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Session #1: Catch Me

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MessageSujet: Session #1: Catch Me Session #1: Catch Me EmptySam 28 Avr - 9:36

- Quand on aime[son métier] on ne compte pas [ses heures] -
Midas





Luisante, elle tombe. Brillante, elle roule. Mue par une puissance supérieure, elle s’affaire à fendre l’air. Elle a l’air bien aise parce que sur elle rien ne pèse. Que l’apesanteur, que son détracteur. Dénuée de sentiments, elle continue sa course jusqu’en deçà du récipient. La goutte de potion vient rejoindre ses sœurs qui amassées dans le flacon encore ouvert, elles forment déjà un breuvage médicinal qui soignera bien quelques blessures. Midas, les sourcils froncés, relève la tête et la pipette. D’un geste expert il jauge le contenu. Fait la moue, puis hoche furtivement cette tête bien remplie, plus pour lui-même que pour un faux interlocuteur. De toute façon, dans son officine, dans l’arrière-boutique de l’infirmerie il est toujours seul. Enfin, presque toujours. Il repose la pipette dans un bain nettoyant, et attrape sa baguette. Le bleu nuit du bois luit à la lumière des bougies. Un mouvement de vaguelette, dirigé vers le petit récipient et la potion, auparavant marron, prend une teinte rosée. Midas prend un bouchon et enferme le liquide. Enfin il appose une étiquette et se retournant il dépose la potion sur une étagère. Là où sont déjà rangés plusieurs bocaux et flacons d’aspects et de couleurs divers. Le jeune infirmier sourit et pousse un soupir. Cela ne lui arrive jamais d’être aussi bien ordonné que dans son lieu de travail. Parce que personne ne peut décemment dire que Midas Petitjean est quelqu’un d’ordonné. Lui dit toujours qu’il l’est, mais à sa manière. Enfin bref, il contemple un moment ses médicaments magiques. Si dans la vie de tous les jours il peut paraître désordonné, il a toujours eu beaucoup de soin et d’application dans ses études et dans son travail. Héritée de son enfance passe seul et enfermé, sa droiture professionnelle pouvait être un exemple pour pas mal de ses ainés.


Tournant les talons, il sort de son officine et s’empare d’un petit charriot posé juste devant la porte. Il vérifie s’il y a de tout et se rend compte qu’il manque quelques produits. Entrant à nouveau dans son bureau il pose sur la table bandelettes, flacons, onguents et divers autres objets plus ou moins engageants et s’en va poser le tout sur sa roulante. Cela étant fait, Midas prend une inspiration et pousse une seconde porte, qui elle donne directement sur l’infirmerie. Là, il commence son tour de garde. Certains élèves dorment encore, car après tout, il est relativement tôt et en jetant un coup d’œil au dehors grâce aux grandes fenêtres ouvragées il se dit que vu le temps maussade à l’extérieur, il est normal que les étudiants veulent rester dans leur lit. Ceci dit les cours ont déjà commencés et seuls ses patients ont la permission de tenir le lit. Il entame sa tournée par un étudiant, brûlé lors d’un cours de soins aux créatures magiques. Si Midas avait immédiatement lancé un sort pour calmer les douleurs et stoppé les brûlures lorsqu’on lui avait amené le malheureux, celles-ci n’étaient pas complètement guéries ni refermés et au deuxième jour de son arrivée il s’employait à appliquer un onguent spécial. D’ici demain, il pourrait sortir. Il le tira de ses pensées et lui parla un peu en lui enlevant les bandes qui barraient son abdomen. Quelques grimaces apaisées par les paroles rassurantes du jeune homme. Il disposa l’onguent le plus délicatement possible avant de mettre des nouvelles bandes. Il le salua et reprit sa route à travers l’infirmerie.

