Tu ouvris les yeux sur une pièce claire. Une grande salle, où étaient alignés des lits recouverts de draps blancs. Peu de personnes étaient présentes, mais tu ne t'en étais pas encore rendue compte. Ta tête bourdonnait, et les sons te parvenaient de façon assez déformée. Et bientôt tout redevint assez normal. Une assistante de l'infirmière était présente, assise sur un tabouret entre ton lit et celui qui était à ta gauche. Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle vit que tu étais éveillée, et elle se leva de son séant avec un petit bruit qui ressemblait à un ricanement. Tu ne relevas pas, laissant retomber ta tête sur l'oreiller. Et puis tu regardas autour de toi, pour constater qu'un jeune homme que tu connaissais bien était allongé sur un lit de l'infirmerie. L'assistante revint et tu l'assaillis sans attendre qu'elle se soit assise de nouveau : « Qu'est-ce que je fais ici ? Et lui ? — Vous avez eu un accident assez sérieux en Potions. Chaudron explosé, fumée, tout plein de trucs de ce genre. La salle a été évacuée. Les autres vont bien., ajouta-t-elle sans se douter que tu te foutais comme d'une guigne de savoir si les autres allaient bien. » La seule personne qui t'intéressait était avec toi dans l'Infirmerie, même si tu n'aurais sans doute jamais osé le reconnaître. Ta fierté avant tout. Et aussi la vengeance qui avait germé dans ton esprit. Celle-là même qui consistait à lui faire voir cette sorcière de joie, à faire devenir réalité (pour de faux, le tout était de le leurrer lui) cette insulte qui n'en était au départ qu'une. Tu avais poussé au paroxysme cette allure provocante, tu ne t'étais plus gênée pour flirter avec des inconnus, surtout lorsqu'il était dans le coin. Tu l'avais laissé comprendre que tu n'étais pas contre t'offrir à lui de nouveau, s'il était toujours prêt à payer. Et depuis, les choses ne s'étaient pas arrangées. Vos rencontres se faisaient chaque fois plus tendues : tu jouais la cajoleuse et la gourgandine, tu faisais ce que tu pouvais pour attiser un désir que tu savais toujours présent… Et tu lui faussais compagnie, prétextant des rendez-vous avec des clients plus sérieux et plus agréables que lui. Tu l'observais, inquiète, lorsqu'il ouvrit les yeux. Ton regard quitta aussitôt son visage pour se mettre à observer avec fixité le plafond. Et tu essayais de reprendre une certaine contenance. Maintenant tout te revenait. Le cours de Potions, une potion compliquée à réaliser et un nouvel échec. Si votre binôme avait bien fonctionné les deux premières années à Fidelitas, ça n'était désormais plus le cas du tout : vous ratiez quasiment toutes les potions, et vu que certains élèves s'amusaient de vous voir vous chamailler, ils ne laissaient pas leur place et profitaient du spectacle, en rajoutant parfois beaucoup. Une fois de plus, une fois de trop peut-être, votre hostilité mutuelle et les tensions entre vous avaient conduit au désastre. Bientôt, assurée que vous étiez tous les deux réveillés, l'assistante de l'infirmière s'assura que vous compreniez toujours ce qu'elle disait… Et puis revint avec deux gobelets, dont elle expliqua brièvement le contenu. Potion de guérison, remise en place des neurones, et ce genre de choses, histoire de redonner un coup de fouet. Et puis elle repartit dans le bureau de l'infirmière, vous laissant seuls, non sans s'assurer que vous aviez bien vidé le contenu de vos verres. La porte se ferma, vous étiez seuls.
Tu étais seule avec Van Branberg. Et ton regard finit par glisser vers lui.
En temps normal, ça n'aurait rien changé. Mais là… Là, c'était comme si tout changeait. Comme si ta rancune à son égard s'était évaporée. Comme si tu avais oublié l'année qui s'était déroulée, l'insulte qu'il t'avait faite à peine un mois plus tôt. Comme si, en fait, tout ne comptait plus. Tout ? En fait, la seule chose qui comptait, c'était que tu te perdais de nouveau dans ses yeux et que tu le fixais avec un regard fiévreux. Que s'était-il passé ?
