| | let me be your everlasting night (ULYSSE). | |
| Sujet: let me be your everlasting night (ULYSSE). Ven 13 Avr - 7:56 | |
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WE'RE HOLDING ON TO THE PAIN BECAUSE IT'S ALL WE HAVE LEFT. BONNIE & ULYSSE FINDTIGERND, AT HOME. Le doux manteau de la nuit avait plongé Larvik dans l’obscurité la plus totale. Un calme olympien régnait sur la ville norvégienne endormie. Seuls des lampadaires éclairaient les rues désertes, dénuées de toute présence humaine. Quelques joyeux lurons passaient de temps en temps mais le bruit s’évaporait aussi soudainement qu’il était arrivé. Dans le quartier où d’immenses demeures se dressaient, personne ne soupçonnait que la soirée avait été mouvementée pour l’une des habitantes. Elle avait tour à tour succombé à l’alcool, la débauche pour finir dans la rue, seule, à la recherche de sa maison. Ses jambes vacillaient, ses pupilles étaient dilatées, son visage affichait un sourire perpétuel, comme si quelqu’un l’avait figé sur la figure de cette poupée usée par le temps, l’argent, les responsabilités. Son ami avait cru bon de lui faire prendre l’air en lui proposant cette soirée, au Sorcerer, et ce, en toute innocence naturellement. Teddy redoutait la débauche. Il n’aimait pas se mélanger à ses élèves mais les évènements des derniers mois lui avaient certainement fait prendre conscience que la vie ne ressemblait qu’à un long fil qu’une main divine pouvait couper au grès de ses envies. Et ça, Bonnie l’avait compris aussi. Elle avait compris qu’un jour où l’autre, on pouvait décider de l’éliminer également, de l’éradiquer de ce monde où personne ne semblait se préoccuper de ses états d’âmes, de ses envies, de ses multiples regrets, de ses pulsions dévastatrices, même. Alors, quitte à en crever le lendemain, l’Australienne l’avait fait. Pendant un moment, ce bar avait été le seul refuge où tout semblait inchangé. Des étudiants discutaient, d’autres se pelotaient parfois d’une façon qui laissait à penser que la nuit serait agitée alors que le restant passaient leur soirée accoudés au comptoir, un verre d’alcool à la main. Rien n’avait bougé. Ne manquaient plus qu’une Bonnie dansant sur le comptoir ou assise à une table, parlant de la pluie et du beau temps avec un charmant jeune homme, ou même adossée contre le mur, embrassant langoureusement son cher et tendre et le tableau était parfait. Une jeune femme heureuse, ne se souciant point du lendemain, sûre de sa destinée tant qu’elle se sentirait aimée et admirée. Malheureusement, le destin n’avait pas été aussi clément. La femme brune qui déambulait dans les rues à une heure aussi tardive ne tenait plus l’alcool. Son quotidien était fade, morne et sa vie ne ressemblait qu’à un énorme champ de bataille lorsqu’elle réalisait d’une façon plus ou moins brutale qu’elle continuait à pleurer sur cette tombe qu’elle aurait aimé ne jamais voir de son existence. La demeure des Findtigernd se tenait sous ses yeux ébahis. Ses mains s’agrippèrent fermement à la grille en fer forgé comme si elle n’arrivait plus à avancer. Plus jamais de chaussures à talons, se martelait sans cesse la jeune femme dans sa tête meurtrie. Dans peu de temps, ses jambes allaient lâcher. Dans peu de temps, il fallait qu’elle soit dans son lit où elle s’écroulerait dans l’allée de graviers. La porte d’entrée semblait encore bien loin, bien trop loin. Bonnie lâcha un cri de rage et, après plusieurs minutes d’hésitation, parvint à se glisser dans l’ouverture du portail qu’elle oublia bien évidemment de fermer derrière elle. Son pas était hésitant et la faisait même vaciller, parfois. Si son mari la retrouvait dans les buissons le lendemain, c’était normal. Après tout, cette soirée respirait la normalité. Elle atteignit difficilement la porte en bois massif et tambourina furieusement en appelant d’une étrange façon son elfe de maison. Dotsy lui ouvrit, ses yeux encore endormis, et Bonnie entra dans la maison Findtigernd comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Non, elle n’avait pas un gramme d’alcool de trop dans le sang. Non, elle n’avait pas dragué de charmants jeunes hommes qui l’avaient gentiment rembarrée par la suite en stipulant qu’ils ne deviendraient pas ses gigolos et qu’elle était mariée. Oui, MARIEE. Vous savez, cette espèce d’engagement que tout le monde pouvait voir par la simple présence d’une alliance. Bonnie aurait pu l’enlever. Mais Bonnie ne savait plus vraiment ce qu’elle faisait une fois les verres de whisky pur feu descendus un à un. A l’intérieur de la demeure, le plus difficile fut de trouver les escaliers qui la conduiraient jusqu’à sa chambre. Ses mains tâtonnaient le mur, même si la faible lumière de l’âtre éclairait le salon. Lorsqu’elle buta dans une plante qui se tenait non loin de là, ce fut tout naturellement qu’elle s’excusa avant de lâcher un rire sonore qui aurait certainement pu réveiller Octavia. Fort heureusement, la petite dormait, elle n’avait donc pas à s’inquiéter de l’état dans lequel était sa mère. Monter les escaliers fut une autre paire de manches. Deux marches plus tard et Bonnie avait l’impression d’avoir gravi l’Everest, d’avoir affronté vents et marées pour atteindre les hautes sphères. Oui, Bonnie l’aventurière avançait. Elle avançait, ses mains glissant difficilement sur la rampe d’escalier et, au bout d’un certain temps, lorsque le sommet fut enfin atteint, elle se mit à rire de nouveau. Parce que oui, monter les escaliers, c’était extrêmement drôle. Encore mieux qu’adresser la parole à une plante. Immédiatement, la jeune femme retira ses chaussures de ses pieds douloureux et les jeta quelque part dans le couloir, trop fatiguée de ranger quoi que ce soit. Et puis de toute façon, Dotsy finirait par les ranger à leur place. Le plus dur étant passé, la belle se dirigea dans sa chambre et sa première réaction fut de se laisser tomber sur le lit, épuisée. Oh, qu’il lui tardait de tomber dans les bras de Morphée, de s’envoler pour le pays des songes ! Quelle délicieuse pensée que d’oublier cette soirée, ce bref instant où elle s’était sentie vivante, jeune, attirante ! Bonnie ne pouvait décemment se noyer dans le passé. Il fallait aller de l’avant. Mais, avant de s’endormir, elle se rappela qu’elle portait toujours sa robe. Sa main gauche essaya tant bien que mal d’en attraper la fermeture éclaire mais sans succès. Quel cinéma pour une simple robe ! Et puis, d’une voix brisée, elle se mit à hurler, peu soucieuse de savoir si on mari était dans la pièce, absent, dans son bureau, peu importait. « Chéériiiiii. Je…Tu peux venir m’enlever ma robe ? » Elle se retourna d’un seul mouvement, et en attente d’une réponse resta allongée sur le ventre, ses mains soutenant sa tête qui lui faisait mal. Bonnie ou la grâce incarnée. Let me be your everlasting night
Ulysse & Bonnie Il n’est pas bon de regarder derrière soi et de douter par la suite des choix passés. C’est ce qui rend les gens faibles. Je ne supporte pas la faiblesse, et pourtant je regarde derrière moi. J’en viens à regretter des actions et décisions faites. Avoir tué mon père… C’est inéluctablement le commencement de tout. Je suis qui je suis à cause de ce jour-là. A cause de lui. Sa compagnie durant mon enfance a déteint vraisemblablement sur moi, et tandis que je ne voulais en aucun cas lui ressembler, voilà que je suis devenu son égal, à peu de choses près. J’ai un penchant certain pour l’alcool, je n’apporte pas l’amour requis à la femme qui partage ma vie, ni à notre seul et unique enfant. Je baigne dans la magie noire, et pour couronner le tout j’appartiens désormais à une organisation aux idéaux sombres. Et je mens au monde pour rallier des sorciers à notre cause. A sa cause, celle d’un… « enfant ». Mon nouvel employeur, si je puis dire, est plus jeune que moi de plus de dix années. Voilà à quoi je me suis rabaissé. Et pour intégrer Blacksoul, j’ai dû faire don de mon meilleur ami. Mon patronus. Lui qui m’aidait à trouver les réponses à mes propres questions rien que par sa présence. Il m’a toujours été réconfortant, et de confiance. Il n’est peut-être qu’une entité magique mais les quelques décisions prises grâce à lui ont toujours été bonnes. Il m’a permis de me décider à accepter le poste de Ministre de la Justice Magique, j’ai seulement merdé alors que je voulais bien faire. Il m’a poussé à demander la main de Bonnie, je n’ai merdé seulement parce que je n’ai pas le profil d’un bon mari. Si certaines choses avaient été différentes, la suite n’aurait été que meilleure. Comment aurait-elle pu être pire ?
Depuis que j’ai dû m’en séparer, l’alcool compense son absence. Et me voilà ce soir, seul avec moi-même, et le verre quasiment vide que je tenais de ma main droite, ma gauche tenant un cigare. La musique moldue en fond atteignait mes oreilles mais pas mon cerveau, je peinais à la percevoir pleinement. Etant déjà bien imbibé de whisky, cela n’aidait pas. Je n’étais pas grandement fan des alcools sorciers, les moldus étaient plus intéressants à mon goût. Musique et boisson, tout ce qu’ils savaient faire de bien. Et voilà que je me saoulais dans une bulle prénommée solitude, sur un fond de Rolling Stones. Ma chère et tendre épouse ayant préférée passer la soirée ailleurs, en meilleure compagnie, ou plutôt bonne compagnie, j’ai trouvé qu’il valait mieux que je la laisse seule et que je m’occupe de quelques dossiers pour le Ministère. En vain. J’ai alors essayé de dormir. Encore un échec. Boire et penser étaient mes dernières chances. Et de ce côté-là, je n’échouais jamais. Et les pensées laissaient place aux doutes. Blacksoul n’était peut-être pas une bonne idée, après tout. Je me laissais surprendre à rêver d’une vie meilleure. D’une vie sans regrets, heureuse, où je serai fier de l’homme que je suis. Ce qui n’est qu’à moitié le cas à l’heure actuelle. Ma situation familiale laisse à désirer, en réalité, tandis qu’elle a une image parfaite. Une femme qui laisse rêveur tout homme déposant son regard sur elle. Une fille magnifique et adorable. Un domicile luxueux, un poste haut placé, à faire des jaloux. Que demander de plus ?