Quelques lits plus loin, il fut accueilli par une étudiante avec un grand sourire. Celle-ci était arrivée la vieille avec une forte éruption cutanée et de celles-ci sortaient de petites chauves-souris. Un maléfice qui avait mal tourné. Elle avait passé une partie de la nuit à hurler jusqu’à ce que la potion administrée par Midas face effet. Puis, il n’avait plus rien entendu. Ce matin, il n’y avait plus aucune trace visible de son mal être du soir passé. Elle le remercia chaleureusement, tandis qu’il lui donnait le dernier verre de sa prescription. Par acquis de conscience il lui apposa une pommade de beauté. Il lui signifia qu’elle pouvait quitter son lit dès maintenant et en lui glissant un clin d’œil complice lui dit que c’était mal de rater les cours. Il passa ensuite vers les deux derniers patients qui dormaient encore. Il leur déposa un gobelet et un flacon à chacun. L’un avait fait de la fièvre, l’autre souffrait de quelque facilité à rendre ses repas. Rien de grave et en les observant et prenant leur température il savait que cela était presque passé. Il revint donc vers l’officine et se lava les mains avant de se passer un grand coup d’eau sur le visage. Midas n’avait pas beaucoup dormi, mais cela ne le dérangeait pas. La santé de ses patients prévalait sur tout le reste. Il sourit et se dit qu’il pouvait peut-être aller se détendre un moment sur la terrasse. De toute façon si un malade entrait à l’infirmerie un charme placé à l’entrée l’en informerait immédiatement.

Il passa machinalement une main dans ses cheveux et sortit de son bureau …
Midas C. Petitjean
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MessageSujet: Re: Session #1: Catch Me Session #1: Catch Me EmptyDim 6 Mai - 21:53

Je ris, parfois. Pas souvent. Pas en public. Et surtout quand j'ai mal. Je pleure, parfois, mais encore moins souvent et sans raison. Je préfère l'indifférence et les murs à raser, à suivre, à caresser, sur lesquels s'appuyer. L'armure noire de charbon et de soie, de métal et de vernis. Je les revêts comme on part en bataille: le cerveau vide et le corps rassuré. Rien qui ne m'empêche de trembler, devant le danger.

C'est une autre. Une autre qui verse un peu de poudre de corne de buffle de feu dans la potion et compte jusqu'à trois. Une autre qui attend, compte jusqu'à 67. Puis elle avale une bonne louche du liquide encore brûlant. Elle attend. Cela va tuer la chose en elle. Elle patiente. La patience, elle connait. Assise sur la table, les mains serrées, l'envie de hurler. Le souffle court. Elle attend que son coeur cesse de dérailler et que la main de fer qui lui enserre les bronches se relâche. Dès que la chose sera tuée.

Le temps passe. Rien ne change. C'est la... troisième? Non..; quatrième potion qu'elle prépare et avale. Rien. Aucune changement. Pire, même, note-t-elle, en observant ses mains tremblantes. Elle fouille les livres qu'elle a arraché à la bibliothèque, de ses mains nerveuses, à la recherche de cette créature qui l'a infectée, et d'un moyen d'en venir à bout. Le monde est si lourd et lui pèse sur les épaules, comme pour refermer sur elle des dents d'acier brûlant. Elle n'en entendrait presque pas le bruit de cette marée humaine des étudiants qui affluent dans les couloirs.

Son sang se glace. Elle a pourtant si chaud... par bouffées. Ils vont arriver, les cours vont commencer... Son regard se pose sur la classe de potion où elle s'est introduite, où elle s'est généreusement servie en ingrédients. Elle déglutit. Il est temps de partir... de s'enfuir... de s'échapper. Elle rassemble ses livres, les serre tout contre elle, en une entrave et un poids supplémentaire, alors que déjà elle se sent si oppressée.

Il ne lui vient pas à l'idée de défaire son corset.
Ca ne lui viendrait jamais à l'idée.
A quoi bon et pourquoi?

Un sortilège pour refermer la porte, derrière elle, et elle glisse sur le sol , le long des murs, dans l'ombre. Elle glisse et erre, sans but, sans solution, pleine de terreur. Elle songe à l'horreur qui croit en elle et, surement, se repait de ses chairs, de son coeur, de son poumon. Elle n'envisage même plus exagérer, ou s'imaginer des choses: les symptômes sont là, elle les ressent.

Elle va mourir.

