôt que de se perdre dans une passion dévastatrice. Blesser quelqu’un à coup de mots, de poings, c’était facile, c’était sans risque… détruire une âme en mettant la sienne en danger, c’était tout une autre histoire et dans ce jeu de sentiments, de désir et de colère, ils n’étaient en rien des pièces maîtresses, tout juste des pions, des fous, des cavaliers bloqués dans des déplacements qui ne convenaient en rien à leurs idées et qui les conduisaient droit dans le mur.

Il n’y avait pourtant pas eu de coups portés, pas cette fois. Il avait lâché son poignet pour venir poser ses mains sur les hanches trop fines de Noctëa, plaçant là deux étaux implacables et dont la force laisserait probablement des contusions. En tout et pour tout, elle n’avait réussi qu’à trembler contre lui, l’embrassant de plus belle alors que sa main tirait, tordait, griffait l’épiderme du grand blond. Dans ce sursaut de folie, elle dû se retenir de passer son bras libre autour du cou de Danslav, rêvant pourtant de le retenir quand lui ne semblait pas vouloir partir. Il n’y avait rien de normal, rien d’explicable, d’excusable, c’était là un ballet macabre et cela se terminerait mal, Noctëa le savait, elle le sentait, l’idée lui vrillait le crâne mais elle n’arrivait à rien. Hypnotisée, subjuguée même, elle se retrouvait pendue aux lèvres de ce garçon qu’elle détestait pourtant avec toute la hargne dont sa maladie était capable. Chaque nuance de brutalité se transformait, sans perdre son intensité, sans jamais se retrouver diminuer. Cette force qu’ils auraient dû utiliser pour s’entretuer était mise à contribution dans un domaine tout autre. Avide, elle planta ses dents un peu plus fort dans la lèvre du Redstone et à nouveau, le gout du sang explosa dans sa bouche. Métallique, dérangeant, il aurait dû la faire bouger, réagir, mais à vrai dire, elle y semblait habituée. Lui non, en revanche, et il sembla que ce fut cet incident qui le poussa à reculer, la dégageant de lui. Sans comprendre, Noctëa fut projetée en arrière contre la bibliothèque, si violemment cette fois qu’elle en hoqueta.

Avant qu’elle ne puisse réagir, il avait filé, la plantant là, seule et acculée contre une volée d’étagère qui lui sciaient le dos, qui laisseraient probablement des marques sur sa peau laiteuse. L’instant d’après, elle avait chuté, oubliée dans ce recoin de la bibliothèque, pantelante et perdue. Elle avait envie de hurler, de frapper, de lui partir après pour lui faire mal, elle la haïssait d’avoir répondu à ce baiser. N’aurait-il pas pu simplement la gifler ? La repousser ? Recroquevillée au sol, elle ferma les yeux et laissa la bête tourner, se sentant doucement partir en vrille, ayant l’impression de perdre le contrôle, ce contrôle qu’au fond, elle n’avait absolument pas, puisqu’il suffisait que Danslav soit dans les parages pour qu’elle perde tout bon sens. Déglutissant, elle ferma ses bras autours de ses genoux, se sentant trembler et alors qu’une envie de pleurer de douleur et d’affliction montait dans sa gorge, une tache sombre sur sa main attira son regard.

Sous ses ongles, les traces carmin du sang du grand russe s’étalaient comme des réminiscences. Encaissant un sursaut, elle porta sa main à son visage pour mieux observer le sang, résistant tant bien que mal à l’envie de suçoter ses doigts. Dans son crâne, la bête hurlait de le faire, pourtant, imposant des images immondes, plus immondes encore que ses cauchemars les plus terribles. Cette envie de posséder l’âme et la raison de Danslav, cette envie de le rendre malade comme elle, cela finirait par la bouffer entièrement, elle pouvait le sentir. Immédiatement, elle repoussa son propre bras et son poignet alla heurter la bibliothèque, lui arrachant un gémissement de peine. Elle n’arriverait jamais à se relever, ses jambes ne tiendraient pas le coup, pas après ce qu’il venait de se passer… Dans la distance, elle entendit un coup porté et son dos se tendit. Allait-il revenir, la tuer et supprimer ainsi toute preuve possible quant à ce baiser échangé, ce baiser bien trop puissant qui faisait encore battre le cœur de la petite brune trop fort ? Allait-il venir arracher ses entrailles afin qu’elles ne se tordent plus sous l’envie, le besoin qu’il provoquait ? Elle afficha un rictus et sans ménagement, elle alla plusieurs fois frapper sa tête contre le bois de l’étagère.

Perdue là, dans le spectre de sa présence, n’ayant plus que son sang sur les doigts et le gout de ses lèvres sur les siennes, elle fixait les ténèbres qui semblaient évoluer sous la table, dans cet immense temple mal éclairé, tremblant déjà de froid et d’impatience. Avec lui était parti le feu, la sensation de vivre, ce brasier sans commune mesure qu’ils alimentaient de leur haine. Avec lui était parties les chaines tenant la bête…

Elle passerait la pire des nuits, elle le savait déjà. Elle passerait la pire des nuits et il serait là, dans ses rêves, à la briser, la torturer, la faire languir, la laisser mourir.




† to be continued
« sujet terminé »


B. Noctëa de Nogent
B. Noctëa de Nogent

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Arrivée le : 04/04/2012
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