Une vraie vie.
Une alternative à celle que j’ai eue jusque-là, où pensant bien faire, j’ai mal agis. Les décisions étaient bonnes, mais ce que j’en ai fait… Pour un homme comparé à un génie depuis mes années étudiantes, je me suis planté en beauté et sur toute la ligne. Même si je ne cacherai pas être fier de mon image, il aurait fallu qu’elle soit réelle et non superficielle. Je me levais alors, verre à la main. Quittant la pièce faisant office de bureau, et voisine de notre chambre, je rejoignais cette dernière où j’avais laissé la bouteille de whisky, sur la commode. Je pris cette dernière et me servis un nouveau verre conséquent. Je trainais alors du pied pour rejoindre la chambre d’Octavia, notre fille de cinq ans. Tâchant de ne pas faire de bruit, je poussais la porte lentement. Marchant de ce pas bancal et toujours incertain, j’approchais son lit avant de m’asseoir sur la chaise que j’amenais à ses côtés. Ma main libre vint se poser sur le front de la petite, dégageant la mèche brune qui s’était postée devant son visage. Elle dormait paisiblement. Elle ne semblait pas avoir encore conscience de la vie compliquée à laquelle elle devra faire face, à l’heure actuelle. Des parents qui ne s’aiment pas. Une mère malheureuse et un père errant sur une voie bien trop sombre. Lorsque je regardais Octavia, comme en ce moment, je ressentais l’impression de savoir ce que je voulais. Changer radicalement, pensant à son avenir qui ne mérite pas d’être comme le miens. A l’heure actuelle, elle courrait vers la voie que j’ai empruntée malgré moi. Si mon père a causé ma perte alors que je m’y refusais, les chances qu’Octavia fasse de même étaient élevées, et je ne voulais surtout pas qu’elle devienne une personne à l’image de la mienne. Quand bien même sa mère s’occupait parfaitement bien d’elle. C’était la seule chose agréable et heureuse que je pouvais observer, les deux femmes qui complétaient ma soi-disant famille, ensemble. Apeuré par l’absurde idée que je pouvais la corrompre par le simple fait de ma présence, je me résignais finalement à quitter la pièce, rejoignant mon bureau à nouveau et me plongeant au fond de mon fauteuil.
Le chemin du retour avait été très compliqué, à vrai dire. Je dus me tenir aux murs pour ne pas me cogner alternativement contre ces derniers. Je vidais alors ce qu’il restait de mon verre d’une traite, déposant par la suite celui-ci sur le bureau. Je me penchais alors en avant, mes coudes plantés dans mes genoux et ma tête venant s’engouffrer dans mes mains, me laissant aller à de nouvelles pensées lugubres et incontrôlables. Elles en étaient presque cauchemardesques. Après quelques secondes de latence, je me rendis compte que Bonnie était rentrée. Ivre, étant donnés les bruits suspects que je parvenais toutefois à percevoir malgré la désorientation de mes sens. Elle vint alors s’écrouler sur notre lit. Je la voyais de là où je me tenais. Elle semblait être dans un bel état, elle aussi. Ce qui fut confirmé, étant donné la question aguichante qu’elle se décida à me poser de sa voix trop joyeuse à mon goût pour être… consciente. Je ne répondis nullement, par ailleurs. Après une ou deux minutes, je me décidais à me lever. Mais principalement pour me resservir un verre. Debout, je restais figé. Mon équilibre était bien atteint, à l’heure actuelle. Retrouvant légèrement ce dernier, je rejoignais la chambre et m’arrêtant à côté du lit, descendis la fermeture éclair de la robe de ma tendre femme. La laissant ainsi, je me rapprochais alors de la commode avant de m’appuyer de mes deux mains sur cette dernière. Après quelques instants, je me servis un verre et récupéra cette ancienne position. Le verre restant à mes côtés mais ne bougeant pas. « Débrouille-toi pour le reste. » Lançai-je froidement.
Là, je me sentais mal. Je crois que je n’allais pas tarder à la rejoindre au lit, m’endormant à l’instant où je me retrouverai allongé. Qui plus est, je n’étais pas spécialement d’humeur.
WE'RE HOLDING ON TO THE PAIN BECAUSE IT'S ALL WE HAVE LEFT.BONNIE & ULYSSE FINDTIGERND, AT HOME.[/center] Sa tête lui faisait mal. Une douleur lancinante ne semblait pas vouloir la laisser en paix et, comme pour la chasser, la jeune femme clignait des yeux en espérant que ce moment ne serait qu’une passade. Ses coudes appuyés sur le rebord du lit, Bonnie se maudissait d’avoir ingéré une telle quantité d’alcool. Elle avait tour à tour enchaîné les verres de Whisky Pur Feu sans se soucier des conséquences. Pourtant, à vingt-neuf ans, une nuit d’ivresse n’annonçait rien de bon. Elle était mariée, mère d’une petite fille et donc, devait se préserver du pire pour montrer l’exemple. Mais comment faire semblant d’être la femme parfaite si la jeune femme n’y croyait pas elle-même ? Le rôle dans lequel la brune s’était enfermée lui pesait de plus en plus, telle une actrice moldue qui aurait joué pendant plus de vingt ans le même personnage sans répit. Certes, cela ne faisait que depuis cinq ans qu’elle avait endossé le rôle de madame Findtigernd. Certes, les responsabilités ne lui tombaient pas dessus. Mais le mensonge qui rythmait son quotidien devenait extrêmement malsain. Ça pouvait aller d’une simple réception à des ébats amoureux durant lesquels elle ne ressentait aucun plaisir et se forçait pour satisfaire uniquement son partenaire. Pire, même. Parfois, Bonnie se surprenait à ne pas être sincère avec sa petite personne. Elle mettait des vêtements qu’elle trouvait affreux seulement pour avoir le privilège de porter quelque chose de cher, elle se rendait toutes les semaines dans un cimetière et pleurait une tombe pour une raison qu’elle refusait d’affronter, entre autres. Allongée sur le ventre, Bonnie ignorait où se trouvait son mari. Au vu de la lumière dans son bureau, elle aurait pu en déduire qu’il s’y trouvait mais non. La flemme. La flemme de bouger, de marcher, de discuter avec la plante alors que le lit semblait l’appeler d’une manière à laquelle elle ne pouvait résister très longtemps. Elle attendait patiemment la réponse à sa question, sa tête brune docilement posée sur ses mains fines, ses jambes faisant d’étranges mouvements en l’air. Puis, au bout de quelques instants, une silhouette masculine parut dans l’encadrement de la porte et l’australienne ne put réfréner un sourire lorsque ses yeux noirs se posèrent sur son mari. Un sourire vide, un sourire qu’elle pouvait adresser à n’importe qui et qui ne la quittait pas, seulement parce qu’elle avait trop bu en si peu de temps. La main de l’homme défit la fermeture éclair de la robe et, la sentant descendre le long de son dos, Bonnie ne put réprimer un soupir, tel un chat ronronnant de plaisir. Détendue, elle posa sa tête contre le matelas et observa son m ari s’appuyer sur la commode avant de se servir un énième verre d’alcool, faisant comme si elle n’existait point. « Débrouille-toi pour le reste. » Tout sourire disparut de son visage hâlé. Ulysse venait de lui cracher à la figure des mots d’une froideur sans borne et lui tournait le dos, préférant partager sa soirée avec une bouteille d’alcool plutôt qu’avec sa femme. En même temps, c’était compréhensible. Elle pouvait le pardonner une énième fois, ça ne changerait malheureusement rien à la situation. Silencieusement, Bonnie se redressa et commença à enlever entièrement sa robe pour se retrouver uniquement vêtue de sous-vêtements. Sa main plongea sous l’oreiller pour en ressortir sa nuisette qu’elle enfila sur le champ, un silence pesant régnait désormais dans la pièce. Elle resta un moment assise, sans trop savoir quoi faire. Ses doigts tapotaient ses genoux, son regard se perdait dans le vide et l’australienne se sentit gênée. Gênée de voir son mari baignant dans un moment de faiblesse et ne cherchant pas à en sortir. La bouteille posée sur la commode, presque vide, la laissa penser que lui aussi s’était réfugié dans l’alcool plutôt que d’affronter ses propres démons. Bonnie était peut être imbibée mais elle demeurait encore consciente. Certes, ses émotions se retrouvaient décuplées et chaque geste s’apparentait à une épreuve insurmontable. Mais elle savait et elle sentait que la situation était tendue, une fois de plus. Saoule, cette jeune femme qui proférait son amour à qui voulait l’entendre demeurait assise sur le matelas d’un lit vide, coupable de s’être laissée allée le temps d’une soirée. Et puis, une pensée lui vint en tête. Pourquoi devait-elle systématiquement culpabiliser de voir Ulysse dans un tel état ? Jusqu’à preuve du contraire, Bonnie ne savait pas vraiment ce qui se passait dans la vie de son mari. Elle était là pour assumer son rôle de femme, pas pour endosser la misère du monde. Son regard se durcit et, déterminée, l’australienne se leva, direction la commode où se trouvait appuyé Ulysse. Sa fine main s’empara de la bouteille et, hésitant un instant, finit par ingurgiter le fond restant en se maudissant mille morts qu’elle ne recommencerait plus jamais à se saouler de la sorte à un âge aussi avancé. Elle observa Ulysse droit dans les yeux, une leur d’elle-ne-savait-quoi l’habitant et, au bout d’un instant, finit par ouvrir la bouche. « Assez bu pour ce soir, il me semble. » Ces mots prononcés d’un ton ferme se voulaient pourtant inoffensifs. Bonnie désirait seulement que son époux pense à autre chose qu’une bouteille d’alcool moldu. Elle, par exemple ? C’était pourtant assez clair, alors qu’elle s’était avancée près de lui, son visage à quelques centimètres du sien. « Nous devrions dormir. Longue soirée. Trop d’alcool. » Bonnie fronça les sourcils alors qu’elle s’approchait encore et encore de son mari pour une raison inconnue. Ça l’avait pris comme ça, d’un seul coup, et visiblement, elle ne semblait pas vouloir se calmer. « J’ai envie de me reposer. De penser à autre chose. De me laisser aller. » Son cœur se mit à battre relativement vite pour quelqu’un qui voulait dormir mais Bonnie n’en démordait pas. Elle attendait une réaction, n’importe quoi, mais quelque chose. Passer pour l’objet de service lui suffisait. Pour une fois, elle voulait qu’on la regarde autrement. Je ne bougeais pas, et pourtant je me sentais comme en mouvements. L’alcool avait ce pouvoir si particulier, de faire bouger les choses. Et ce n’était pas rien de le dire. L’alcool pouvait tout faire bouger, tout changer. Détruire une vie, suite aux événements qui peuvent arriver sous son coup. Il n’a jamais été bon de se laisser aller aux bassesses de l’alcool. Etant ministre, je devais faire d’autant plus attention. Présentement, tout