C'est logique. Impitoyable. Inévitable. C'est la nature. Elle a un peu peur. Cela aussi, c'est normal. Naturel. Humain. Ses pas l'entrainent vers un inconnu qui ne l'effraie pas: elle en a trop souvent rêvé. Alors lorsque quelqu'un la heurte, elle tombe au sol, s'excuse, se relève, poursuit sa route. Elle serre les poings pour empêcher ses doigts de trembler. Un deuxième heurt, et cela se passe comme le premier. Comme toujours.

Il y a trop de monde.

Elle longe les murs, avec l'envie d'aller dehors et de voir la mer. D'enlever ses chaussures et d'y plonger les pieds. Elle lève les yeux au ciel, comme pour y percevoir l'azur et les oiseaux, ne rencontre que le plafond, puis, déçue, le mur et ses quelques flèches, qui aident à se repérer dans ce labyrinthe.

Infirmerie.

C'est idiot, cette impulsion des jambes, qui la précipite dans le couloir et vers cette pièce. L'infirmerie. Comme si cela pouvait changer quoi que ce soit. Calmer son coeur erratique, arracher le carcan qui l'étouffe, rétablir le sol dans sa stabilité ou étouffer sa naussée et ses bouffées de chaleur.

Infirmerie.

Elle en pousse la porte, y pénètre, et demande, après une hésitation, au hasard, en jetant les mots par petits tas embrouillés, avalés, hachés, avec des moulinets des mains nerveux et le souffle court:

« Vous auriez... un... fongicide super puissant? »

Elle essaie un petit sourire, regarde le sol, serre les mains, dans son dos. Elle attend. Elle feint, fait semblant, elle essaie d'oublier le corps qui se dérobe et les ombre,s sur le sol, qui s'agitent et s'enroulent autour d'elle.

Plus que les yeux, j'ai toujours cru que les mains étaient le miroir de l'âme. Elles distribuent douceurs et poisons, gifles et caresses. Elles pétrissent le pain et frappent le clou. Elles manient les baguettes. Un oeil n'est jamais que cela... une chose un peu blanche, un peu noire, un peu colorée, changeante et utile. Humide parfois, souvent sec. Qui ne sert à rien.
Hannah Roberts
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MessageSujet: Re: Session #1: Catch Me Session #1: Catch Me EmptyLun 7 Mai - 10:31

Midas faillit la percuter en voulant passer la porte de l’infirmerie. Cette fille. Faite d’ombres et de sombre. Faillit la percuter comme la boule cogne la quille. Comme la lumière perce la nuit. Le jeune homme arrêta son geste au dernier moment et ils ne firent que se frôler. Il la regarda perplexe mais son œil aiguisé de médecin vit le malaise avant même qu’elle ne parle. Souvent les élèves arrivaient dans cet état, à cause d’un maléfice qui avait mal tourné, d’un cours de métamorphose mal appris, d’une bête rencontrée au cours de soins aux créatures magiques. Parfois et même souvent il en voulait aux professeurs de ne pas avoir les dangers qui menaçaient les étudiants. Son âme de médecin criait à chaque fois que cela arrivait. Mais il ne pouvait décemment pas leur en vouloir de faire cours. Et puis d’un autre point de vue, il était là pour réparer les accidents survenus dans l’enceinte de l’établissement. Le paradoxe était là. Un mal pour un bien et vice versa. Le monde était ainsi fait.

« Vous auriez … un … fongicide super puissant ? » bafouilla t-elle.

Il n’y avait aucune assurance, ni dans la voix, ni dans les gestes de cette fille, dont les longs cheveux noirs cachaient partiellement le visage. Il la voit vaciller. Il la voit dans un mal-être difficilement dissimulable. Il ne cherche pas midi à quatorze heures et avant qu’elle n’aille plus loin rejoindre le sol marbré de l’infirmerie il pose ses mains sur ses épaules et passant à ses côtés il l’enjoint de gagner le lit le plus proche. Avec quelques facilités le jeune homme parvint à la faire asseoir sur un lit, les sourcils froncés.

« Je vais t’examiner. Sais-tu ce qu’il t’arrive ? Si tu as mangé quelque chose, touché quelque chose ou été touché par quelque chose ? » demanda t-il en même temps qu’il sortait sa baguette.