Explications supplémentaires : l'assistante de l'infirmière sortit du bureau de l'infirmière, et quitta l'infirmerie. Au fur et à mesure qu'elle avançait dans les couloirs de Fidelitas, son physique se transformait, pour bientôt prendre le minois d'une blonde que tu connaissais bien. Medea Jagmurrassen avait mené son plan à la perfection, il n'y avait personne d'autre que vous dans l'Infirmerie, l'Amortentia ferait parfaitement effet. Quel Amortentia ? Simple comme bonjour : le liquide qu'elle vous avait fait boire juste à votre réveil. Elle quitta, ravie, les bâtiments de l'Université et alla raconter ses exploits à Gabriel, profitant de l'absence de Dimitri pour dévoiler son plan. Fin des explications supplémentaires.
Tu ne savais pas. Tu ne pouvais pas te douter que Medea Jagmurrassen était passée par là et avait fini par agir. Tout ce que tu savais à cet instant précis, c'est que Hell Van Branberg était l'homme de ta vie et que tu ne rêvais que d'une chose : pouvoir de nouveau te serrer contre lui. Et tu ne retins pas non plus les mots qui suivirent, inconsciente :
« Tu me manques, Hell. »
Tu ne t'étais pas rendue compte du danger de cet aveu. Tu ne savais pas ce qu'il se passait, mais tu te disais qu'il n'était peut-être pas trop tard pour le lui dire. Lui confier ce que ces longs mois avaient fini par creuser, ce que son absence t'avait coûté. Il te manquait, oui. Jusque là, tu avais été trop fière, trop méfiante, trop lâche pour le lui dire. Mais ton amour pour lui était décuplé, sans que tu saches comment, et tu n'avais pas pu le taire plus longtemps. Tu étais toujours allongée, sans forcément parvenir à te redresser (sans doute l'explosion avait fait quelques dégâts dans des endroits que tu ne pouvais pas voir), et tu le fixais, les yeux presque brillants. Merlin, tu ne pouvais plus continuer sans lui. Tu ne voulais plus. Tu l'aimais, tu le savais, tu ne pouvais pas le nier. Tu avais tenté de te persuader du contraire pendant longtemps, mais tu ne pouvais plus le faire dorénavant. Tu te taisais cependant, attendant un signe de sa part… Serait-il compréhensif ? Ou bien se montrerait-il encore cruel, comme la dernière fois ?
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Sujet: Re: a week of sheer love Jeu 19 Avr - 8:08
Il l’avait maudite. À l’instant même où le chaudron explosait pour une énième fois. Combien d’insultes étaient passées par son esprit alors même qu’il comprenait que la potion n’aboutirait à rien ? Toutes tournées vers la jeune femme qui était son binôme. Ce duo ne fonctionnait plus, et si leur professeur ne s’en rendait pas compte, lui demanderait à ce que l’on lui change de partenaire. Paradoxalement pourtant, il refusait qu’on l’enlève de lui, ce binôme était sans aucun doute la seule chose qui lui restait pour tenir. Certes, il pouvait se taper toutes les nanas qui passaient par là, mais aucune ne parvenaient à toucher réellement son palpitant comme elle l’avait fait. Et s’ils continuaient de se jeter des insultes à tout bout de champ, cela leur permettait malgré tout de conserver une certaine attention l’un envers l’autre. Qu’importe qu’elle soit négative, tant qu’elle le regardait encore, qu’elle lui adressait la parole, qu’elle glissait sa main sur sa cuisse pour mieux le délaisser. Elle le laissait vivant, il n’en demandait pas plus. Merlin qu’il se sentait faible face à cette putain de redstone. Alors quand une nouvelle fois, le chaudron menaçait de recracher son contenu, il n’avait pu s’empêcher de la tirer vers lui, de l’éloigner de l’objet maudit, de protéger son minois que lui seul pouvait vénérer comme il le fallait. Il était trop tard pour rattraper le coup du chaudron, il exploserait, tout ce qu’il y avait à faire était de s’en éloigner, mais encore étaient-ils trop près lorsque ce dernier mit sa menace à exécution, l’obligeant à se perdre dans un trou noir. Combien de temps y erra t’il ? Suffisamment pour se réveiller à l’infirmerie, son regard céruléen croisant déjà le plafond avant d’esquisser un grognement digne de l’ours qui s’éveille avec une faim de loup. Mais la parole lui revient déjà, et la modeste narratrice que je suis ne peut que lui laisser la place.