allait bien, étant donné que j’étais chez moi. Mais dans un lieu public, tout était plus délicat, et du fait d’être très… à l’aise avec la bouteille, il n’était pas rare que je frôle l’incident politique à cause de ce pêché qui m’était si cher. On avait tous nos petites habitudes. Personnellement, c’était un verre de bourbon chaque soir en rentrant du ministère. Ce soir, c’était passé d’un verre à une bouteille – ou deux. Contrairement à Bonnie, je tenais beaucoup mieux. Elle n’a jamais été de celles capables de résister longtemps aux effets de la boisson. Malgré toute la résistance que les années m’avaient apportée, mes sens étaient actuellement grandement affectés. Je fermais les yeux pour donner plus de sensations à mon ouïe ou tout autre sens. En vain. Je ne remarquais même pas que ma tendre femme était en mouvement, juste derrière moi. Cependant, mes sens avaient beau être altérés, mes émotions étaient bien plus intenses, en contrepartie. Je me méprisais d’autant plus de lui avoir répondu ainsi. Elle ne disait jamais réellement ce qu’elle pensait de moi, mais ce ne devait pas être très gratifiant. J’aimerai, parfois, lire ses pensées pour m’aider à changer les choses. Je faisais autant un mari qu’un père exécrable. Et malgré le fait que l’on me qualifie de « génie » depuis mes jeunes années, je ne faisais pas réellement preuve d’intelligence pour arranger les choses. Pas le moins du monde, même. Comment pouvais-je être aussi stupide ? Il fallait que je sois sous l’emprise de plus de deux grammes d’alcool dans le sang, pour me rendre compte de ma connerie. Comme quoi, la boisson me rendait intelligent, en me foutant la vérité sous le nez. Au moins, je pouvais aisément penser qu’elle était venue à se mettre dans cet état par ma faute. Il fallait le dire, et je le pensais de moi-même… Elle avait une vie de merde, à cause de moi. Je me demandais même si le fait que je sois le père d’Octavia ne la bloquait pas, par moment. Je savais pertinemment qu’elle l’aimait comme une mère aime son enfant, mais j’éprouvais le net ressenti que de mépriser l’homme que j’étais, le sang qui coulait dans mes veines… que cela se répercute sur Octavia, du fait qu’elle partage ce même sang déshonorable. Ne vous méprenez pas, ces pensées représentent une véritable torture à mes yeux. Et malgré toute la froideur qui émanait de ma personne, une larme vint perler sur ma joue. Puis une deuxième. Si Bonnie voyait ça, il était certain qu’elle me prendrait encore plus pour faible que je ne l’étais déjà. Si seulement elle savait toutes les choses que je lui cache… Au moins, cela ne ferait plus de doutes, elle aurait toutes les raisons du monde de me mépriser. Elle partirait sur le champ. Ce qui en soit serait une bonne chose, elle pourrait chercher à vivre une vie heureuse. Et je n’aurais que ce que je mérite. Ni plus ni moins. Après quelques secondes, je me rendis finalement compte qu’elle m’avait rejoint. J’apportais mon verre à ma bouche, pour y tremper mes lèvres déjà bien imbibées. La seconde qui suivit, je terminais ce dernier d’une traite. Le déposant à nouveau sur la commode, je tournais la tête vers Bonnie, d’un geste infiniment lent. J’en avais oublié les larmes qui coulaient le long de mes joues, finissant leur course soit sur ma chemise, soit sur le sol. Elle s’empara de la bouteille, et, tandis que je ne m’y attendais pas la moindre seconde, acheva sa vie. Une nouvelle bouteille de terminée… Je la regardais, elle qui était si douce, si belle. Je me haïssais jusqu’à la mort d’avoir une si mauvaise relation avec elle. Elle représentait le rêve de n’importe quel homme, et voilà ce dont je faisais de ce rêve. Sa voix résonnait dans tout mon corps. Sa voix si agréable, qui berçait mon ouïe malgré mon état. Elle parvint à m’arracher un sourire. Maigre, mais un sourire quand même. J’aimerais tant pouvoir en libérer plus. Elle s’était approchée de moi, son visage frôlant dangereusement le miens. Il était clair qu’elle n’était pas dans son état habituel. Jamais, ô grand jamais elle n’agirait avec tant d’aisance à mon égard. Je ressentais alors une étrange pulsion. Mon cœur accélérait, pris sous le coup d’un petit quelque chose étrange mais agréable. Je me retenais, pourtant. Pour elle. Je pivotais, me tenant alors face à elle. Son visage n’était qu’à quelques centimètres du miens, et j’entrepris alors d’attraper ses mains, les tenant fermement dans les miennes. Ce simple sembla la surprendre. En soi, il me surprenait aussi. Cela paraissait tellement naturel et tendre, contrairement à nos habitudes superficielles et réfléchies. « Tu n’as pas envie. » Lançai-je d’un souffle alcoolisé. Je lisais dans ses yeux un désir que je ne reconnaissais pas. Pas à mon égard, en tout cas. Mais, tout bien considéré, elle était dans un parfait état pour me surprendre ainsi. « Je… Je mérite pas. » Essayai-je d’articuler. Je le pensais, même si je ne savais pas trop ce à quoi je faisais allusion. Je crois que… Je pensais que je ne méritais pas sa façon qu’elle avait de me regarder, à cet instant. Je ne méritais pas la lueur qui trônait dans ses yeux. Pas même les quelques pensées salaces qui pouvaient habiter son esprit. « Tu dois pas. Arrête... » Terminai-je alors, la repoussant légèrement, pour la contraindre à oublier l’instant. Mais elle m’entraînait à sa suite, et je me sentais comme obligé de la suivre. Nos mains se maintenaient toujours. Bonnie ne voulait pas lâcher prise. Pourtant mon regard tâchait de lui signifier à quel point je voulais qu’elle arrête tout ceci… Tant de mensonge dans nos actes me tuait. Et elle le savait. Malgré tout, j’avais du mal à résister à ses charmes. J’inspirais profondément, tandis qu’elle se laissa tomber sur le lit, m’entraînant toujours à sa suite. Je me laissais basculer au-dessus d’elle. Ses mains vinrent déboutonner le haut de ma chemise, jusqu’à m’en défaire totalement. Guidé instinctivement par mes pulsions, mes lèvres vinrent rencontrer les siennes, se laissant aller à une passion inégalée entre nous jusque-là. Ma vint droite vint s’apposer sur sa cuisse, remontant délicatement jusqu’à soulever le bas de sa nuisette. J’attirais alors sa jambe contre mon corps, cette dernière venant s’enrouler autour de ma taille. Je restais un homme, faible face aux charmes d’une femme. Faible face à Bonnie, ma femme. WE'RE HOLDING ON TO THE PAIN BECAUSE IT'S ALL WE HAVE LEFT.BONNIE & ULYSSE FINDTIGERND, AT HOME.[/center] WARNING, ça commence à sentir le brûlé. La dernière gorgée d’alcool avait peut-être été de trop. Ses sens s’étaient décuplés d’une façon que la jeune femme ne connaissait pas. Ou du moins, pensait ne pas connaître. Subitement, son corps lui était apparu comme un objet envahi par un désir sorti de nulle part. Elle ne pouvait décemment contrôler cette lueur qui émanait de ses yeux et se laissait porter par ses envies, impuissante. Impuissante face à cet homme qu’elle n’aimait pas mais qui pourtant suscitait chez elle quelque chose de nouveau. Indirectement, il l’appelait. Indirectement, il semblait vouloir la voir se rapprocher. Ou était-ce une illusion, peut être, lié au manque ? Oh oui, qu’elle aimait se sentir observée, désirée en silence comme un fruit défendu alors qu’elle, de ses yeux qui gardaient cette lueur provocatrice, observait l’homme lui tourner autour. D’un claquement de doigt, elle décidait de son sort. Parfois pour s’amuser, parfois par simple envie. De sa voix ensorcelante, Bonnie avait manifesté son désir d’une étrange façon. Une contradiction, comme si elle le niait. Comme si elle reniait la vipère qu’elle avait longtemps été et qui refaisait surface à cause de son triste état. En face de sa petite personne se tenait Ulysse dont le visage semblait se défigurer à mesure qu’il ingurgitait le poison alcoolisé. Et puis, elle vit un faible sourire se dessiner sur son visage marqué. Combien cela faisait-il de temps qu’ils n’avaient pas partagé un moment intime, eux seuls ? Longtemps certainement. Assez longtemps pour que la jeune femme ne s’en souvint même plus. L’homme gardait toujours son visage face au meuble mais finit par se tourner en direction de sa compagne. Ses mains, dures, s’emparèrent de celles de Bonnie qui, malgré cette lueur loin d’être innocente, ne put réfréner une expression de surprise. Elle le sentait, elle sentait ses mains douces autour des siennes et instinctivement, elle eut envie de plus. De l’embrasser, de l’aimer le temps d’un soir, d’apprécier son corps contre le sien, d’oublier leurs différends pour seulement se retrouver. « Tu n’as pas envie. », souffla-il, pensant certainement que la jeune femme pouvait faire abstraction d’un tel état. Instinctivement, elle secoua la tête de gauche à droite et se mordit la lèvre inférieure alors qu’Ulysse renchérissait de plus belle. Il ne méritait pas ce regard, ni cette étreinte. A l’écouter, Bonnie devait le repousser, dormir ailleurs, ne pas regarder cet homme qui apparemment la traitait mal. Recevoir des cadeaux à profusion lui suffisait amplement comme traitement. Alors oui, ils ne partageaient que très peu de moments intimes. Mais l’argent avait le mérite de compenser n’importe quel manque. Pour une soirée, Ulysse devait faire une concession. Un quart d’heure, une demi-heure et l’affaire serait pliée. Rapidement, certes, mais ce serait suffisant. « Tu dois pas. Arrête… » Allait-il se taire à la fin ! Pensait-il sincèrement que lui, Ulysse Findtigernd pouvait résister à Bonnie, la Bonnie qui faisait plier n’importe quel mâle ? Ce n’était en tout cas point ce geste visant à la repousser qui l’effraya. Bien au contraire. Sa main ne lâchait plus la sienne et, plutôt que de chercher à le convaincre par les mots, la jeune femme préféra employer la manière forte. Ce soir, elle décidait. Ce soir, il se contentait de répondre à son désir d’homme et d’oublier sa condition. Ses yeux grands ouverts, sa finemain tenant toujours celle de son mari, Bonnie finit par se laisser tomber sur le lit, le tissu de sa nuisette se soulevant légèrement, et attira Ulysse dans sa chute, comme une enfant capricieuse qui ne cèderait pas devant la mine renfrognée d’un parent. Son premier réflexe fut de défaire un à un les boutons qui ornaient la chemise d’Ulysse pour l’en défaire totalement et ainsi se débarrasser progressivement de toute couche de tissu qui pourrait nuire à leurs activités nocturnes. Et, comme un cri du cœur, des lèvres vinrent s’emparer des siennes, la retenant prisonnière d’une étreinte qu’elle désirait de tout son