Le bois d’un bleu de nuit luit à la lumière diffusée par les bougies au-dessus du lit. Midas posa une main sur son front puis elle revint sur l’épaule de la jeune femme. Il lui semblait l’avoir déjà vu, mais son esprit avait d’autres priorités. Notamment diagnostiquer son mal. La baguette de l’infirmier traçait en gestes sûrs des ondes et des courbes, s’arrêtant une seconde ou deux vers la tête ou le cœur. Dans cette danse des volutes bleues, or et rouges fendaient l’air et s’estompaient aussitôt sorties de la baguette. Il marmonnait également des paroles invisibles, une litanie connue du personnel médical magique. Des mots ancestraux qu’on entonnait pour comprendre les maladies, pour les arrêter et pour les soigner. Ses yeux mi-clos parcouraient l’ensemble de ce corps fait d’ombres et de sombre.

Il perçoit la douleur. Comme un feu qui consume. Comme une flamme fait fondre la cire. Midas n’hésita pas vraiment. Il agita la baguette en direction de son officine et tandis que les portes battantes s’écartent, on y vit rouler son charriot de soins. Celui-ci avança, mue par une force magique, vers lui. L’un des tiroirs s’ouvrit et laissa entrevoir divers flacons remplis de mixtures de différentes couleurs et d’aspects variés. Ne cessant pas de fixer la jeune femme il marmonna un « accio sauve-qui-peut ». Une potion orangée sortit alors du lot et flotta rapidement vers la main tendue de Midas. Il dévissa le bouchon et attrapant un gobelet sur la table de chevet attenante il y versa un tiers du contenu. Le jeune homme le tendit ensuite à la jeune inconnue.

« Tiens, avale ça. Ca calmera ta douleur le temps que je trouve ce qui t’a fait ça. » murmura t-il dans le silence sacrosaint de l’infirmerie. Le plafond vouté du lieu faisait résonner le moindre pas sur le sol, le moindre entrechoc des récipients. Il voyait là encore ce pourquoi il avait voulu faire ce métier. Une profession à vocation. Pour aider, pour comprendre. Pour soigner les maux. Physiques et psychiques. Pour que la lumière gagne toujours sur le noir. Pour qu’il y ait toujours un soleil à voir après la pluie. Leur complémentarité lui saute aux yeux, l’un remplace toujours l’autre et ainsi de suite. Et ainsi va la vie.


And it's hard to dance with a devil on your back
So shake him off


Spoiler:
Midas C. Petitjean
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MessageSujet: Re: Session #1: Catch Me Session #1: Catch Me EmptyMer 9 Mai - 15:06

Il était là. Professionnel. Prévenant. Gentil. Lumineux. Aveuglant. Il était là, je ne le voyais pas. Pas vraiment. J'oubliais l'avoir déjà vu, lui et son blanc fétiche. Il était part du décor, tout n'était plus que blanc et noir. Et rouge, un peu. Lumière, ombre et sang.

Le sol est traitre, ses membres aussi – la chose en elle gagne en pouvoir. Et lui, là, l'être blanc, à soudain tous les pouvoirs, et, bien entendu, toutes les traitrises.

Pouvoir. Chose. Créature. Manger. Mort. Faim. Soif. Manger. Battement. Mille. A la seconde. Monstre. Enfant. Placard. Pouvoir. Pouvoir. Pouvoir. Détruire.