Ce plafond ? Je ne le connaissais que trop récemment, et ne put contenir un soupir, alors même que mon regard se plantait déjà sur la personne à mes côtés. Je n’étais nullement étonné d’y trouver Follow, pour la simple et bonne raison que c’était toujours là que nous finissions dès lors que les choses montaient trop haut. Cette fois encore n’échappait pas à la règle, j’étais fautif, elle l’était tout autant. Mes mots avaient dépassés mes pensées, je ne me reconnaissais pas dès lors que je lui adressais la parole… Tout ce qui me venait étaient des insultes que je ne pouvais m’empêcher de lui cracher au visage. Je lui en voulais de s’abaisser à la réputation que je lui avais faite bien malgré moi, je lui en voulais de faire de ma vie un enfer de plus. Le diable se morfondait dans ses propres abysses, quelle belle ironie du sort ! Ignorant l’infirmière qui commençait sérieusement à se faire agaçante à mes yeux avec ses questions, j’ouvris finalement la bouche pour dire une vérité avant de rire jaune : « Toujours vivants. La prochaine fois pourrait bien être la dernière. » A force de rester dans cette impasse, nous finirions par nous tuer. N’était-ce pas déjà le cas ? Nous nous tuions à petits feux, mais les effets étaient là. Je la sentais qui m’échappait, plus que jamais, ne me laissant que le souvenir de sa peau contre la mienne, de son parfum embaumant mon esprit, de ses baisers volés… Merlin, je l’aimais autant que je pouvais la haïr. Et voilà l’autre pimbêche de nurse qui revient, verres en main. Je hais les médicaments vous savez ? Pourtant, je pris le verre, sans même me méfier. Pourquoi se méfier d’une infirmière ? Elles sont là pour faire en sorte que vous alliez mieux, rien de plus. Cul sec, et je trouve le goût pas désagréable. A la vérité, il me rappelle le parfum de ma dulcinée, l’arôme de sa peau, son nec à la fois sucré et épicé. Intérieurement, mon cerveau fait son déclic, il a comprit ce qu’est cette potion, et ce n’est pas censé m’aider, mais la pensée se veut submergée, et mon visage se tourne vers la jeune femme à mes côtés. Et plus je la regarde, plus je la trouve magnifique, plus elle me plait, plus je veux la faire mienne. Elle est trop loin de moi, et pourtant si proche. Je la désire comme au premier jour, je rêve d’apposer de nouveau mes lèvres contre les siennes, je rêve de la dévorer pour qu’elle ne soit à personne d’autres. « Tu me manques Hell. » Ces mots… J’ai rêvé de les entendre depuis… depuis qu’elle est partie, depuis que je la rejette sans cesse. Je n’attendais que cela pour lui pardonner tout ses méfaits, ses méprises, ses actes récents. Elle est à moi, à personne d’autres. Je tuerai pour qu’elle me revienne. Je ne réponds rien, mais j’esquisse néanmoins un rictus amusé. Je fais durer le suspense certainement, tandis que je me redresse, difficilement certes, mais ma belle m’attends, je ne peux décemment pas la faire attendre n’est-ce pas ? Je touche enfin le sol, et celui-ci me porte vers elle, pour me permettre de m’asseoir sur son lit. Mes doigts frôlent son visage, caressent ses cheveux, avant de finalement descendre, suivant la courbe d’une épaule, de son bras, pour trouver sa main. Mes doigts s’entrelacent au sien et je porte cette chair à mes lèvres, déposant un chaste baiser à cette peau dont la fragrance m’envoûte. « Alors ne pars plus ma belle démone… Parce que je n’ai pas l’intention de te laisser t’échapper une fois encore. » Oh vile aveu de l’esprit ! Ce n’est que pure vérité pourtant : si elle me revient, je ferai tout pour qu’elle reste, qu’elle devienne ce que j’ai toujours voulu qu’elle soit : ma femme. Et mon visage de se pencher sur le sien, de trouver ses lèvres, de seulement les frôler.