être. Bonnie répondait fermement à ce baiser et ne cherchait pas à le remettre en question d’une façon ou d’une autre. Trop d’années s’étaient écoulées entre deux étreintes aussi passionnées que l’autre et la jeune femme était déterminée à rattraper le temps perdu. Un frisson parcourut son corps tout entier alors qu’elle sentait cette même main qu’elle avait tenue se poser docilement sur sa cuisse et ainsi remonter le tissu fin du vêtement. Un soupir à fendre l’air entre deux baisers se fit ressentir dans la pièce alors qu’elle appréciait chaque instant passé avec Ulysse. Oh, elle pouvait rester de la sorte pendant des heures, des jours sans éprouver une quelconque lassitude ! D’ailleurs, l’australienne se redressa subitement, mettant fin au baiser et à cette douce étreinte qui ne faisait que commencer. Elle n’interrompait pas leur passion mais cherchait seulement à montrer à son époux qu’il existait une facette de sa personnalité qu’il n’avait jamais connu, cette jeune femme qui était loin de la mère de famille calme et silencieuse des vieux jours. « Tu en as envie Ulysse. N’essaie pas de le renier. Les hommes mentent très mal dans ces moments-là. » Elle n’était point cruelle, loin de là. Ses yeux avides observaient son mari avec la même envie et, au bout d’un long silence, la jeune femme se décida de tourner la situation à son avantage. Dans tous les sens du terme. Bonnie se trouvait au-dessus de son mari, ses jambes de chaque côté du corps masculin, ses cheveux tombant le long de son dos. Elle s’empara à nouveau des mains de son mari et les posa docilement de chaque côté de sa taille, sur le tissu, sans pour autant retirer les siennes. Elle le guidait, l’aidait à remonter la fine robe qui lui servait de nuisette jusqu’à ses hanches, puis sa poitrine pour enfin se débarrasser définitivement du vêtement, dévoilant son corps encore recouvert de sous-vêtements qu’elle avait imprudemment oublié de retirer. « Je tiens à toi, tu sais, commença Bonnie de sa voix de sirène, tu ne me rends pas insensible. »Elle prenait son temps, partant du principe qu’ils avaient la nuit entière pour apprécier le corps de l’autre et que rien ni personne ne les empêcherait de mener leurs projets à terme. Un faible sourire trônait sur son visage de poupée, sourire à la fois envoûtant et provocateur. La lenteur dont elle faisait preuve visait inlassablement à torturer Ulysse, telle une mante religieuse se délectant de la vue d’une victime à sa merci. C’était cruel, certes, mais elle procédait de la sorte pour prouver à son adversaire qu’il était faible, qu’il avait besoin de son corps. Parfois, quand l’homme ne se montrait pas suffisamment affaibli, elle le délaissait. Mais cas exceptionnel, surtout quand Bonnie se doutait qu’elle finirait dans les draps de l’autre un jour. Si elle avait véritablement voulu réveiller la garce qui sommeillait en elle depuis des années, la jeune femme aurait sans nul doute quitté le lit pour partir faire autre chose et ainsi laisser son mari dans un état de manque, de dépendance, même. Mais elle ne le fit point. Ses mains se posèrent sur l’entrejambe du pantalon et entreprirent de descendre la fermeture éclair avant de retirer brusquement le vêtement. « C’est mieux d’être sur le même pied d’égalité, non ? » Question rhétorique, Bonnie détestant se retrouver en petite tenue lorsque son amant, lui, était encore habillé. Sauf quand elle décidait du contraire, naturellement. « Puis ça permet de ne plus se sentir à l’étroit. Quoique… », prononça-t-elle calmement, ses yeux rivés sur une partie anatomique qui n’annonçait rien de très catholique, avant de lâcher un rire sonore et de s’allonger sur Ulysse, ses lèvres à la rencontre des siennes, ses jambes entourant le corps masculin de manière plus ou moins ostentatoire. Restait cette main baladeuse qui, décidément, voulait à tout prix descendre encore et toujours plus bas. Une fois ne suffisait pas, Bonnie. Voulais-tu passer pour une sainte ? Cela ne faisait que quelques minutes à peine, et voilà que la douce sensation que m’apportait l’alcool rejoignant mon flux sanguin, me manquait déjà. Ou alors ce manque n’était autre que la retranscription d’un désir pour s’opposer à celui que je ne souhaitais pas ressentir. Je n’avais pas envie de succomber aux charmes pourtant si tentant de ma tendre épouse, pourtant je me voyais mal y faire face, désormais. Ses manières ostentatoires n’avaient que pour but de me plier entièrement à ses moindres désirs. Elle n’était qu’une joueuse qui n’appréciait que très peu la défaite. D’un côté, voilà un point commun dans notre couple. Seulement, j’étais un homme, et sur ce plan là, j’étais bien souvent perdant, contre mon gré. Il était évident qu’elle possédait des arguments recevables devant n’importe quelle cour… En tant qu’ancien avocat, je peux facilement avouer n’avoir que peu de moyens de défense face à une telle attaque. Le contact de ses lèvres avec les miennes m’envahissait entièrement. Cette sensation de bonheur éphémère rendait ma vie plus épanouissante. Mais seulement sur une courte durée. Qui plus est, cette sensation était largement permise par le taux de liquide alcoolisé habitant mon sang. D’habitude, notre relation, pour laquelle échec cuisant était un parfait synonyme, rendait tout contact compliqué. Aucun plaisir réel et fondé, du fait de notre malheur. Nous n’agissions seulement que pour que l’on puisse oser croire que nous étions un couple marié tout simplement normal. Seulement, il semblerait qu’agir normalement ne nous rende pas forcément normal. Cela ne nous apporte que l’illusion de l’être, ce qui en soi n’est pas le but recherché. Je souhaitais ardûment remédier à cela, sans toutefois y parvenir. Deux vois résonnaient dans ma tête. Tel le yin et le yang, la raison et la passion me rappelaient à l’ordre. A cet instant, la raison l’emportait haut la main, pourtant chaque seconde me semblait torture. Plus par rapport à Bonnie, que pour moi. Je pensais largement être une cause perdue, tandis que l’on pouvait encore la sauver elle. C’est pourquoi je ne me voyais nullement passer prioritaire. J’avais déjà bien assez été égoïste durant toutes ces années. Durant une seconde, je crus qu’elle allait être celle qui mettrait fin au calvaire qu’était ma faiblesse, mais cela ne fut pas le cas, bien au contraire. Sa voix, à la fois tentatrice et angélique, vint câliner mes oreilles, telle une douce et envoutante mélodie. Elle me força, en quelque sorte, à me mettre sur le dos. De cette manière, elle pouvait prendre les commandes du jeu. Ou plutôt, un peu plus que cela était déjà le cas. Ses jambes vinrent encadrer ma taille, cette position n’ayant que pour seul but de me corrompre un peu plus, rajoutant à cela le fait que Bonnie, se faisant guide, s’empare de mes mains afin de me faire retirer sa nuisette, dévoilant un peu plus – et même beaucoup – ses courbes si parfaites. Qui n’étaient nullement fausses, elle, par rapport aux propos qu’elle osa tenir peu après. Ses paroles me consolèrent dans l’idée d’arrêter cette mascarade incessante. Cela se sentait qu’elle prenait plaisir à agir ainsi, pourtant c’était réellement contradictoire face à ce qu’elle ressentait réellement, habituellement. Cela semblait être une facette de sa personnalité dévoilée par l’alcool ingurgité. C’est un fait, ce précieux liquide n’a jamais eu comme propriété de changer chaque individu, mais plutôt de les révéler au monde tels qu’ils sont réellement. Dans la situation actuelle, cela avait quelque chose de perturbant et surprenant. La lenteur de ses gestes n’avait que pour but de faire naître la frustration en moi. Ou de montrer la faiblesse de l’homme face aux qualités physiques de la femme. Finalement, elle se décida à prendre les choses en main, faisant preuve d’initiative. Elle se chargea de m’acquitter de mon pantalon qui n’était qu’obstacle. Ses dires aguicheurs apparaissaient à mon esprit comme trop mensongers, ce qui en soi me bloquait plus que de raison. Et il semblerait que j’avais atteint le seuil nécessaire pour en venir à ce que je m’apprêtais à faire, alors que son corps était venu se coller au mien, ses lèvres revenant à la place qu’elles occupaient précédemment, contre les miennes. Sa main venant s’approcher de mon entrejambe d’une manière qui ne ressemblait aucunement à ses habitudes. Je repoussais alors son visage, brisant tout lien. « Ca suffit. » Soufflai-je alors, tandis qu’elle arrêtait net tout geste. Ses yeux s’écarquillèrent, tandis que je conservais une expression stoïque. Elle tenta bien évidemment de me faire succomber à ses yeux ou encore son sourire, si provocateurs, mais en vain. Je la déposais alors délicatement sur le côté. Quand bien même elle risquait de très mal le prendre, je savais pertinemment que je faisais le bon choix. Je me redressais alors, prenant une position assise au bord du lit. « Je ne peux pas. C’est pas nous. Pas toi… » Tentai-je alors, pour justifier à moitié la raison de mon acte. C’était une grande partie de l’explication, mais là n’était pas toute l’explication. « Tu ferai mieux de dormir, tu en as besoin. » Terminai-je. Je tournais la tête vers elle, qui semblait… Je ne savais pas trop expliquer son expression. Déçue, peut-être ? Sans remettre sa nuisette, elle se contenta de plonger sous la couette, se mettant sur le côté afin d’éviter mon regard, certainement. Je me lever alors, m’approchant d’elle et déposant un baiser sur son front. Geste conscient et voulu. Aucune réaction en retour, ce qui ne m’étonna pas plus que cela. J’entrepris alors d’éteindre la lumière avant de la rejoindre, bien que la situation soit délicate. « Bonne nuit. » Lâchai-je alors. Et, malgré le mal de crâne, je parvins à fermer les yeux et à rejoindre les bras de Morphée. Le lendemain fut bien délicat. J’étais le premier à ouvrir les yeux. Je repoussais délicatement la couette avant de m’asseoir au bord du lit. Mes coudes s’appuyant sur mes genoux, je plongeais la tête dans mes mains, repensant à la nuit étrange qui était désormais derrière-nous. Je soupirais alors, me décidant à me lever. Premier réflexe ? Je me dirigeais vers mon bureau, attrapant une bouteille de vieux Bourbon et un verre. Cul sec. Me revoilà, Ulysse Findtigernd. Je replongeais dans mes faiblesses. Je ne semble pas pouvoir faire preuve de courage bien longtemps… Après ça, je retournais dans la chambre. Je m’adossais alors au mur face au lit, mes mains venant frotter mes yeux fatigués. Puis, je contemplais Bonnie dormir paisiblement, semblerait-il.