Elle se laisse guider, elle s'assoit sur le lit et ses mains s'agrippent aux draps. Elle ne le remarque pas, et cela ne dure pas. Très vite, elles se remettent en mouvement, pour accompagner les mots et la réponse obligatoire. Elle n'a rien mangé. Enfin, juste quelques potions, et elle voudrait ne pas en parler. Mais, les yeux baissés, elle avoue. Les mots se bousculent. Le snoms de plantes, d'ingrédients, de potions. Ses demandes, à l'homme en blanc, sont celles d'un magicien et ses mots des incantations qui lui extirpent la vérité, la lui arrache des lèvres, à elle qui n'est que sorcière... Et puis... elle n'a pas envie de résister, pas la force ou la volonté. Elle raconte: après le basilic, elle a... voulu gouter la terre. Et ensuite, elle a vu cette chose blanche qui se déplaçait. Légère, duveteuse, dangereuse. Elle se sent mal depuis. Pourquoi elle a mangé la terre? C'est qu'elle est bête; qu'elle a été un moment si folle et si fascinée, et cela sentait si bon et elle n'a pas résisté à cette soudaine envie, et sans doute était-ce un don magique de la chose qui à présent croit en elle, cet attrait presque magnétique; mais ce n'est pas une bactérie magique, elle en croit pas, elle a déjà avalé une jolie dose de potion contre cela, seulement elle n'a pas trouvé de plante correspondant à la description, mais à tout hasard elle a aussi préparé une potion contre les plantes blanches et duveteuse et mobiles, en modifiant une autre potion, elle n'est pas trop mauvaise en potion, alors elle ne risquait pas de s'empoisonner,...

Douleur. Noir Lumière. Aveugle. Grandir. Croitre. Dévorer. Chuuut... Noirceur. Gagner. Combattre. Menthe. Sourire. Voix. Coeur. Mal. Serrer. Sage. Sois sage.

Elle parle beaucoup, et vite, avec l'agitation fébrile des fourmis ou des colibris, avec le souffle court des animaux pris dans le faisceau des phares. Elle secoue la tête et ses cheveux suivent lourdement le mouvement, comme à regret. Premier séjour et déjà les murs lui semblent avoir la blancheur malsaine des termites, des morts, du lait caillé, et chacun de ses mots remue la vase affamée du marécage qu'est devenu son cerveau. Oh... comme elle déteste ça. La lourdeau surexcitée et le décallage entre le cerveau, à 10 000 à l'heure, et la bouche, et le coeur, et les mains, et la peau, qui ne frissonnent qu'à 10 000 à l'heure. Pas assez vite pour tout dire. Par saccades. Pas bouquets. Par hoquets. Cette cage, cette prison, ce corps. Cette infirmerie. Et ces sorts qui s'agitent autour d'elle. C'est comme entrer dans un piège aux odeurs de propre et d'herbes, qui se parerait de douceur et de cils trop longs. Et de sons calmes. Et de peau trop fraîche.

La main, sur son front, puis sur l'épaule.

Collet. Piège. Ruse. Blanc. Entrave. Incantations. Magie. Mort. Destin. Karma. Douleur. Viens. Viens! Laisse-toi faire!

C'est elle qui s'est jetée dans l'antre de l'ogre, dans la gueule du loup, c'est elle qui s'est offerte à ce sacrifice absurde, à cette cannibale et ridicule mise en scène. Goûter la terre, vraiment? Et pourquoi pas se jeter dans un fleuve pour dire bonjour aux piranhas? Ou aux ragondins bleus électriques du sahel? Avec un frisson elle avala la potion, qui, au vu de son gout, devait en contenir quelques excréments.

Décomposition. Les vers mangeront ton corps, Hannah. Mourir. Pourrir. Moisir. Tout cela, tu le feras... Ce sera si doux. N'aie pas peur...

« Il me faut juste un fongicide » Elle le répète quelques fois, entre deux ou trois silences, entre deux ou trois phrases nerveuses, vômies, les yeux posés sur le noir de sa jupe, puis le blanc du drap, puis la chair de ses mains, le bleu de sa baguette.

Dévorée. Avalée. Mangée. Chuuuut... Calme-toi, va, je ne te veux pas de mal. Juste te dévorer. Silence. Juste te dévorer. Pas de quoi t'inquiéter. Silence.

Il était là. Il n'entendait pas le chant, la voix, l'incantation, en moi. Il était là. Avec sa voix, ses gestes, ses sorts, ses potions. Sa surdité, sa lumière, sa façon absurde de rester calme et de me regarder. De me soigner. Comme un enfant. Son inquiétude toute professionnelle et ses questions. De haut, bien sur, qu'il me regardait... les sourcils: noirs. Les dents: blanches. Les lèvres: rouges. Il était là.
Hannah Roberts
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