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Sujet: Re: a week of sheer love Sam 21 Avr - 21:41
Jamais, oh non, jamais tu ne saurais résister à cet homme. Surtout pas quand tu venais de boire de l'Amortentia, soit le philtre d'amour le plus puissant qui existait dans le Monde Sorcier. Sans doute étais-tu encore en partie sonnée puisque tu ne t'étais rendue compte de rien, et de toute façon il était déjà trop tard. Les mots que tu avais prononcés, tu les avais gardés en toi trop longtemps. Ils étaient douloureux, car cela te faisait mal de l'admettre, et douloureux aussi parce que tu craignais une réaction ignoble de celui qui t'avait déjà humiliée près d'un mois auparavant. Le diable était avec toi dans l'Infirmerie, mais tu n'avais rien d'un ange. Cependant tu étais fragile, et fragilisée par tes tentatives de devenir plus garce encore qu'il ne le croyait. Mentir sur tes sentiments, mentir sur ta vie, sur tes ébats, sur ceux que tu avais dans tes draps. Merlin tout ceci devenait pesant à la longue et tu ne savais plus tellement pas où t'enfuir. Gold avait raison, bien sûr, il fallait bien que tu te venges, mais peut-être tout ceci avait bien assez duré. Peut-être était-il temps d'abattre les masques, de reconnaître que tu n'avais jamais souhaité d'autres bras que les siens, d'autres étreintes qu'avec lui, d'autre vie qu'à ses côtés. Tu l'observais, interdite, le cœur au bord des lèvres, alors qu'il se levait péniblement de son lit et venait se poser sur le tien. Ton cœur battait plus vite encore, tu te sentais fiévreuse, alors que sa présence se concrétisait à ses côtés, par l'effet de doigts qui te caressaient le visage, puis s'entrelaçant avec les tiens portaient ta main à ses lèvres. Gentleman. Il était tendre, chaste, comme si tu n'avais pas passé les dernières semaines à tout faire pour attiser un désir certain chez lui, et le laisser en pleine attente. « Alors ne pars plus ma belle démone… Parce que je n’ai pas l’intention de te laisser t’échapper une fois encore. » Il te soumettait à une torture pernicieuse à présent. Après avoir brûlé ta peau de ses lèvres, voilà qu'il te faisait brûler à l'idée même de l'embrasser. Il s'était penché vers toi, avec son sourire irrésistible. Ses lèvres s'étaient contentées de frôler les tiennes, alors que ton regard se perdait dans ses yeux bleus. Merlin, depuis quand n'aviez-vous pas été aussi proches ? Certes, la seconde avant l'explosion, il avait eu de nouveau ce geste machinal de t'attirer contre lui, pour te protéger sans doute, réflexe dont il n'avait jamais su se débarrasser. Mais ça ne comptait pas, ça ne comptait jamais. Ça n'était qu'un geste animal, un instinct ancien qu'il ne contrôlait pas. Tu ne pouvais pas fonder tous tes espoirs sur ces situations-là, pas plus qu'il ne pouvait croire en la promesse que lui faisait ta main lorsqu'elle se posait sur sa cuisse.
Mais là. Peut-être était-ce le moment de laisser tomber votre fierté, de la fouler aux pieds, et de vous rendre l'un à l'autre ? Ta main libre vint s'accrocher à sa nuque alors que tu te soulevais légèrement de ton oreiller, pour que vos lèvres se rencontrent de nouveau. Oh, tu ne le forçais pas, et tu étais encore bien faible, par rapport à d'habitude. Il aurait voulu se défaire de ton emprise qu'il aurait pu le faire avec aisance. Pouvoir l'embrasser, comme avant, te transporta de joie. Ça te rendit peut-être cette force qui te manquait et lorsque vos lèvres se séparèrent de nouveau, ce fut pour que tu puisses le rassurer : « Je ne pars plus, Hell. J'en ai assez de mourir à petit feu. » Hm. Autant que tu meures directement consumée par les flammes de l'enger ? Dangereux, Desdemona, très dangereux. Mais tu étais folle amoureuse de cet homme, et l'Amortentia décuplait sans doute plus tes sentiments que jamais, à moins que ça n'ait été la tentative de les nier qui les fasse rejaillir plus puissants qu'ils ne l'étaient hier ? Qu'importe, le