Ce qui allait être de courte durée, tandis qu’elle ouvrait les yeux. Cela promettait de belles surprises… WE'RE HOLDING ON TO THE PAIN BECAUSE IT'S ALL WE HAVE LEFT.BONNIE & ULYSSE FINDTIGERND, AT HOME. « Ça suffit. » Ces mots résonnèrent brutalement dans l’esprit de la jeune femme. Ses lèvres quittèrent à regret celles de son mari et elle retira toute main baladeuse de son corps, la stupéfaction planant sur son visage. Aucun homme n’avait osé la repousser de la sorte. Aucun homme ne l’avait remise à sa place de la sorte. Bonnie restait muette, incapable de dire un mot, incapable de faire quoi que ce soit. Elle tenta par la suite de l’hypnotiser avec son regard provocateur, mais rien n’y faisait. Ulysse mettait un terme à leur relation d’un soir d’une manière extrêmement brutale. Il la repoussa donc sur le côté, lui servant un flot d’excuses auxquelles Bonnie elle-même ne croyait pas. De quel droit se permettait-il d’arrêter toute activité charnelle avec elle, en plus ? Si c’était une vulgaire conquête, c’était normal. Mais, elle, Bonnie Arton aka LE fantasme par excellence de tout homme ayant croisé son chemin ? Elle ne pouvait décemment supporter cette attitude et s’en alla dans les draps, dos à son mari, après avoir émis un soupir de rage. Il vint déposer un bref baiser sur son front, la gratifiant d’un « Bonne nuit » auquel elle ne prit même pas la peine de répondre. Il venait de ruiner leur soirée, les quelques minutes de plaisir qu’elle avait pu ressentir, il ne devait pas s’attendre à une quelconque réaction. Pire, Ulysse Findtigernd venait d’enterrer pour de bon la succube Arton. *** Rien ne venait troubler son sommeil si parfait. Ses songes l’emmenaient vagabonder loin d’ici, loin de cette misérable vie. Elle se trouvait en Australie, avec ses parents, et se délectait du paysage idyllique de sa maison. Une plage déserte se dessinait derrière la modeste propriété des Arton et la jeune femme se voyait, vêtue d’une robe simple, face à l’Océan Indien, profitant de chaque seconde passée au contact de la nature. Ici, elle n’avait pas à se soucier de sa vie minable, de ce manque profond qui lui était impossible d’oublier. Mais les rêves portaient bien leur nom. Entités abstraites, certainement improbables, qui se plaisaient à conduire l’être humain dans un état de désespoir. Ses yeux clos ne tardèrent pas à s’ouvrir, confrontant la belle Arton au monde réel auquel elle appartenait. Le premier réflexe qu’elle eut fut de porter une main sur son visage alors qu’une douleur atroce et lancinante se propageait dans l’ensemble de sa tête. Oh, comme elle se maudissait d’avoir autant bu, hier soir ! Comment avait-elle pu succomber à la débauche alors qu’elle était mère, épouse exemplaire et une femme « épanouie » ? L’alcool ne résolvait rien. L’alcool ne servait qu’à enterrer l’être humain et le temps d’une soirée, l’australienne l’avait laissé s’emparer de son corps. Elle se redressa un instant, assise sur le lit, ses cheveux ébouriffés et se mit à contempler d’un regard vide la chambre conjugale sans pour autant remarquer la présence de son mari. Les draps entouraient et couvraient son corps partiellement dénudé et la jeune femme mit un certain temps avant de s’apercevoir qu’elle ne portait pas sa nuisette. Seuls demeuraient ses sous-vêtements, intacts mais Bonnie ne réagit point, pour autant. Il lui semblait que la nuit dernière avait été agitée en dehors de son passage au bar mais que s’était-il passé en vérité ? Avait-elle décidé de dormir vêtue de la sorte ou bien…. ? La jeune femme n’eut pas le temps de poursuivre ses élucubrations qu’elle rencontrait le regard de son époux, docilement appuyé contre le mur de la pièce. Et tout lui revint en mémoire. Elle se souvenait avec exactitude d’avoir trouvé Ulysse avec pour seul compagnon une bouteille d’alcool, de l’avoir ostensiblement provoqué pour qu’il cède à son désir d’homme, de ses mains, à elle, guidant les siennes le long de son corps, avant qu’il ne la repousse pour éviter d’aller trop loin et de commettre l’irréparable. Sur le moment, Bonnie eut honte. Honte d’avoir pensé qu’elle, la Blackwood venimeuse, pouvait encore exercer son charme sur la gente masculine. Avant, ça fonctionnait. Avant, elle les mettait tous à terre. Maintenant, elle n’était plus qu’une incapable. Une curieuse expression prit place sur son visage, un mélange de honte et de regrets, et elle porta ses mains sur ses joues qui s’empourpraient à mesure que les secondes avançaient. La brune maintenait fermement l’un des draps du lit conjugal autour de sa poitrine, ne voulant pas exposer le reste de son corps au mari qui devait sans doute l’observer et qu’elle cherchait à fuir du regard. Bonnie Arton, pudique ? Qui l’eut cru ! Personne, naturellement. Alors, plutôt que de rester là sans rien faire, elle décida enfin de se lever, le tissu entourant encore et toujours la silhouette féminine avant de se diriger d’un pas pressé en direction de la salle de bain où elle ferma violement la porte. Le drap tomba à ses pieds et elle finit par éclater en sanglots pour une raison qui lui était inconnue. Un trop plein d’émotions, certainement. *** La pendule dorée qui trônait sur la commode sonna à trois reprises, annonçant qu’il était désormais quinze heures. Bonnie rangeait docilement ses affaires dans la penderie, seule. Elle n’avait prononcé mot de toute la journée et avait cherché à éviter Ulysse à chaque fois qu’elle faisait un pas dans la maison. Le souvenir de la nuit précédente ne cessait de la hanter depuis son réveil. Elle ne comprenait pas pourquoi son désir de femme avait soudainement refait surface sous l’effet de l’alcool, elle ne comprenait pas pourquoi sa cible avait été son tendre époux. Leurs étreintes nocturnes ne lui procuraient aucun plaisir charnel si bien que la jeune femme se sentait obligée de simuler son intense plaisir, frôlant le ridicule par moments. A vrai dire, depuis la fin de son histoire avec Ceasar, aucun autre homme n’avait jamais pu la combler de ce côté-là. Il la connaissait par cœur, savait comment il fallait procéder et évitait toujours de la brusquer ou de lui faire mal, ce qui était loin d’être le cas avec Ulysse. A chaque fois que le devoir conjugal les appelait, ils ne s’entendaient tout bonnement pas. Rien ne les unissait, tout les séparait. Mais Ceasar ne faisait plus partie de sa vie (bien qu'ils se soient récemment revus) et malgré les deux années passées sans lui, elle ne parvenait pas à tourner la page correctement. Bonnie se souvenait précisément de leurs nuits passionnées, de ces moments, parfois courts, mais suffisants à la combler largement. Et en "quittant" indirectement le monde des vivants, Ceasar Bougrov avait emporté avec lui tous ces instants qui rappelaient à la jeune femme combien elle avait pu l’aimer. A cette pensée, elle déglutit. A cette pensée, elle ne put s’empêcher de se remémorer ces étranges sentiments à chaque fois qu’Ulysse et elle se retrouvaient au lit. Une sorte de culpabilité prenait possession de son être si bien qu’elle bloquait son corps et lui interdisait presque de ressentir une quelconque forme de plaisir. Oui, si les époux Findtigernd se complétaient si peu, c’était en partie lié à ça. Bonnie n’avait jamais laissé sa chance à Ulysse, ayant cette perpétuelle impression de commettre quelque chose de mal…Une infidélité, par exemple. Une infidélité vis-à-vis de lui, de Ceasar. Tout à coup, la situation paraissait bien plus claire à ses yeux et Bonnie se sentait à nouveau coupable, cette fois vis-à-vis d’Ulysse. Il voulait rendre sa femme heureuse mais elle, trop égoïste, trop déchirée, ne parvenait pas à percevoir l’once de générosité dont il essayait de faire preuve. L’australienne passait son temps entre deux mondes ; l’un pleurant un amour perdu et l’autre, soucieux de l’avenir de son couple. Sa main, fouillant parmi les cintres suspendus dans la penderie, fit tomber par inadvertance un vêtement au tissu extrêmement fin. Immédiatement, la jeune femme le ramassa et plutôt que de le remettre là où il était, elle se contenta de l’observer et de le poser sur elle, face au miroir. Un énième présent de son mari, qu’il lui avait acheté durant leur voyage de noces et qu’elle n’avait jamais porté, trouvant l’objet bien trop précieux pour une femme qui se moquait des vêtements aux innombrables froufrous. La jeune femme de vingt cinq ans avait repoussé le présent en certifiant à son époux qu’elle le mettrait mais la dame de vingt-neuf ans, elle, semblait conquise. Le tissu était fin, la couleur délicieuse, légèrement transparente, de manière à ne point trop en dévoiler, comme un voile chaste. Et puis, Bonnie eut envie de plus. D’oublier cette foutue culpabilité pour ne penser qu’à Ulysse, qu’à leur supposé couple. S’ils ne se parlaient que très peu en temps normal, elle pouvait lui laisser au moins une chance, n’est-ce pas ? Une chance où elle se donnerait de tout son être. Si ça ne fonctionnait pas, tant pis. Elle aurait au moins essayé. D’un geste soudain, elle se débarrassa de sa veste, puis de sa robe, de ses collants qu’elle jeta dans un coin avant de revêtir le vêtement et d’enfiler l’espèce de robe de chambre qui allait avec. Ses chaussures à talons toujours aux pieds pour rajouter de l’effet, Bonnie sortit de la penderie et retira toutes les bougies qui ornaient les chandeliers de la chambre conjugale. Sa main se saisit de sa baguette, posée sur la table de nuit et entreprit de les allumer une à une avant de jeter un sortilège de lévitation. Un énième coup de baguette et les rideaux tombèrent brusquement, plongeant la pièce dans le noir. Seules les bougies qui flottaient éclairaient la pièce. Ce n’était nullement une ambiance romantique, loin de là. Juste un havre de paix qui les aiderait à se détendre et à oublier le reste du monde pendant quelques heures. Bonnie déposa doucement sa baguette sur la commode en acajou et prit une longue inspiration avant de se diriger dans le couloir, direction le bureau d’Ulysse. Il devait certainement y être, à une heure pareille. Elle ne prit pas la peine de frapper et se glissa délicatement dans l’entrebâillement de la porte, visant à ne pas faire de bruit. Son visage affichait une expression neutre, ne signifiant ni la joie, ni la tristesse. « Il me semble que nous ne sommes pas allés au bout des choses, hier soir. » Une pause. « Octavia passe l’après-midi chez les Beckenridge, goûter d’anniversaire de leur fille oblige. Ce qui nous laisse du temps de libre… » Restait à savoir si Ulysse, de son côté, était prêt à redonner une maigre chance à leur couple.
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| Bonnie S. Findtigernd Administratrice de fidelitas sorcière au foyer Messages : 138
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| | | Sujet: Re: let me be your everlasting night (ULYSSE). Dim 22 Avr - 14:54 | |
| Je demeurais immobile. Je ne savais pas ce que j’attendais, à cet instant précis. Une réaction de sa part, peut-être. Qu’elle me parle. Pour me dire quoi ? Encore une question qui restera sans réponse. J’osais imaginer une conversation comme deux personnes mariées peuvent tenir. Ce genre de conversation visant à aborder un problème dérangeant au sein du couple, afin de le régler. Quelque chose de normal, en fin de compte. Mais avons-nous déjà été normaux ? Aussi loin que remonte ma mémoire, je n’en ai pas souvenir. Tandis qu’elle se redressait, tenant fermement le drap contre elle afin de cacher ses charmes, ma bouche s’entrouvrit, dans l’espoir que quelques mots s’y échappent. Pas un seul. Ce n’est pas faute de désirer engager la conversation, pourtant. Je remarquais pourtant qu’elle se cachait à moi. Bon, cela pouvait se comprendre, après la nuit passée et notre relation, en général. Seulement, cela apparaissait plutôt comme de la honte, cette-fois ci. Je me permis de penser cela, constatant la couleur rosée que ses joues prirent. Faisant mine de ne pas avoir remarqué pour ne pas la mettre plus mal à l’aise, je quittais le mur et m’approchais de mon bureau, la laissant seule dans la chambre. Il était préférable d’apaiser les tensions, après tout. Dans mon dos, je percevais différents bruits. Elle semblait s’être levée hâtivement, gardant le drap avec elle, direction la salle de bain. La porte claqua bruyamment ce qui m’arracha un petit sursaut. J’en profitais alors pour me resservir un verre de whisky. Assommez-moi de tous les mots que vous désirez : alcoolique, addict, dépendant, accro… Je ne les nierai pas. Le breuvage alcoolisé demeure mon dernier rempart face à la solitude et surtout, face à la vérité du monde. Face à ma vérité. Autant que j’en profite et que je m’y cache. La journée s’annonçait compliquée. Il fallait que j’aille travailler, et malgré la passion dont j’avais pu faire preuve à maintes reprises pour le monde magique, je n’en ressentais à présent aucune envie. Pourtant j’étais à un poste requérant énormément de travail, je ne pouvais me permettre de boycotter mon devoir. *** Assis à mon bureau, je parcourais les différents dossiers sans pourtant y voir plus clair. J’étais de plus en plus sujet à des difficultés de concentration, et la bouteille d’alcool qui se tenait non loin de moi ne devait pas réellement m’aider à progresser. Plus encore du fait qu’elle soit presque vide. Je me perdais bien trop facilement dans mes pensées, me rendant compte à quel point j’étais instable. A quel point ma vie était instable. Et rien, je ne faisais rien pour arranger les choses. Je me laissais couler, ne prenant pas même le temps de me relever. J’étais pris dans une chute perpétuelle. Qui se proposera pour me sauver ? Qui serait assez fou pour relever ce défi ? La porte de mon bureau s’ouvrit alors à la volée. Un instant, j’eus dans l’idée que c’était pour apporter les réponses à mes questions, mais ce n’était autre que mon « assistant » si je puis dire. « C’est le troisième meurtre ce mois-ci ! Qu’attendez-vous ?! » Je levais lentement la tête vers lui, plantant mon regard dans le sien. « Il y a un ministre de la Justice pour s’occuper de cette affaire. » Lançai-je tout en me servant un nouveau verre de whisky. « Vous êtes le ministre de ce pays ! La population magique est en danger, c’est-à-vous de la rassurer ! Les médias se sont emparés de l’histoire, on ne pourra rien y changer. Et pour l’amour du ciel, vous devriez cesser de boire autant, regardez-vous, vous avez sale mine ! » « Je t’emploie pour m’aider dans la paperasse, pas pour me donner des leçons. Ne l’oublie pas, si tu tiens à te place. » « Je vous plains, monsieur. Il y a peu, vous étiez le meilleur ministre que ce pays pouvait rêver. Ressaisissez-vous, je vous en prie. Ce poste est un rêve, et vous êtes en train de le réduire à néant ! » « Sors d’ici. » Terminai-je froidement avant de finir mon verre d’une traite. Il poussa un long et profond soupir de désespoir avant de tourner les talons, et de quitter la pièce de ce même pas lourd qui avait caractérisé son entrée hâtive. A partir de là, ma journée ne se déroula pas bien différemment de la manière dont elle avait commencée. Je me contentais de signer des papiers sans prendre la peine de les lire entièrement. Rien de très professionnel, en outre. Mon regard se posa hasardeusement sur la photo de famille disposée sur mon bureau. Octavia, Bonnie et moi. Faussement heureux. J’osais régulièrement me demander pourquoi les choses avaient finies ainsi, et empiraient de la sorte. Tout me ramenait à un fautif, un coupable. Moi-même. J’ai gâché la vie de Bonnie, et parallèlement, je gâchais celle d’Octavia. Le fait que je ruine ma propre vie n’était que très peu pertinent. Mon avenir a été fait pour se dérouler de la sorte. A l’instar de mon feu paternel. Finalement, je masquais la photo, la posant face au bureau. J’entrepris de me lever pour me dégourdir les jambes en marchant quelques minutes dans la pièce. Ce que je fis, les mains dans les poches. Plus les jours passaient, plus ils se déroulaient ainsi. Il était presque certain que j’allais être viré. Les rumeurs courent vite. Et celles qui ne sont pas que de simples rumeurs, mais des faits bien réels, arrivent rapidement aux oreilles de la haute hiérarchie. Mon alcoolisme, ma situation instable de famille, tout allait finir par m’éclater en pleine figure, et faire surface. Si ce n’était pas déjà fait. Sauf si je me démerdais pour prouver que je mérite mon poste de ministre. Il n’est jamais trop tard, paraît-il. Peut-être reste-t-il une chance pour moi de me rattraper. Pas sur tous les plans, mais au moins sur le côté professionnel. J’en suis capable. Je le sais. Ma journée se termina – ou plutôt j’eus décidé qu’elle était terminée - et je pus rejoindre mon domicile, là où la routine pesante et habituelle m’attendait. Il était environ 17hoo. Devant la porte du manoir, je m’arrêtais net, fermant les yeux et prenant une profonde inspiration. On aurait pu dire que j’appréhendais les lieux. En soit, il y avait une part de vrai. Je me décidais alors à rentrer, et j’eus vite fait de rejoindre mon bureau. La seule pièce où je pouvais me sentir à l’aise, sans craintes. Après quelques minutes, Bonnie mit fin au silence en entrant dans la pièce. Elle arborait une tenue on ne peut plus provocante, et ses dires ne pouvaient être plus directs. J’eus grande difficulté à percevoir son jeu. Envie de vengeance ? Peut-être. Mais en fixant son regard, je n’y croyais pas. Nul doute qu’elle pouvait se faire excellente manipulatrice, mais le ton qu’elle avait employé était contraire à cette logique. Je me levai alors et me dirigeai sans hésitation vers le placard où se trouvaient mes bouteilles personnelles. J’en attrapais une hasardeusement, ainsi qu’un verre, et Bonnie s’empressa de venir me les ôter des mains, avant de les ranger à leurs places. Mes yeux se tournèrent vers elle. Je n’étais pas en colère après elle pour ce qu’elle venait de faire, c’est-à-dire m’empêcher de succomber à ce mal. Pensant ainsi, j’étais plutôt reconnaissant. Elle s’empara alors délicatement de mes mains, et je me tournais vers elle pour lui faire face. Ses mains vinrent alors entourer ma nuque et sa bouche rencontra la mienne. La sensation était différente des autres fois. Il y avait une sorte de… passion. Instant délicat et agréable. Il planait dans l’air un genre de sincérité qui m’était étrangère. Je me laissais aller à cette entrave, sans lutter. Quelque chose de spécial se déroulait à cet instant, et alors me vint la pensée que j’eus quelques heures auparavant. Et si je pouvais corriger les choses ? Peut-être n’était-ce pas terminé avec Bonnie. Peut-être un avenir meilleur nous attendait, là, non loin de nous. J’étais assez fou pour penser cela. Elle se mit alors à reculer, m’entraînant à elle. Elle brisait le contact de nos lèvres par moments, pour en nouer un nouveau entre nos regards, et ce dans un cycle continu jusqu’à notre chambre. De très maigres sourires apparaissaient de temps à autres sur nos visages. Une fois sur le lit, mes mains s’occupèrent à l’aveugle de lui ôter le peu de tissu qui masquait et glissait sur sa peau délicate. Elle fit de même de son côté, et le contact de ses mains douces et froides sur ma peau me fit frissonner. L’ambiance était parfaite et unique. Une des premières fois où notre chambre pouvait être apaisante. Elle avait l’habitude d’être la plus grande source de tensions dans ce manoir. Une question me torturait l’esprit. Qu’allait-il advenir de nous ? |
| Ulysse H. Findtigernd Administrateur de Fidelitas Dream until your dreams come true Messages : 20
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| | | Sujet: Re: let me be your everlasting night (ULYSSE). Sam 5 Mai - 17:19 | |
| WE'RE HOLDING ON TO THE PAIN BECAUSE IT'S ALL WE HAVE LEFT. BONNIE & ULYSSE FINDTIGERND, AT HOME.