tout était que tu continuais dans les aveux. « Ne me fais plus jamais ça. Tu me tuerais. Ça a fait si mal. » Un temps. Tu parlais bien sûr de cette immonde insulte qu'il avait osé faire : te traiter de sorcière de joie. Venue d'un autre, tu n'y aurais prêté attention. Venant de lui, elle avait résonné trop fort, trop durement, trop profondément, et t'avait poussée à faire des conneries. Tu te tus, pendant un temps… Avant que tu ne finisses pas lui demander de t'accorder son pardon. « Je suis désolée, Hell. Désolée de ce que j'ai fait, de ce que je n'ai pas fait… J'ai eu peur, c'était idiot, mais j'ai eu peur. Et maintenant, j'ai tellement peur de t'avoir perdu pour toujours… Je t'en prie, pardonne-moi, mon amour… » Les larmes perlaient dans ta voix, tes aveux coulaient, déclenchés par un simple philtre d'amour qui te poussait irrémédiablement vers une tentative de réconciliation, de retrouvailles, avec celui qui t'avait autrefois demandée en mariage…
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Sujet: Re: a week of sheer love Dim 22 Avr - 15:32
Elle me manquait, à chaque instant de la journée, à chaque moment de la nuit. J’étais éperdument amoureux d’elle, je le savais déjà, mais cette fois-ci, c’était bien différent, je sentais cet amour pour elle se perdre dans mes veines, glacer mon sang, enfler dans mon esprit. Était-ce dû au fait que j’avais manqué de la perdre durant cette explosion de chaudron ? A n’en pas douter. Ce n’était pas la première fois que nous rations une potion, mais cette fois-ci, je me rendais compte que j’avais manqué de la perdre. Une nouvelle fois. Mais il y avait autre chose. Je me sentais… un peu trop naïf pour le coup. Je sentais quelque chose qui n’allait pas, mais ce petit détail fut bien vite perdu dans les méandres de mon esprit. Je n’avais d’yeux que pour elle, pour son regard, pour cette chevelure éparse autour de son adorable visage. Je rêvais de l’embrasser de nouveau, de terminer ma course contre elle, de la serrer de nouveau dans mes bras et de ne plus jamais quitter sa chair. Me perdre en elle, me perdre avec elle. Le moment était mal choisi, je le savais, mais j’avais une envie charnelle d’elle, la retrouver et me rassurer peut-être, être certain qu’elle ne vibrait que pour moi, pas pour cette bande de crétins qui lui tournaient autour. Une lucidité, et si elle ne m’aimait plus ? Si elle ne m’avait jamais aimé au fond ? Si elle préférait les vautours qui… Je chassais ces pensées… mais elles se faisaient persistantes finalement. Je ne reculais pas pourtant, laissant mes lèvres frôler les siennes, mes yeux glissant contre les siens… J’aimais ma démone, ironique pour un diable au cœur de pierre, un amour qui n’était peut-être pas réciproque au fond. Je le méritais peut-être au fond. Mais la voilà qui esquisse un geste, et je sens sa main s’égarer sur ma nuque, m’attirer à elle. Son geste est faible, néanmoins présent, je ne pouvais que l’aider, malgré ma surprise, glissant mes lèvres contre les siennes, retrouvant la saveur d’antan, baiser chaste en premier lieu, me permettant de passer l’une de mes mains sous sa nuque, l’attirant plus à moi encore, ne quittant plus ses lèvres, m’assurant d’un baiser véritable, de ceux que nous échangions autrefois, du même goût que notre tout premier baiser. Merlin, elle m’avait manqué, trop peut-être. « Je ne pars plus, Hell. J’en ai assez de mourir à petit feu. » Ces paroles suffirent à détruire cette boule au ventre qui me tenait, qui m’avait été étrangère tout ce temps : elle ne partirait pas. Les sentiments étaient peut-être réciproques finalement ? « Ne me fais plus jamais ça. Tu me tuerais. Ça à fait si mal. » Je m’arrête, interdit, peu certain de comprendre, avant de finalement me remémorer l’acte immonde que j’ai pu commettre, lors de notre dernière nuit, de cet instant de répit. Sorcière de joie. Quel monstre avais-je été dès lors ? Quel gobelin m’avait mordu pour