La tenue n’était peut-être pas adaptée. La tenue en dévoilait trop et, malgré les cinq années de mariage, Bonnie éprouvait toujours une certaine gène à chaque fois qu’il fallait exhiber son corps aux proportions parfaites. On la complimentait souvent sur son apparence. On l’enviait, on la dévorait du regard à chaque apparition, on essayait de la charmer mais sans succès. La Bonnie qui cultivait son apparence n’était devenue qu’une femme dégoûtée par son propre corps, déformé par une grossesse non-désirée, soumis aux ravages du temps. Dans quelques années, la jeune femme verrait des rides se former sur son visage, ses jambes se flétrir, ses traits se durcir. Pourquoi s’acharnait-on donc à l’observer, elle, cette image vacillante ? La jalousie, sûrement. Sa voix de sirène retentit dans l’immensité de la pièce, se voulant la plus neutre possible. Non, elle ne cherchait pas à montrer sa supériorité face à l’homme ; non, elle ne cherchait pas non plus à faire plaisir à son mari. Juste une chance pour recoller les morceaux, chance qui s’apparentait comme étant l’ultime tentative du couple Findtigernd qui ne tenait plus qu’à un fil et ce, depuis bien longtemps, désormais. Le cœur battant, la gorge nouée, Bonnie attendait calmement la réponse à sa question et se maudissait de devoir faire tant de sacrifices pour sauver un couple auquel elle n’avait cru que pendant une brève période de sa vie. Lorsque ses yeux virent Ulysse se lever et se diriger vers une étagère qui contenait tout ce que son addiction à l’alcool représentait, la jeune femme ne put s’empêcher d’afficher une grimace sur son délicieux visage. Allons bon, il comptait la remplacer par une vulgaire bouteille d’alcool alors qu’elle pouvait lui procurer bien plus ? Oh, s’il croyait s’en tenir comme ça, il était mal parti. Calmement, la belle australienne s’empara du verra ainsi que de la bouteille et les rangea à leur place, dans le placard. Allons, elle ne devait pas s’énerver. Après tout, n’était-ce pas cette jeune femme qui avait fait de la chambre conjugal un endroit calme, loin de toute préoccupation ? Si. Si, c’était bien elle. Et maintenant, il fallait aller au bout de son idée. Un faible sourire prit place sur son visage tandis qu’elle s’emparait des mains de son époux, le cœur toujours battant. Elle les fit remonter jusqu’au cou, se rapprocha du corps masculin et scella d’un baiser le début de leur rapport charnel. Ses lèvres se mêlaient à celles de son mari dans une étreinte qu’elle s’efforçait de rendre la plus agréable possible. Certes, ça n’avait rien de comparable avec ce qu’elle avait connu auparavant mais c’était déjà un bon début. Maintenant, il fallait continuer et ainsi éviter qu’un quelconque malaise ne prenne subitement place entre eux. Puis, Bonnie mit brièvement fin à ce premier contact pour emmener Ulysse dans leur chambre conjugale et se prenait par moments à jouer de ce regard qui en faisait se plier plus d’un. Tout s’enchaînait plus ou moins rapidement et pour la première fois, la jeune femme sentait qu’ils pouvaient connaître un moment privilégié, comme n’importe quel couple. Ses mains s’affaissaient et enlevaient délicatement les vêtements d’Ulysse tandis que ce dernier s’occupait de libérer le corps de la jeune femme d’un quelconque obstacle, la faisant frissonner de plaisir. Oui, pour une fois, Bonnie sentait que ça pouvait être la bonne… *** Les bougies flottaient dans l’air ambiant de la pièce, plongée dans un silence pesant. Bonnie fixait le plafond sans trop savoir pourquoi. Ses pensées essayaient tant bien que mal de trouver un quelconque élément positif mais rien ne lui venait en tête. Une fois de plus, elle avait fait semblant. Une fois de plus, elle s’était rétractée à cause de ces foutues images qui hantaient son esprit et ce, surtout depuis son retour. Pourtant, Bonnie avait tout fait pour que son couple ne sombre pas définitivement. Pourtant, c’était maintenant trop tard. Ils ne pouvaient plus rien pour l’autre. Lentement, elle se redressa et laissa tomber sa tête en arrière, contre le mur. Au fond, la jeune femme se doutait pertinemment qu’il était temps de discuter sérieusement et d’arrêter de faire semblant, à moins d’être masochiste. Ses yeux fixaient désormais le mur, puis la commode mais ne venaient jamais rencontrer ceux de son mari. Non, ce n’était pas de la honte cette fois-ci. Juste la peur d’engager la conversation, la peur d’affronter la réalité. « C’était bien », murmura-t-elle de sa voix flutée, néanmoins sans grande conviction. Un silence de plomb s’installa immédiatement et Bonnie revêtit sa robe de chambre, de façon à un mettre un terme à leurs pitoyables activités charnelles. Elle se redressa de nouveau histoire de se préparer pour aller chercher sa fille mais se rassit immédiatement. « Non, en fait, c’était pitoyable. Comme d’habitude. » Bam, c’était sorti. Il ne s’agissait en aucun cas d’un reproche et la jeune femme espérait que son mari ne le prendrait pas personnellement. « J’en ai marre de faire semblant. Nous n’avons jamais été compatibles en tant que couple et c’est pas maintenant que ça va changer. » Sa voix s’était faite calme, douce, dénuée de colère. Ils avaient juste besoin de parler, pas de se crier dessus. Agir comme des adultes, simplement. |
| Bonnie S. Findtigernd Administratrice de fidelitas sorcière au foyer Messages : 138
Arrivée le : 26/02/2012
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| | | Sujet: Re: let me be your everlasting night (ULYSSE). Dim 13 Mai - 18:06 | |
| J’y avais cru, et j’avais espéré. Croire au bonheur, ce n’était pas mon genre, et pourtant j’aimerai en être. Comme ceux qui y croient malgré les merdes qui peuvent leur arriver. Ceux qui ne baissent jamais les bras. J’avais baissé les miens et je ne parvenais pas à les relever. A quel moment de ma vie avais-je connu une période sans encombre, durant laquelle j’étais heureux ? Peut-être lorsque je suis devenu ministre, fier du travail que je venais d’accomplir jusque-là. Puis il y a eu ma rencontre avec Bonnie, la quête de son cœur. Pour en arriver là, j’ai fait du mal autour de moi, je m’en rends compte aujourd’hui. Je ne vaux pas mieux que mon père. Il y avait Breeony, que j’ai laissé derrière moi comme on laisse un souvenir. Nepheÿlæ, que j’ai en quelque sorte trahi. Je ne mérite pas le moindre regard de leur part. J’aimerai me racheter de mes erreurs, mais est-ce au moins possible ? J’en doute. Pas pour moi. Pas pour l’homme trop fier que je suis devenu. Je parvenais déjà à les admettre, pas à voix haute certes, mais je les admettais à moi-même. C’était déjà un grand pas de fait. Fallait-il que j’admette l’échec de mon couple ? Si nous parvenions à renouer ce qui autrefois nous liait, peut-être que cela ne serait pas nécessaire. Mais que dis-je. Il n’y a jamais rien eu entre nous. Ce n’était pas de l’amour. C’était un quelque chose déguisé en amour. Une illusion d’un bonheur parfait, d’une vie parfaite. La naissance d’une petite fille qui nous emplissait de joie. Mais là encore, malgré la présence de l’enfant, ce n’était qu’illusion, rêve et irréalité. Tout était à refaire. A faire, même. A nous de prouver notre volonté, en essayant. Cette rencontre charnelle était la première étape. Encore fallait-il la franchir. Chose jamais arrivée en cinq années de mariage, pourquoi aujourd’hui, alors que nous étions finalement au plus mal ? L’enjeu comme la difficulté étaient au plus haut de leur niveau.
Les bougies étaient interminables. La magie faisait des miracles, il est vrai. On percevait presque les mouvements des flammes dans le silence qui faisait rage. Pas un mot ne sortait de nos bouches, et ce n’est pas faute de la vouloir, pourtant. Premier constat que je pouvais faire, l’échec cuisant que nous venions d’essayer. C’en était devenu risible tant c’était ridicule. Pas le moindre plaisir, seulement deux personnes désespérées tachant de créer quelque chose d’impossible à réaliser. C’est l’intention qui compte, comme on dit. Connerie. Je pris finalement l’initiative de me lever. J’attrapais quelques vêtements que j’enfilais sur l’instant. Je boutonnais alors ma chemise et alla dans la salle de bain de notre chambre. Je commençais alors à me passer de l’eau sur le visage, avant de m’appuyer sur le lavabo et de fixer mon reflet dans le miroir. Pitoyable qualifiait tant de choses finalement. J’avais mine affreuse. Comme celle d’un homme effondré qui ne valait strictement plus rien. Restait à savoir si je parviendrai un jour à me relever. Je retournais alors dans la chambre, croyant soudainement halluciner en entendant les premiers mots de Bonnie. J’en fronçais les sourcils, et je ressentis l’envie de rire. Rire jaune. D’un côté, le ton employé m’indiquait qu’elle n’y croyait pas une seule seconde. Ce qui était déjà plus tangible. Elle confirma ceci par la suite, d’ailleurs. D’un côté, nous étions d’accord sur ce point. Elle avait enfilé sa robe de chambre et resta assise sur le bord du lit. Elle laissa alors échappé tout ce qu’elle avait à dire. Pour une fois, les choses étaient mises à place. Une des rares fois où cela était arrivé en cinq ans. Encore une bêtise, c’était bien la première fois. Chose était sûre, une conversation s’imposait, et non des moindres. Il était temps de libérer tous ces non-dits qui nous pourrissaient la vie. Il fallait mettre un terme au leurre et à l’illusion.
Il fallait en finir.
Je lui tournais le dos, m’approchant du meuble où se trouvaient mes plus grands pêchés. J’en sortis sans remords une bouteille au quart pleine, et un verre. Je le remplissais sans lésiner sur la quantité. C’était le strict nécessaire pour aborder la suite, qui n’allait pas être de tout repos. Une main s’appuyant sur le meuble, l’autre tenant le verre que j’apportais à mes lèvres, je me tournais alors vers Bonnie. « Ca fait trop longtemps qu’on joue à ceux que nous ne sommes pas. » Commençai-je alors à enfin libérer. Comme une vérité gardée secrète depuis trop longtemps. « Je ne vois qu’une solution pour que cela cesse. » Lançai-je ensuite entre deux gorgées de mon breuvage alcoolisé. « Il faut qu’on divorce. » Continuai-je en tâchant d’accrocher son regard. Je lui signifiais malgré tout une certaine tristesse suite à ces mots. On pourra dire n’importe quoi, elle me manquera. Sa présence me manquera. Après cinq années de vie commune, je m’étais habitué à elle. Accroché je ne sais pas, mais habitué oui. Voir son visage chaque jour, chaque matin lorsque je me levais pour m’apprêter à aller au travail. « C’est un échec qu’il faudra qu’on accepte, toi comme moi. Il y aura des conséquences, de chaque côté. Tu seras l’ex-femme du ministre de la magie, et je serai le ministre de la magie qui aura vu son couple se briser. Et encore, ce n’est pas dit que je réponde encore longtemps de ce titre, étant donné l’homme que je suis devenu. » Finissai-je alors en prenant une nouvelle gorgée de mon verre, et déviant mon regard par crainte de celui qu’elle me rendrait, suite à ces mots. Je ne voulais pas voir le dégoût, et la déception à mon égard. « Tu mérites mieux. » Murmurai-je de manière à ce qu’elle, toutefois, puisse percevoir mes dires. Je croyais ces mots, je les croyais réellement.
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| Ulysse H. Findtigernd Administrateur de Fidelitas Dream until your dreams come true Messages : 20
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| | | Sujet: Re: let me be your everlasting night (ULYSSE). Jeu 17 Mai - 13:16 | |
| WE'RE HOLDING ON TO THE PAIN BECAUSE IT'S ALL WE HAVE LEFT. BONNIE & ULYSSE FINDTIGERND, AT HOME.
Les mots s’étaient échappés bien trop vite de ces lèvres charnues. Elle avait cru bon, l’espace d’un instant, de complimenter ce qu’ils ne savaient point faire. Elle avait cru bon, l’espace d’un instant, qu’elle finirait par comprendre l’énigme complexe qu’était son mari mais s’était heurtée à un obstacle de taille. La vérité. Le couple qu’ils formaient depuis cinq années ne pouvait rien contre cet ennemi qui les ramenait bien trop brutalement à la réalité et qui les laissait à chaque fois sur leur faim. A quoi bon continuer à se bercer d’illusions des années encore ? Cela ne servait plus à rien. Ulysse et Bonnie arrivaient à saturation. Encore un an à jouer à l’épouse modèle et la jeune femme sombrerait pour de bon. Elle voulait quitter Wyrbyen et repartir en Australie, elle voulait dire à Ceasar ce qui lui pesait sur le cœur, elle voulait redevenir la Arton amoureuse et épanouie qu’elle avait été durant ces quatre années. Etait-ce trop demandé ? Elle se redressa et revêtit sa robe de chambre avant de laisser tomber son visage entre ses mains. Trop. C’en était trop. « Ca fait trop longtemps que nous jouons à ceux que nous sommes pas. » Première fois qu’Ulysse émettait un son. Surprise, la jeune femme redressa la tête mais ne bougea point alors que ses yeux suivaient avec attention les moindres faits et gestes de l’homme. Il venait de se retourner. Le verre encore et toujours dans sa main. N’allait-il donc pas se séparer de ce poison qui l’entraînait doucement mais sûrement au bord du précipice ? « Je ne vois qu’une seule solution pour que cela cesse. » Jouer. Bonnie ne s’était pas attardée sur l’expression et pourtant, elle aurait du. Elle aurait du parce que même si elle essayait de définir leur comportement comme étant un moyen de sauver leur couple, elle réalisait peu à peu qu’il n’en était rien. Ils jouaient, comme des enfants. Comme des adolescents se faisant passer pour une personne à laquelle ils ne ressemblaient pas. Des adultes un tant soit peu responsables ne jouaient pas ; ils agissaient pour le bien-être de leur famille. En un court instant, Ulysse venait de formuler d’une façon plus ou moins implicite la fin du couple Findtigernd, chose que Bonnie, elle, ne parvenait pas à faire sans glisser un mensonge ou deux dans l’espoir de sauver le peu qui leur restait. Mais quoi donc ? Depuis le retour de Ceasar, Bonnie ne semblait plus être la même. Ses problèmes de couple la dépassaient, l’éducation de sa fille la dépassait, les responsabilités d’une femme de ministre de la magie la dépassaient. Elle n’était que l’ombre d’elle-même et, d’un regard vide, laissait passer les évènements les uns après les autres. « Il faut qu’on divorce. » La sentence était tombée. L’australienne releva la tête, en direction de son mari et ferma les yeux un court instant. Tout lui glissait entre les mains. De cette femme aimée, complimentée, entretenue, elle redevenait peu à peu celle qu’elle avait toujours été mais que l’argent avait pourri jusqu’à la moelle. Et elle s’en rendait compte bien trop tard. « C’est un échec qu’il faudra qu’on accepte, toi comme moi. Il y aura des conséquences, de chaque côté. Tu seras l’ex-femme du ministre de la magie, et je serai le ministre de la magie qui aura vu son couple se briser. Et encore, ce n’est pas dit que je réponde encore longtemps de ce titre, étant donné l’homme que je suis devenu. » Il ne la regardait pas en disant ces mots qui consumaient la jeune femme au regard désemparé. Non, Bonnie ne pouvait indéfiniment se résoudre à vivre dans l’ombre de son ex-mari. Il fallait trouver une occupation, une autre vie et qu’on l’oublie. Qu’on oublie la silhouette gracile accompagnée de l’homme le plus important du monde magique, qu’on oublie ce sourire radieux en première page du Daily Prophet, qu’on oublie le visage mutin d’Octavia qui ne comprenait pas pourquoi ses parents ne menaient pas une existence normale. Et lui, alors ? A l’entendre, il ne semblait pas optimiste quant à son avenir professionnel mais Bonnie ne releva point. Ulysse pouvait encore se rattacher à sa carrière alors qu’elle, elle n’avait plus rien. Il fallait tout reconstruire. « Tu mérites mieux. » Mais bien sûr. Elle avait quitté, blessé, humilié son seul et unique amour, éliminé sa seule amie, renié sa famille pour une vie remplie d’argent et de fastes. Personne ne la méritait. Et elle ne méritait personne. Triste ironie du sort. Un soupir à fendre l’air se fit ressentir dans l’immensité de la pièce qui semblait représenter un vide intersidéral. Les paroles avaient laissé place à ce silence pesant qui revenait dès que l’un cessait de prononcer mot. Bonnie se redressa, gorge serrée, ventre noué et vint à la rencontre d’Ulysse, le visage blême. Elle aurait pu le gifler, ne pas lui accorder le moindre regard, l’insulter, fondre en larmes mais non. Elle n’en avait pas envie. Ses lèvres vinrent à la rencontre de celles de l’homme et fondirent en un baiser sincère, le dernier de toute une vie. Bonnie s’accrochait à ce baiser comme s’il s’agissait du seul élément qui la rattachait à sa vie confortable. Elle ignorait si Ulysse lui manquerait plus tard mais se doutait que l’absence d’un homme, d’un père de famille se ferait bien rapidement ressentir. « Nous n’avons pas le choix, de toute façon, murmura-t-elle d’un ton résigné, je ne pense pas que vivre dans un environnement aussi…Pesant puisse être bénéfique à Octavia. » Une pause. « Je ne veux pas être l’ex-femme du ministre de la magie, Ulysse. Une fois que les papiers seront signés, je reprendrai mon nom de jeune fille. » Oh, elle n’avait pas dit ça méchamment mais doucement, comme à son habitude. Bonnie désirait seulement reprendre une vie normale et ne plus jamais avoir à faire avec tout homme désireux de prendre le pouvoir d’une manière ou d’une autre. Son regard dévia en direction de sa main gauche et, d’un geste machinal, elle retira son alliance sertie de pierres précieuses et réalisée par le travail minutieux d’un gobelin, pour la donner à son futur ex-mari. « Vends-la, détruis-la, donne-la à une autre femme, peu importe. » Geste symbolique qui marquait définitivement la fin du couple parfait et de la famille parfaite. Dernier baiser avant de s’éloigner d’Ulysse, direction la salle de bain. |
| Bonnie S. Findtigernd Administratrice de fidelitas sorcière au foyer Messages : 138
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