oser lui glisser cela à la face ? Je savais pourquoi : ce n’était qu’un acte de pure vengeance, un acte fou. De nouveau, je l’embrassais, je me voulais rassurant, avant de me caler plus contre elle. « Je t’en fais la promesse Desdemona. Jamais plus tu t’entendras ces mots de ma bouche, pas tant qu’il me restera une étincelle d’amour envers toi. » Je ne mentais pas. Je ne voulais plus jamais voir cette douleur sur son visage, jamais plus. Je baisais son front, sa peau, sa main. Je n’aspirais qu’à me faire pardonner. Pourtant… elle ne m’en laissa pas même le temps. « Je suis désolée, Hell. Désolée de ce que j’ai fait, de ce que je n’ai pas fait… J’ai eu peur, c’était idiot, mais j’ai eu peur. Et maintenant, j’ai tellement peur de t’avoir perdu pour toujours… Je t’en prie, pardonne-moi, mon amour… » Je demeurais interdit. Peur ? De quoi ? Je ne pus m’empêcher de le lui demander. « Ma démone, de quoi as tu eu peur ? Qu’ai je fait qui t’as tant troublé, qui t’as arraché à moi ? »
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Sujet: Re: a week of sheer love Dim 13 Mai - 20:57
« Je t’en fais la promesse Desdemona. Jamais plus tu t’entendras ces mots de ma bouche, pas tant qu’il me restera une étincelle d’amour envers toi. » Tu le croyais. Tu lui faisais confiance, alors qu'il t'avait détruite par quelques mots. À croire que tu étais éperdument amoureuse de lui, et que tu ne mettais plus sa parole en doute. Il t'embrassait pour te rassurer, pour te faire sentir son amour, mais tu l'interrompais de nouveau. Parce que tu voulais lui demander de te pardonner. Parce que tu savais que tu lui avais fait du mal, parce que tu t'en étais toujours voulue. « Ma démone, de quoi as tu eu peur ? Qu’ai je fait qui t’as tant troublé, qui t’as arraché à moi ? » Tu l'observais, interdite à ton tour. Ça n'était pas lui. C'était simplement que jamais tu n'avais aimé quelqu'un aussi fort. Il était dès lors évident que tu craignais que ça ne soit qu'éphémère. Qu'un rêve qui s'effacerait aux lueurs de l'aube. Et que tu avais eu peur aussi, parce que tout était allé très vite. Vous étiez encore jeunes, tu en étais bien consciente, et à l'époque tu ne savais plus tellement ce que tu avais pensé. « Ça n'est pas toi, ou tes actes qui m'ont effrayée… » Un temps. Et puis tu finissais par reconnaître : « J'ai toujours eu peur des décisions subites. Et toujours eu peur de m'engager. » Voilà, tu finissais quand même par mettre des mots sur tes peurs ancestrales. Tu te blottissais contre lui, les bras autour de sa nuque, les lèvres au creux de son cou. Tu sentais battre son cœur juste sous tes lèvres et tu fermais les yeux. Ton but pour le moment était assez simple : t'assurer que ça n'était pas une hallucination, que c'était bien lui qui était contre toi, et pas un abruti qui t'aurait fait boire. Comment en étiez-vous arrivés là ? Tu contemplais le désastre qu'avaient été ces derniers mois, cette année entière. Et tu te souvenais soudainement de Gabriel, de sa naissance, du fossé immense qui s'était creusé entre Hell et toi. Tu soupirais, doucement. À vrai dire tu étais épuisée. Épuisée de ces faux-semblants, épuisée d'avoir eu à faire semblant d'aller parfaitement bien alors que ça n'avait pas vraiment été le cas. Épuisée de lui mentir sans cesse, épuisée de devoir jouer le rôle qu'il t'avait attribué en te lançant cette maudite bourse.
« Sors-moi d'ici. »
Sous-entendu, fais-moi sortir de cette infirmerie de malheur. Tu n'étais pas malade, tu avais juste manqué de te faire salement amocher par l'explosion de votre chaudron. Et tu étais encore en vie, et encore indemne, tout ça grâce à lui. Par contre, tu étais faible et tu savais bien que tu ne pourrais pas marcher longtemps. Et tu ne voulais pas qu'il parte sans toi. Il revenait dans ta vie et tu refusais qu'il en parte de nouveau. Tu implorais, d'une petite voix : « Ne me laisse pas… »
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